Abdelkader Zaer, membre du Bureau politique de la CDT

«L’augmentation des salaires figure en tête de nos doléances»

Abdelkader Zaer, membre du Bureau politique de la CDT

Quelques jours avant le 1er Mai, le nouveau chef de gouvernement, Saad-Eddine El Othmani, s’est entretenu avec les leaders des centrales syndicales. Comment a commencé le dialogue avec lui?

D’abord, je dois rappeler que le problème avec le gouvernement date de cinq ans, durant le mandat Benkirane. Le bilan est loin d’être satisfaisant. Benkirane dit qu’il a entamé un dialogue avec les centrales syndicales, mais le fait est qu’il n’y a jamais eu un dialogue réel avec les syndicats. Nous nous sommes mis 4 ou 5 fois autour de la table avec le gouvernement de Benkirane, mais sans que les négociations aboutissent. Tout ce que le gouvernement de Benkirane a fait, c’était d’anéantir même nos acquis. C’est ce qu’il a d’ailleurs essayé de faire avec l’accord collectif signé entre la CDT et le gouvernement marocain en 1996. Aussi, ce dialogue intervenait-il dans un contexte tendu entre l’ancien gouvernement et les syndicats, lesquels avaient plusieurs revendications qui sont toujours en souffrance. Et il était donc évident qu’il y ait des réactions politiques et sociales contre l’ancien gouvernement.

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Ceci dit, maintenant que Saad-Eddine El Othmani a été désigné par le Souverain, la première chose que le nouveau chef de l’Exécutif a faite, c’était de rencontrer les leaders des syndicats. Son discours était mielleux, mais pour le moment rien n’est encore clair. Et puis, le nouveau chef de gouvernement n’a pas encore dévoilé les mesures qu’il va entreprendre sur le plan social. En fait, pour être bien précis, pour lui, ce n’était qu’une rencontre de courtoisie et de connaissance avec les membres des syndicats et pour connaître leurs revendications.

Justement, qu’en est-il de vos revendications à la CDT?

Pour commencer, nous appelons à un dialogue social institutionnalisé, pour rendre justice à la classe ouvrière. S’agissant de nos revendications, il y en a plusieurs. Mais en tête de nos doléances, figure l’augmentation des salaires. Dois-je le souligner, la situation est critique. Les gens vivent dans la précarité, car les salaires sont restés figés depuis que Benkirane est arrivé au gouvernement en 2011, alors que les prix des produits alimentaires ont, eux, connu une hausse très importante, puisqu’ils ont été multipliés par trois, voire quatre, sous le mandat de Benkirane; lequel mandat a également connu la levée de la compensation des combustibles. Abdelillah Benkirane a servi beaucoup plus le patronat que les intérêts des salariés et des syndicats. La première revendication que nous allons donc présenter à Saad-Eddine El Othmani, c’est l’amélioration des salaires. Après cela, viennent la liberté de l’action syndicale, l’emploi, la couverture sanitaire et autres questions. Nous sommes actuellement à l’œuvre, pour justement préparer notre dossier revendicatif que nous allons soumettre au nouveau chef de gouvernement.

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Y aura-t-il une coordination avec les autres syndicats dans ce cadre?

Lors des préparatifs du 1er Mai 2017, nous avons justement discuté de cette question de coordination avec les autres syndicats. Nous avons trouvé  qu’en étant seuls, nous pouvons mieux négocier et faire pression sur le gouvernement. En cas de désaccord avec le gouvernement, nous n’hésiterons pas à entreprendre d’autres formes de protestation. Toutes les options légales sont d’ailleurs envisageables.

Entretien réalisé par Naïma Cherii

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