Assurances | Le Président de la FMSAR, explique la nécessité d’une réforme

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Distribution, recouvrement et reversement des primes, pression concurrentielle, généralisation de l’assurance maladie… Tels sont les enjeux primordiaux du secteur des Assurances, qui nécessitent une réforme. C’est le diagnostic de Hassan Bensalah, Président de la FMSAR.

Mohamed Hassan Bensalah, Président de la Fédération marocaine des sociétés d’assurance et de réassurance (FMSAR), a établi un diagnostic des plus limpides, lors de son allocution devant la 5ème rencontre annuelle de la FNACAM (Fédération Nationale des Agents et Courtiers d’Assurance au Maroc), tenue le 10 novembre (2021).

Tirant les conclusions de la crise sanitaire et de son impact, tant sur le secteur que sur le comportement du citoyen, le Président de la FMSAR a objectivement souligné les failles de la réglementation actuelle du secteur et les enjeux les plus urgents qui, pour y faire face, nécessitent une réforme de cette réglementation.

Réforme dont Hassan Bensalah a confirmé qu’elle était au cœur de concertations entre le secteur et l’Autorité de contrôle (l’ACAPS). Voici les extraits les plus significatifs de son allocution.

A propos de la crise…

Le Président de la FMSAR a déclaré: «Notre secteur a été mis à rude épreuve durant cette période de pandémie et la sortie de crise reste encore incertaine.

Malgré cela, nous sommes parvenus à préserver notre activité. Les primes émises en Non-Vie ont enregistré en 2020 une croissance de 1,9%, et à fin septembre de cette année, une croissance de 7,3%.

Cette crise, a tout de même, impacté notre secteur.

Nous avons dû faire face ensemble à une augmentation des impayés et à des difficultés de recouvrement.

Et la situation demeure malheureusement fragile pour certains de nos clients qui n’arrivent pas encore à se relever.

Cette pandémie n’a pas épargné, non plus, les Agents et les Courtiers.

Nous en étions conscients et les compagnies ont tenu à apporter leur soutien, en mettant en place une série de mesures, au profit des intermédiaires fragilisés».

L’assurance inclusive, double avantage

L’inclusion financière a le double avantage d’améliorer notre taux de pénétration et d’adapter l’offre aux moyens des plus vulnérables. C’est ce que dit H. Bensalah: «Aujourd’hui, il convient de regarder vers l’avenir et de continuer à œuvrer pour améliorer notre taux de pénétration, notamment via l’assurance inclusive.

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Notre secteur est pleinement engagé dans la stratégie nationale de l’inclusion financière et nous devons être capables de proposer à nos concitoyens et aux acteurs économiques les plus vulnérables, des produits en phase avec leurs besoins et leurs moyens».

Certains retards…

Hassan Bensalah les pointe: «Sur un tout autre registre, nous continuerons à militer pour rendre certaines couvertures obligatoires, à un moment ou la TRC et la RC décennale tardent à démarrer et qu’une réflexion sur la généralisation des Maladies Professionnelles est ouverte par les pouvoirs publics».

A propos de la distribution…

Le Président de la FMSAR tient à souligner que «le nouveau» ne tue pas «l’ancien». Il explique: «Notre secteur aurait été fragile, si nous ne disposions pas d’un réseau de distribution, solide et performant. C’est un fait incontestable !

Aujourd’hui, nul ne peut contester que la pandémie a levé le voile sur la fragilité de certains modèles et a contraint les individus et les organisations à se réinventer.

Les clients sont devenus plus exigeants, ils sont plus connectés. Pour pouvoir les toucher, nous n’aurons d’autres choix que d’élargir nos canaux de distribution. Que ce soit via le digital ou via d’autres réseaux physiques, tels que les opérateurs télécom, les organismes de paiement ou encore les agences bancaires.

Il faut savoir qu’une stratégie multi-canal n’est pas une menace pour les Agents et Courtiers, mais vient en soutien pour drainer une clientèle nouvelle, notamment parmi les plus vulnérables, sur des produits peu ou pas commercialisés.

C’est un sujet qu’il faut aborder avec autant de lucidité que de bon sens. Il ne s’agit pas d’un choix, mais d’une transformation profonde de notre société, de laquelle notre secteur ne peut rester en marge.

L’intermédiaire en assurance doit lui aussi penser à sa Transformation Digitale et certains d’entre vous ont déjà commencé, sachant que le conseil et le service après-vente promettent encore de beaux jours au réseau classique».

Les réformes et les enjeux

Tout évolue, donc. D’où la nécessaire évolution de la réglementation. Car les enjeux sont grands. C’est la conclusion de H. Bensalah: «Toutes ces questions liées à la distribution, montrent à quel point il est important d’accélérer la réforme du Livre 4 du code des assurances. Ce texte n’est plus en phase avec le contexte actuel et plusieurs évolutions s’imposent pour libérer les énergies.

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En attendant, nous essayons avec l’ACAPS de faire avancer ce sujet, en exploitant au mieux la réglementation actuelle. C’est le cas pour la distribution via le Digital ou encore l’ouverture de nouveaux canaux dans le cadre de la Micro-Assurance.

Au-delà des aspects liés à la distribution, Compagnies et Intermédiaires auront à faire face à d’autres enjeux majeurs.

Le premier est lié au recouvrement et au reversement des primes. Le système actuel mérite d’être revisité afin d’obtenir une remontée d’info sur l’encaissement en temps réel et un reversement dans des délais très courts.

Nous gagnerons à mettre en place un dispositif visant à sécuriser l’intermédiaire, fiabiliser l’information et à remonter le cash plus rapidement.

Nous menons d’ailleurs une réflexion dans ce sens, afin de faire évoluer ce process et éviter des situations douloureuses, comme celles que nous avons vécues récemment.

Le deuxième enjeu est lié à la pression concurrentielle qui tire les prix vers le bas, ce qui n’est ni dans l’intérêt de la compagnie, ni dans l’intérêt de l’intermédiaire, ni celui du client.

Nous espérons que la provision pour risque tarifaire, qui tarde malheureusement à sortir, permettra de moraliser la tarification et la course aux primes. Le choix des assurés doit être basé, avant tout, sur des aspects liés à la qualité de la prestation et au conseil. 

Le troisième enjeu, auquel nous devons faire face et qui n’est pas des moindres, concerne la généralisation de l’assurance maladie. Véritable projet de règne, il impose un recentrage de notre rôle au niveau des Complémentaires Santé.  Il s’agit d’un virage majeur pour notre secteur, qu’il faudra gérer avec beaucoup d’intelligence, pour protéger les intérêts des compagnies et ceux des intermédiaires».

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