
Le Haut-commissariat aux anciens résistants et anciens membres de l’armée de libération a célébré, lundi à la commune Souaken dans la province de Larache, le 447è anniversaire de la bataille de Oued Al Makhazine, une épopée illustrant une page rayonnante de l’héroïsme et de la résistance du peuple marocain pour défendre son intégrité territoriale.
A cette occasion, le Haut-commissaire aux anciens résistants et anciens membres de l’armée de libération, Mustapha El Ktiri, accompagné du secrétaire général de la province de Larache, en présence des autorités provinciales et locales, d’élus, d’acteurs de la société civile et des membres de la famille de la résistance et de l’armée de libération, a procédé à l’inauguration du siège de la délégation provinciale et de l’espace de la mémoire historique de la résistance et de la libération à Larache, en plus de l’organisation d’un meeting à la commune Souaken.
Dans une déclaration à la MAP, M. El Ktiri a indiqué que les habitants de la province de Larache et la famille de la résistance commémorent le 447è anniversaire de la bataille de Oued Al Makhazine, une épopée historique chargée de symbolique et de significations humaines, religieuses et nationales.
Le Haut-commissaire a, dans ce sens, relevé la nécessité de transmettre ces idéaux aux nouvelles générations, afin qu’elles s’arment de ces valeurs nobles pour construire un Maroc moderne.
Il a, en outre, fait savoir que cette célébration est l’occasion de rendre hommage à cinq membres de la famille de la résistance et de l’armée de libération, en plus de la distribution d’aides financières à 29 personnes, parmi les anciens résistants et membres de l’armée de la libération, leurs veuves et ayants droit.
Le meeting a également été ponctué par des allocutions et témoignages mettant en exergue la symbolique et les dimensions historiques de cet événement phare dans l’histoire du Maroc.
Glorieuse et pittoresque, cette bataille du 4 août 1578, connue de certains sous le nom de “la bataille des trois rois”, eut le mérite de mettre à bas le projet d’invasion du Maroc du roi de Portugal Sébastien Ier.
Étape lumineuse dans la lutte féerique du peuple marocain pour défendre la nation et ses valeurs islamiques et afin de préserver les frontières constantes nationales, la bataille de Oued Al-Makhazine eut lieu sur les rives du fleuve Oued Al-Makhazin, affluent du Loukkos arrosant Ksar El Kébir dans la province de Larache et ce, dans une conjoncture régionale et internationale très sensible faite d’une concurrence acharnée entre les trois principaux empires méditerranéens de l’époque, à savoir le Portugal et l’Espagne d’une part, et les Ottomans de l’autre.
En effet, les Européens occupaient les ports de la façade atlantique surtout celui de Larache profitant de la situation prévalant en Afrique du Nord, particulièrement au Maroc. Face à ces convoitises étrangères, le Sultan Abdelmalek Saadi, en bon politique et fin connaisseur de la conjoncture nationale et internationale de la seconde moitié du 16ème siècle, a pu préserver l’indépendance et la souveraineté marocaine contre le Roi du Portugal, qui s’est lancé dans une aventure non calculée visant à étendre son pouvoir sur une partie du territoire marocain.
Conscient de l’importance du facteur temps pour les Marocains, le Sultan proposa des négociations à Don Sébastien pour mieux se préparer à une éventuelle confrontation.
Suite à l’embarquement des forces portugaises au départ de Lisbonne à destination des villes marocaines de Tanger et Assilah, le Sultan décida alors de conduire lui-même son armée à Ksar El Kébir. Il expédia une lettre de provocation à Don Sebastien pour le faire avancer jusqu’à Loukkos en vue de l’isoler de sa flotte maritime qui était son point fort. Don Sebastien tomba dans le piège et donna l’ordre de marcher sur Ksar El Kébir et de traverser Oued Al-Makhazine.
Après la destruction du pont de Oued Al-Makhazine par les forces marocaines, la bataille s’est soldée par la mort de Don Sébastien et de son allié Mohamed El Moutaouakil.
Au cours de la bataille, le Sultan Abdelmalek Saadi, empoisonné par ses ennemis, décède et sa mort ne sera annoncée qu’une fois la victoire des Marocains proclamée.
Cette victoire du Maroc mit ainsi fin aux convoitises expansionnistes de l’armée portugaise qui représentait à l’époque une force coloniale et militaire à l’échelle mondiale. Elle avait également permis au Royaume de s’ériger en puissance et de renforcer sa position sur les plans africain et méditerranéen.
LR/MAP