Mohamed El Mehdi Saidi, professeur de climatologie et hydrologie

Mohamed El Mehdi Saidi, professeur de climatologie et hydrologie

«Pour qu’il pleuve au Maroc, il faut que l’anticyclone des Açores soit affaibli»  

Dans cet entretien, Mohamed El Mehdi Saidi, professeur de climatologie et hydrologie à l’université Cadi Ayyad de Marrakech, explique au Reporter les raisons qui font de la pluie un phénomène naturel de plus en plus rare au Maroc et dans le monde.

Il pleut de moins en moins ces dernières années au Maroc. A quoi ce phénomène est-il dû? 

Le temps qu’il fait au Maroc dépend de plusieurs facteurs. Parmi-eux, la répartition des hautes et basses pressions atmosphériques qui définissent de manière directe la situation des pluies dans le Royaume. Pour qu’il pleuve au Maroc, il faut que l’anticyclone des Açores soit affaibli, pour qu’il laisse la place aux basses pressions centrées habituellement sur le continent européen. Il n’y a donc rien d’autre à faire que d’attendre et espérer que l’anticyclone des Açores s’affaiblisse dans les jours qui viennent.  

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On est début décembre et les pluies sont insuffisantes dans certaines régions et inexistantes dans d’autres. Faut-il s’inquiéter?   

Le temps presse, en effet. Le Maroc a besoin de pluies salvatrices, sinon, c’est toute la saison agricole qui sera affectée. Tout retard prolongé des pluies se répercute sur les prévisions économiques, élaborées en grande partie sur la base des pronostics relatifs à la campagne agricole.      

Pour faire face aux cycles de sècheresse qui frappent le Maroc, d’aucuns estiment que le Royaume pourrait faire appel aux pluies artificielles. Quelle faisabilité et pour quels résultats?   

Les pluies artificielles restent une solution qui suscite l’engouement, ces derniers temps. Je ne partage pas cet enthousiasme. Il faut estimer cette option à sa juste valeur. D’un point de vue scientifique, il est impossible de provoquer des pluies sans nuages. Par la suite, il faut ensemencer ces nuages par des cristaux de sel. Néanmoins, les effets de ces pluies artificielles sur l’agriculture ne sont pas énormes. Il est donc plus judicieux d’attendre qu’il pleuve de façon naturelle sur notre pays. 

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Nombre de scientifiques considèrent que c’est à cause du réchauffement climatique que la sécheresse est devenue un phénomène récurrent ces dernières années. Qu’en pensez-vous?  

L’impact du réchauffement climatique sur la hausse des températures est évident et scientifiquement prouvé. Cependant, ce phénomène a moins d’impact sur la pluviométrie. Comme je viens de le dire, il est préférable d’attendre qu’il pleuve de façon naturelle sur le Royaume.

Propos recueillis par Mohcine Lourhzal

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