Les commerçants attendent une indemnisation

C’est une opération d’envergure. Il a fallu quelques heures aux autorités de la préfecture des arrondissements de Sidi Bernoussi pour démolir les 360 locaux que comptait Souk «Anassi», édifié il y a plus de vingt ans sur le domaine public de la Préfecture des arrondissements de Sidi Bernoussi.

Opration lutte contre occupation de l espace public Casablanca 2013

Les autorités de la Préfecture des arrondissements de Sidi Bernoussi ont lancé, ces dernières semaines, une série de démolitions pour libérer le domaine public occupé illégalement. Cette campagne d’envergure a débuté dans les quartiers de Sidi Moumen, d’Al Azhar et d’Anassi et se poursuivra dans les prochains jours dans l’arrondissement de Sidi Bernoussi, selon des sources autorisées à la préfecture.

L’occupation du domaine public par les terrasses des cafés, les étalages des marchands ambulants et autres commerces ne cesse de gagner du terrain dans cette préfecture, tout comme dans les autres préfectures de la ville.
Jeudi 6 juin, les autorités locales ont mené une opération musclée qui a surpris les commerçants du souk Anassi, lequel existe depuis dix ans. Une descente qui se veut un signal fort, selon lequel les autorités de cette préfecture ont décidé de prendre à bras le corps cette problématique d’occupation du domaine public.
Plusieurs bulldozers sont arrivés vers 5 heures du matin et se sont mis à l’œuvre. Généralement, dans ce genre d’opération, des échauffourées éclatent. C’est pourquoi, les forces de l’ordre ont bouclé le site de toutes parts et empêché l’accès au secteur. Elles voulaient ainsi éviter que les commerçants du souk ne reviennent s’y installer et, surtout, dissuader d’autres commerçants de construire illégalement d’autres locaux sur les terrains inoccupés. Il leur a donc fallu quelques heures pour venir à bout de ces 360 locaux que comptait Souk Anassi. L’opération a été menée en présence de 250 éléments des forces de l’ordre, 150 agents des Forces auxiliaires et une centaine de policiers, tous mobilisés pour venir à bout de ce souk qui était pourtant «reconnu» par les autorités locales.
Le Reporter, qui était sur place, a rencontré une dizaine de commerçants possédant leur carte professionnelle attestant de leur activité dans ce souk. Ces cartes leur ont délivrées par les autorités compétentes, nous a-t-on indiqué.
«Ce matin, les forces de l’ordre sont arrivées avec les bulldozers et ont démoli nos locaux où nous exerçons notre activité qui était notre unique source de revenu», indique Halima Abou Habib. Elle ajoutera: «Nous attendons une indemnisation pour nos locaux perdus. Et nous demandons surtout qu’il y ait de la transparence dans l’octroi de cette indemnisation».
Comme Halima, Zahra Najah, également commerçante dans ce souk, n’a pas caché ses craintes. «Nous ignorons encore si nous allons être indemnisés ou pas. Mais maintenant que mon local est démoli par les autorités, je sais que je n’ai plus de revenu pour subvenir aux besoins de ma famille», a lancé la commerçante qui déclare avoir déboursé 2.000 dirhams pour les travaux qu’a nécessités son local, il y a quelques jours.
Dans ce même ordre d’idées, Ahmed Raoui, un marchand de légumes estime qu’«il ne suffit pas de raser le souk. Il faut surtout trouver des solutions aux commerçants qui se trouvent aujourd’hui sans emploi».
Furieux à cause de cette opération qui a détruit son commerce, Mohamed Al Boukiri, vendeur d’olives, souligne que «plusieurs familles vivaient de ce souk. Maintenant que les autorités l’ont rasé, ces familles n’ont plus rien. On ne sait pas ce que nous allons faire pour nourrir nos familles». Même son de cloche chez Zahraa Sebai et Hicham Harras, deux autres commerçants qui surveillaient de loin, non sans émotions, l’opération de démolition du souk. «Les autorités ont exécuté leur opération à quelques semaines seulement du mois de Ramadan», déplorent les commerçants qui accusent les autorités de mener cette opération à l’improviste. Une autre source a déclaré au Reporter que les autorités avaient donné aux commerçants un avis d’expulsion avec un délai d’un jour. La raison de cette campagne musclée, selon cette même source, est que la démolition s’inscrit dans le cadre des opérations de lutte contre l’occupation de l’espace public. «La décision est ainsi prise pour lutter contre toute forme d’anarchie et d’occupation illégale du domaine public», précise-t-elle. Elle ajoutera que «cette opération qui a concerné ce souk, c’est aussi une continuité de l’éradication de Douar Sekouila».
A noter que la destruction de ce souk a été saluée par les habitants riverains. «Nous avons longtemps souffert des contraintes imposées au voisinage par l’absence de propreté et d’hygiène dans ce souk. Cette opération ne peut donc que mieux tomber», lance une femme qui habite dans ce quartier.

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