Abdallah Bekkali, député istiqlalien «L’Algérie veut entretenir la tension dans la région»

Pour Abdallah Bekkali, les Algériens parient sur un éternel embrasement de la région maghrébine qui arrange leurs affaires. Il faut donc que le Maroc dispose d’une approche diplomatique globale.

Abdellah bekkali istiqlal

Quelle appréciation faites-vous des conditions posées par l’Algérie pour une éventuelle normalisation des relations et la réouverture des frontières avec le Maroc?

Je considère que l’actuelle position de l’Algérie ne peut être dissociée, à mon humble avis, de la conjoncture générale et des multiples positions de l’Algérie.

Est-ce que vous voulez dire qu’il y a l’existence d’une stratégie algérienne?

Je dirais qu’il y a un plan global qui prévoit que la région soit et reste éternellement en ébullition et que le feu soit continuellement entretenu.

La récente sortie médiatique algérienne s’inscrit-elle dans ce cadre?

Il faut prévoir que les responsables algériens sont prêts à attiser les conflits et autres crises à tout moment. Nous le remarquons d’ailleurs chaque fois que la tempête est apaisée et que la tension baisse à un niveau où l’opinion nationale, au Maroc et en Algérie, suppose que la normalisation des relations entre les deux pays est proche ou possible. Les responsables algériens jettent un peu plus de paille sur le feu, pour attiser les braises.

Comment évaluez-vous les tribulations de la diplomatie algérienne?

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Voyez-vous, je n’évalue pas les sorties médiatiques tout comme les déclarations du département algérien des Affaires étrangères qui réagit à la position marocaine. Je regarde plutôt la ligne droite de la politique étrangère algérienne qui a un objectif on ne peut plus clair, qui veut que la région connaisse continuellement et peut être éternellement une situation de crise et de tension.

Pour dissimuler ses multiples problèmes intérieurs?

J’ai de nombreuses preuves pour étayer mon analyse. Remarquez avec moi que les responsables algériens sont allés jusqu’à vilipender les révolutions arabes dans la région, comme ce qui s’est passé en Tunisie. Ou encore l’asile accordé à la famille Kaddafi… L’objectif, c’est de perpétuer les crises et que la région reste sous la menace de l’embrasement; une attitude on ne peut plus machiavélique!

Qu’attendez-vous de la diplomatie marocaine?

Qu’elle s’attaque en profondeur à cette démarche stratégique de la politique étrangère d’Alger et que nous nous attelions à mettre en œuvre les contours d’une politique étrangère dans ce sens et sur ces bases. Nous ne pouvons ni ne devons parier sur un éventuel revirement positif de la politique étrangère algérienne.

Il faudrait peut-être aussi synchroniser les diplomaties officielle et parlementaire pour faire front commun face à la stratégie d’Alger.

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Il faudrait que nous disposions d’une approche diplomatique globale au niveau tant du gouvernement que du parlement et de la société civile, ainsi que des intellectuels.

Ne faudrait-il pas aussi arrêter d’être acculés à la défensive, ne répliquant qu’en cas d’attaque de la diplomatie ou des médias algériens. N’avons-nous pas besoin d’une diplomatie offensive avec du tonus ?

Absolument. Nous avons des points faibles. La question de notre intégrité territoriale en est un et c’est sur cette base que nous nous devons de gérer nos relations internationales avec notre voisinage, au nord avec l’Espagne et à l’est avec l’Algérie. Les Marocains devront se convaincre que la position algérienne est figée, s’agissant de dénigrer notre souveraineté sur nos provinces du sud.

L’Algérie craint-elle que le Maroc sorte vainqueur de ce bras de fer qu’elle lui impose ?

Je crains qu’il y ait de la part de l’Algérie une réelle confusion diplomatique qui pourrait mener la région vers l’inconnu. Je crains aussi que les Algériens ne disposent pas d’une stratégie bien définie, les concernant, parce qu’ils parient, à mon avis, sur cet éternel embrasement de la région qui les arrange.

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