Istiqlal : Chabat sur un siège éjectable

Istiqlal : Chabat sur un siège éjectable

L’Istiqlal est actuellement sens dessus-dessous. Hamid Chabat, qui a damé le pion aux «Fassis» en remportant la course au Secrétariat général du parti, est contesté pour ses échecs. Aujourd’hui, il est sur un siège éjectable. Nizar Baraka sera-t-il à la hauteur du deal?

Réconcilier les Istiqlaliens, rendre au parti de feu Allal El Fassi son éclat et sa crédibilité et, surtout, «rendre» le Parti de l’Istiqlal à ses dignitaires (qui estiment que l’actuel secrétaire général, Hamid Chabat, n’a aucune légitimité pour être à la tête d’un Parti qu’il a spolié quand il a renversé un des leurs, Abdelouahad El Fassi, fils de la figure emblématique du Parti de la balance). Ce sont-là les objectifs que se serait tracés Nizar Baraka, membre du Conseil national, pour concurrencer Hamid Chabat, dans la course au poste de Secrétaire général, lors de la tenue, fin mars 2017-début avril prochain, du 17ème Congrès national du Parti de l’Istiqlal.

Nizar Baraka, qui est actuellement président du Conseil Economique Social et Environnemental (CESE), avait, lors d’une retentissante sortie médiatique, publié un article sur les pages d’un quotidien arabophone, sous le titre «Vision d’espoir pour sauver le Parti de l’Istiqlal». Dans cet article, il a appelé tous les Istiqlaliens à la réconciliation, en prévision du 17ème Congrès national.

Le refus de signer de Nizar

Nizar Baraka, qui occupe le poste de président du CESE, avait refusé de signer une pétition annonçant que l’actuel Secrétaire général de l’Istiqlal, Hamid Chabat, ne disposait plus de légitimité. Son argumentation était (on ne sait pas si elle tient toujours) qu’il occupait un poste de responsabilité au sein d’une institution constitutionnelle et, de ce fait, il s’interdisait de s’impliquer dans les querelles internes du Parti de l’Istiqlal.

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Chabat, un concurrent de taille

Bien que Nizar Baraka n’ait pas véritablement annoncé sa candidature pour les élections qui le mèneraient à la tête du Secrétariat général du parti de la balance, depuis ses déclarations à Tanger, il y a deux semaines, les Istiqlaliens ont vu en lui une disposition à mener le combat contre un concurrent de taille, Hamid Chabat, qui lui-même ne cache pas son désir de rempiler.

Un CV bien fourni

Nizar Baraka, rétorquent ses partisans, a à son actif un CV assez consistant. Ministre de l’Economie et des Finances dans le premier gouvernement de Benkirane et enseignant universitaire, il maîtrise le français et l’anglais et est connu pour sa discrétion. Tout ceci fait de lui un sérieux concurrent de l’actuel SG du Parti de l’Istiqlal, Hamid Chabat, autodidacte qui ne pèse pas lourd, volet diplômes et qui est connu pour être constamment dans la polémique.

Cependant, Istiqlaliens et observateurs aguerris n’arrivent pas à justifier la sortie médiatique de Nizar Baraka à Tanger. Ils n’hésitent pas à reconnaître l’effet de surprise, autant que les motifs réels qui auraient poussés le président du CESE à rompre son silence; lui qui a déserté la scène politique et -font remarquer ses adversaires (les ‘‘mais’’ de Chabat)- n’a pas mis les pieds au siège de l’Istiqlal quatre années durant.

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Certains d’entre eux sont allés jusqu’à se demander s’il y a anguille sous roche et, pour être clairs, si Baraka n’aurait pas été poussé quelque part pour mettre des bâtons dans les roues de Chabat et l’obliger à revoir ses notes. Car ils n’arrivent toujours pas à avaler la couleuvre ; et se demandent comment un Hamid Chabat, issu d’un milieu modeste, a pu réussir avec brio l’escalade vers le sommet de la hiérarchie. Il est certain que tous ceux parmi les Istiqlaliens, qui gardent encore la nostalgie de ce qu’était le PI et regrettent ce qu’il lui est arrivé, renforceront les rangs de ceux qui soutiendront l’éventuelle candidature de Nizar Baraka. Avec comme objectif d’évincer Chabat du secrétariat général de l’Istiqlal.

Ce ne sera pas une tâche facile, Chabat étant un dur à cuire qui ne se laisse pas faire. Il l’a toujours démontré et il compte beaucoup d’amis, même si de l’autre côté, il compte aussi un nombre non négligeable de mécontents qu’il aurait oubliés dans la foulée.

Aujourd’hui, cependant, la grogne contre lui va crescendo. Deux responsables du Sud (Kayouh au Souss et Ould Errachid à Laayoune) se sont dressés contre lui. Par ailleurs, la grande majorité des élus du parti –à la Chambre des représentants comme à celle des Conseillers- viennent de lui déclarer la guerre…

Mohammed Nafaa

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