Kamala Harris, première vice-présidente des Etats-Unis | Yes, she did it !

Kamala Harris première vice-présidente des Etats-Unis

Suite à la victoire de Joe Biden à la présidentielle américaine, l’ancienne procureure et sénatrice de Californie Kamala Harris, devient ainsi la première femme à occuper le poste de vice-présidente des Etats-Unis.

Kamala Harris a permis au candidat démocrate, son aîné de 20 ans, d’engranger les voix d’un électorat composite qui avait soif de se voir mieux représenté au plus haut sommet de l’Etat, à tel point que certains électeurs disaient voter pour la colistière de Joe Biden et non pas pour le candidat à la présidence.  

Une juriste chevronnée

Kamala Devi Harris est la fille de Donald Harris, économiste et professeur émérite à l’université Stanford, originaire de la Jamaïque, venu aux Etats-Unis en 1961 pour faire un doctorat à l’université de Californie à Berkeley. Sa mère, Shyamala Gopalan, était une biologiste et oncologue spécialiste du cancer du sein, originaire du Tamil Nadu en Inde. Elle était venue aux Etats-Unis en 1960 pour faire un doctorat d’endocrinologie à la même université. Kamala Harris grandit à Oakland, en Californie. Ses parents se séparent lorsqu’elle a sept ans. Peu de temps après cette séparation, Kamala s’installe à Montréal au Canada de 1976 à 1981, avec sa sœur et sa mère. La jeune Kamala Harris, poursuit ses études primaires dans une école francophone, puis entame des études secondaires à la Westmount High School à Westmount au Québec, d’où elle obtient un diplôme de fin d’études en 1981. Elle revient alors à Washington, où elle obtient un diplôme universitaire en science politique à l’université Howard suivi d’un diplôme de «Juris Doctor», l’équivalent d’un Bachelor en Droit, de l’université de Californie. Elle intègre ensuite le barreau de la même ville en 1990. 

En 2003, Harris est élue procureur du district de San Francisco, devenant ainsi, la première procureure de district de couleur de Californie et la première femme à occuper cette fonction à San Francisco. En 2007, c’est sans opposition qu’elle se représente pour un deuxième mandat.  En 2010, Kamala Harris est élue procureure générale de Californie et réélue en 2014 pour un second mandat. Elle est la première femme à occuper ce poste. Selon ses proches collaborateurs, la future vice-présidente des Etats-Unis a passé toute sa carrière à lutter pour des réformes profondes du système judiciaire américain. Son objectif ayant toujours été de protéger les justiciables, par souci d’équité.

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De l’énergie à revendre

Avant la présidentielle US de novembre 2020, Kamala Harris a appelé sans relâche à une mobilisation historique des femmes et des minorités, en dénonçant les tentatives d’entraver le scrutin dans des Etats républicains. «Pourquoi croyez-vous que tant de gens puissants (…) essayent de vous empêcher de voter», a-t-elle demandé en Géorgie, l’un des Etats-clés du scrutin, finalement remporté par les démocrates. Arborant toujours un masque contre le nouveau Coronavirus (Covid-19)  et respectant à la lettre les mesures de précaution, Kamala Harris a mené une campagne plus active que Joe Biden. Dansant au rythme des fanfares ou s’entretenant avec les clients de cafés, elle a aussi rencontré à Milwaukee la famille de Jacob Blake, un homme noir grièvement blessé par la police, en pleine vague de colère contre le racisme aux Etats-Unis.

She has a dream!

Kamala Harris a grandi à Oakland, où ses parents militaient pour les droits civiques. Elle rappelle régulièrement son appartenance à l’association d’étudiantes noires «Alpha Kappa Alpha». Après deux mandats de procureure à San Francisco (2004-2011), elle a  été élue, deux fois d’affilée, procureure générale de Californie (2011-2017), devenant alors la première femme mais aussi la première personne de couleur, à diriger les services judiciaires de l’Etat le plus peuplé des Etats-Unis. En janvier 2017, elle a prêté serment au Sénat à Washington, s’inscrivant comme la première femme originaire d’Asie du Sud et deuxième sénatrice afro-américaine de l’histoire du pays après Carol Moseley. Ses interrogatoires serrés de candidats présidentiels à des postes que le Sénat américain devait confirmer l’ont depuis fait connaître au niveau national. Pendant la primaire démocrate, elle avait promis de mener un réquisitoire sans merci contre le président sortant Donald Trump. Forte d’un parcours sans faute, Harris rêvait de devenir la première femme présidente de couleur des Etats-Unis. Elle devra se contenter, pour un moment, du poste de vice-présidente. Sans doute, garde-t-elle un œil sur la présidentielle de 2024.

Adversaires d’hier, coéquipiers d’aujourd’hui

Lors d’un des débats entre candidats démocrates, c’est contre Joe Biden, que Kamala Harris avait fait des étincelles, en l’attaquant sur ses positions dans le passé, notamment concernant les politiques de déségrégation raciale dans les années 1970. En racontant comment, petite fille, elle était dans l’un des bus amenant les écoliers noirs dans les quartiers blancs, elle avait ému, et bondi dans les sondages.  Peinant à financer sa candidature, elle a décidé de jeter l’éponge. Ses expériences dans les branches législative, judiciaire et exécutive du pouvoir, et sa proximité avec Beau Biden, fils de Joe Biden, ont malgré tout convaincu son ex-rival de la choisir comme colistière. Biden comptait énormément sur son image de femme moderne,  fière de sa famille et qui a su se construire malgré les difficultés.

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Une femme qui a du caractère

Mais, le passé de Harris en tant que procureure pèse aussi contre elle. Certains électeurs noirs et progressistes déplorent sa réputation de dureté, notamment en punissant strictement de petits délits qui ont, selon ses détracteurs, affecté surtout les minorités. Face à Mike Pence, dans le seul débat des vice-présidents comptant pour la présidentielle américaine de 2020, elle avait attaqué à de multiples reprises la gestion par l’administration Trump, de la crise du nouveau Coronavirus (Covid-19), qu’elle a qualifiée de «plus gros échec dans l’histoire des Etats-Unis». Le lendemain, Trump l’avait traitée de «monstre qui ne dit que des mensonges». Il n’a de cesse de mettre en garde contre ses opinions, qui feront, selon lui, «plonger l’Amérique dans le socialisme». Chez la plupart des parieurs politiques, appelés bookmakers,  l’ancienne procureure de Californie est déjà favorite pour la prochaine présidentielle de 2024. De fait, des pancartes «Harris 2024» et «Harris-Biden 2024» fleurissent déjà sur les réseaux sociaux. «Madame la vice-présidente n’est plus un personnage de fiction», a tweeté la comédienne Julia Louis-Dreyfus, qui a occupé cette fonction de manière fictionnelle dans la série «Veep», largement suivie par les Américains.

Samedi 7 novembre 2020, à l’occasion de sa première allocution postérieure à l’annonce des résultats de l’élection présidentielle, Kamala Harris était vêtue d’un tailleur pantalon blanc, en hommage aux militantes qui se sont battues, il y a cent ans, pour que les femmes obtiennent le droit de vote aux Etats-Unis. La future Vice-présidente des Etats-Unis est même devenue un symbole pour les jeunes filles issues de l’immigration. Sur Facebook et Twitter, plusieurs internautes ont salué son courage et sa détermination. La future Vice-présidente des Etats-Unis, est aux yeux d’un grand nombre de citoyennes américaines, un exemple pour les jeunes filles qui veulent faire carrière en politique. «Je suis peut-être la première femme à accéder à ce poste, mais je ne serai pas la dernière», a lancé Kamala Harris, le 7 novembre à Wilmington dans le Comté de Delaware.

ML

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