Lagtaâ, Laâbi et «La moitié du ciel»

Affiche la moitie du ciel

Le film d’Abdelkader Lagtaâ relate une étape sensible de l’histoire du Maroc contemporain.

Le dernier long-métrage, «La moitié du ciel», du réalisateur marocain Abdelkader Lagtaâ a été récompensé lors de la 31ème édition du Festival du film méditerranéen d’Alexandrie qui s’est déroulée, du 3 au 8 septembre, en Egypte. Il a remporté le Prix spécial du jury dans la compétition Nour El-Sherif consacrée aux longs-métrages arabes. Depuis le 9 septembre, ce film est projeté dans des salles de cinéma à Casablanca, Marrakech, Fès…

Le film est une adaptation du récit autobiographique «La liqueur d’aloès» (publié aux Editions de la Différence) de Jocelyne Laâbi, épouse du poète et écrivain marocain Abdelatif Laâbi. Ce long-métrage (1H30 mn) relate l’histoire douloureuse de cette épouse et son combat pour la libération de son mari, arrêté durant les années 1970 pour délit d’opinion, torturé et condamné à dix ans de prison pendant les années de plomb. Jocelyne, enseignante française, finit par obtenir gain de cause après 8 ans de détention de son mari. Le long-métrage, dont les principaux rôles sont incarnés par Anas El Baz et Sonia Okacha, zoome sur un autre aspect de souffrance, en l’occurrence celle des femmes (mères, épouses) et des familles qui ont souffert de la disparition forcée et l’enlèvement de leurs proches. Ainsi, l’histoire de Jocelyne Laâbi n’est pas un cas isolé, mais une partie du puzzle qui retrace l’histoire collective du Maroc dans les années de plomb pour la liberté de penser et de s’exprimer.
A travers l’histoire d’Abdellatif Laâbi, c’est une pensée à Saïda Lamnabhi, Abdellatif Zeroual, Abraham Serfaty, Amine Tahani, Sion Asidon, El Manouzi, Rouissi, El Ouadie… A souligner que le scénario, l’adaptation et les dialogues du film ont été réalisés par Abdellatif Laâbi et Abdelkader Lagtaâ. Il est à noter également qu’après avoir été «Coup de cœur» au Festival international du film de Marrakech, «La moitié du ciel» a été distingué au Festival national du film de Tanger 2015, en obtenant le Prix du scénario et le Prix des ciné-clubs, ainsi que dans le Festival international du cinéma méditerranéen de Tétouan où il a reçu le Prix des droits de l’Homme. Né à Casablanca en 1948, le réalisateur intègre en 1968 l’Ecole nationale de cinéma en Pologne. Il réalise plusieurs courts-métrages et participe à la réalisation du film collectif «Les cendres du clos» (1976). En 1988, il co-écrit et coréalise le documentaire «La femme rurale» et en 1995 le skecth «Happy end». Abdelkader Lagtaâ a aussi réalisé les films «Amour à Casablanca» (1992), «Les Casablancais» (1998), «La Porte close» (2000), «Face à face» (2003), «Yasmine et les hommes» (2007) et le documentaire «Entre désir et incertitude» (2010).

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Bouchra Elkhadir

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