Istiqlal : Que veut Chabat?

Le parti de l’Istiqlal pourrait revenir sur sa décision, mais il pose des conditions.

Chabat Benkirane-

Le Conseil national de l’Istiqlal a décidé, samedi 11 mai, le retrait du PI du gouvernement dirigé par le PJD (Parti de la Justice et du développement), en précisant dans un communiqué que la décision de retirer ses six ministres s’explique par l’incapacité de l’Exécutif mené par Benkirane à faire face à la grave situation économique et sociale du pays, se référant dans sa démarche à l’article 42 de la constitution qui confère au Roi le rôle d’arbitre.

Deuxième force à la Chambre des représentants avec 60 députés, l’Istiqlal affirme ne pas jouer la surenchère et réclame une redistribution des portefeuilles ministériels de façon à refléter le poids réel de chaque parti, en fonction du nombre des sièges parlementaires obtenus lors des élections législatives du 25 novembre 2011. Le parti a posé trois conditions pour revenir sur sa décision: il exige un remaniement ministériel lui permettant de remplacer plusieurs ministres istiqlaliens, dont les performances sont jugées faibles. Il revendique aussi plusieurs ministères, dont celui de l’Equipement et du Transport et celui des Affaires Etrangères et de la Coopération, ainsi que le ministère de la Santé. Le parti recommande enfin la fusion du ministère de l’Economie et des Finances et celui du Budget.
Du côté du PJD, quelques heures seulement après la décision de retrait du gouvernement voté par le Conseil national du PI, le parti de la lampe avait donné sa consigne à ses militants de ne faire aucune déclaration. Abdelilah Benkirane, SG du PJD avait publié un bref communiqué pour préciser qu’il était le seul habilité à exprimer une position officielle du PJD sur cet «événement». Le parti a aussi souligné qu’il ne prendrait aucune décision avant le retour du Souverain en voyage privé à l’étranger. Néanmoins, quelques proches du parti de la lampe n’ont pas apprécié l’utilisation de l’article 42 de la constitution par Hamid Chabat, précisant qu’«une crise politique n’est pas une crise constitutionnelle».
Lundi 13 mai, à la séance des questions orales de la Chambre des représentants, les ministres istiqlaliens (Nizar Baraka, Fouad Douiri et Mohamed El Ouafa) ont répondu aux questions des députés comme si de rien n’était. Une question s’impose: ce vrai-faux retrait de l’Istiqlal du gouvernement, est-il un jeu d’échecs ou un clash politique? Pour le savoir, laissons le temps au temps!

** Amazigh

-En rapport avec ce dossier, voir interviews de Saïd Ameskane (Mouvement Populaire), de Noureddine Modyane (chef du groupe istiqlalien à la Chambre des représentants et de Adil Benhamza, porte-parole de l’Istiqlal.

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