Centrales syndicales : Les surprises du 1er mai…

Centrales syndicales : Les surprises du 1er mai…

Des milliers de salariés ont défilé à l’occasion de la journée internationale des travailleurs. Les principales centrales syndicales ont battu le pavé, ce lundi 1er mai, sous le signe de la contestation sociale. Reportage.

Le 1ier mai est une fête pour tous les travailleurs, mais qu’est-ce qu’on ressent? «Les travailleurs ont le cœur très lourd car les temps sont devenus difficiles», répond cet ouvrier casablancais. «Le salaire n’est pas bon, la prise en charge non plus. Il est temps que les choses changent. Ce n’est pas normal que le coût de la vie au Maroc devienne de plus en plus cher, alors que les salaires, eux, restent figés», regrettent une autre travailleuse, laquelle participait, à la fête des travailleurs, célébrée, cette année encore, en rangs dispersés par les  syndicats. Plusieurs surprises ont marqué la fête du travail de cette année.

Des slogans contre «le gouvernement El Othmani» !

A Casablanca, les centrales syndicales ont célébré le jour des travailleurs en adressant de vives critiques au gouvernement. Comme chaque année, les mêmes doléances ont été affichées par les syndicalistes, lesquels ont défilé contre la précarité, la politique d’austérité, la loi antigrève, la crise des enseignants…etc. Dans leurs allocutions prononcées devant leurs partisans, rassemblés dans des meetings à la place Diouri, Derb Omar et avenue des FAR, les leaders des centrales (FDT, CDT et UMT) n’ont pas manqué de dénigrer la politique gouvernementale, notamment en ce qui concerne le dialogue social et la préservation des acquis. Ils ont, dans ce cadre, dénoncé ce qu’ils ont qualifié d’arriérés du gouvernement Benkirane. En particulier, la levée de la compensation des combustibles, le non-respect de l’accord du 26 avril 2011 et la réforme des retraites. Dans une ambiance bon enfant, les militants affiliés à ces syndicats ont affiché des slogans tels: «Non à l’injustice sociale», «Swa lyoum swa ghada, ya ouazir ya masaoul, baraka  min tamatoul», «Non à la hogra et au mauvais traitement des travailleurs», «oui au travail décent», «Non à la loi sur la grève», «Non aux licenciements abusifs», «Oui aux libertés»…etc. D’autres pancartes dans la foule indiquaient également «Assez d’austérité, augmentez les salaires», «non à l’austérité». A la FDT, comme à la CDT, ou à l’UMT, les syndicalistes, remontés également contre le nouveau gouvernement El Othmani» ne décoléraient pas. Et c’est là la première surprise de ce 1er mai: Les pancartes portées par les militants des centrales étaient aussi dirigées contre le nouveau gouvernement, alors que celui-ci venait à peine d’être installé. «Bénéficiant d’un délai de grâce (100 jours), on devait, tout de même, attendre que ce délai soit terminé, avant de hausser le ton contre lui. En plus, aucune partie n’a encore de grief contre ce nouvel exécutif», commente un observateur.

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Faible mobilisation…

A l’occasion de ce 1er mai, les centrales –même si elles ont défilé en rangs dispersés- sont ont les mêmes revendications. Mais elles ne sont pas parvenues, toutes, à réunir un nombre important de personnes. Et c’est là la deuxième surprise de ce 1er mai, célébré sous le signe d’une faible mobilisation, selon les dires mêmes de certains syndicalistes rencontrés par «Le Reporter». Ainsi, à Casablanca, par exemple, la fête des travailleurs n’a pas eu l’éclat qu’on lui connait traditionnellement. En effet, les rassemblements n’étaient pas à la hauteur de l’événement. Cette année, les Centrales n’ont pas mobilisé beaucoup de monde à leur meeting. On est bien loin des «1er mai» des années précédentes, commente un syndicaliste affilié à la FDT. «Le Reporter» en a, d’ailleurs, fait le constat. Sur la place Diouri, le rassemblement mobilisé par le syndicat de la FDT tranchait radicalement avec la foule habituelle du 1er mai. Idem pour cet ex-grand syndicat qui n’est autre que la CDT, située sur la place derb Omar. «Le défilé s’est bien passé, mais il n’y avait pas beaucoup de monde par rapport à ce à quoi on s’attendait», rapporte un travailleur de la CDT.

Une seule casserole !

La veille du 1er mai, un membre du bureau politique de la CDT déclarait au «Reporter» que, cette année, les militants de cette centrale syndicale allaient faire leur marche au bruit des casseroles. Mais grande surprise: finalement, il n’y avait qu’une seule casserole au meeting de la CDT. Le Reporter présent sur place n’en a vu qu’une.

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Le discours corsé de Moukharek

Si la mobilisation est restée faible cette année, ce 1er mai est toutefois resté marqué par le rassemblement de l’UMT, qui a réuni un nombre important de personnes. Cette journée des travailleurs a été marquée par un grand défilé sur l’avenue des FAR où la mobilisation chez l’UMTa  commencé à 10 heures devant le siège de ce syndicat, sis avenue des FAR. Cette centrale a organisé son traditionnel défilé, en présence de certains membres de gouvernement. «La mobilisation a été à la hauteur de l’événement, malgré un soleil de plomb dès le début de la journée. Les travailleurs du public et du privé, affiliés à ce syndicat ont répondu en grand nombre à l’appel de celle-ci», se félicite-t-on su sein de ce syndicat. Au centre de ce 1er mai, la crise des enseignants stagiaires, la santé, l’emploi et autres dossiers. Se voulant ferme, le SG de l’UMT, Miloud Moukharek a déchargé sa colère sur les mesures du gouvernement annonçant que son syndicat dit «niet» à la réforme du code du travail et «est décidé à prendre sa place dans le mouvement social et les actions à venir». Dans son allocution, il a, d’ailleurs, adressé au nouveau  chef de gouvernement une ferme mise en garde contre les choix qui risqueraient d’exacerber les inégalités sociales. «Nous allons continuer notre bataille pour défendre les intérêts des travailleurs avec la plus grande détermination», a-t-il souligné.. Avant de conclure que le programme gouvernemental vient consacrer la précarité dans le secteur privé et la fonction publique, à travers le travail par contrat. Le SG de la centrale de l’UMT, Miloud Moukharek avait affirmé que son syndicat était prêt à attendre la fin du délai de grâce (100 jours) accordé pour le nouvel exécutif, avant d’entreprendre des actions. Or ce premier mai, son discours était très corsé. Et c’est là une autre surprise de ce 1er mai, qui a aussi été marqué par l’absence de l’UGTM, lequel a décidé de ne pas défiler du tout.

Naïma Cherii

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