Lahcen Daoudi, ministre délégué chargé des Affaires générales et de la Gouvernance

Lahcen Daoudi, ministre délégué chargé des Affaires générales et de la Gouvernance

Changer les mentalités et asseoir la bonne gouvernance

Quel regard sur la thématique sur laquelle a planché, cette semaine, le groupe de travail MENA-OCDE, à savoir «Une bonne gouvernance d’entreprise au service de la compétitivité»?

Il s’agit là d’une thématique de gouvernance sociétale. Ce n’est pas uniquement une thématique propre à l’entreprise, au gouvernement ou à l’administration, mais à tous les niveaux.

Quels sont les défis alors?

Notre défi, c’est cette question qui se pose avec acuité, à savoir: l’environnement de l’entreprise est-il compétitif?

Et quels sont les problèmes?

Le 1er problème, c’est la culture avec laquelle on entre dans l’entreprise. Il revient au chef de l’entreprise de transformer les mentalités.

Ensuite, si vous voulez avoir durablement une approche compétitive, il faut que l’environnement suive et qu’on ait un contexte favorable. Donc, le défi pour  nous, c’est la transformation rapide de la société.

Quel est le changement opéré au niveau sociétal, sur cinq ans ou dix ans, par exemple?

C’est toujours le plus grand défi qui se pose à nous. Si vous voulez avoir une entreprise compétitive, il faut que l’environnement sociétal soit aussi compétitif.

Quand vous parlez d’environnement sociétal, qu’entendez-vous par là?

Bourses universitaires : Une sortie à la hâte….

C’est l’école, l’université, l’administration, les lois, la famille aussi. Donc, ce sont autant d’outils de transformation qui sont visés.

Quel avenir pour tout cela?

Il faut absolument que nous prenions conscience que notre devenir est lié au degré et au rythme de transformation de notre société. Si l’on parle d’entreprises, il faut donc soutenir ces entreprises, les aider à opérer cette transformation, je dirais même cette mutation. La tâche de l’entreprise deviendra plus facile et à portée de main, vers une réelle transformation.

C’est une tâche de longue haleine.

Mais il faut raccourcir les longueurs, parce que les autres ne vont pas s’arrêter pour nous attendre.

Quelle ligne d’action pour opérer la réforme et la transformation des entreprises?

Je dirais, en évitant la langue de bois, que notre rythme de croissance est en deçà du souhaitable.

Qu’est-ce qu’on attend pour faire ce qu’il faut?

Il y a problème. Je pose une question: a-t-on une chaîne de télévision dont la tâche principale, quels que soient les moyens qu’elle utilise, est la transformation de la société pour la compétitivité et non pas la transformation de la société dans n’importe quel sens? J’entends la compétitivité. Il faut qu’on ait des chaînes dédiées uniquement à cette tâche et adapter les outils. A travers le divertissement, on peut passer des messages. Mais aujourd’hui, je ne dispose pas encore d’outils adéquats pour cette transformation, à savoir le changement des mentalités. Je dis qu’il y a problème.

Ramadan : Lahcen Daoudi rassure sur l’approvisionnement des marchés

Est-ce que les débats aident à relever ce défi?

Au niveau théorique, nous n’avons pas de problèmes.

Les vrais problèmes alors?

C’est la mise en œuvre, l’application de cette transformation des mentalités.

Le Maroc n’a pas opéré d’avancées?

Si. Malgré tous les défis, il faut reconnaître que le Maroc a progressé par rapport à des pays de même niveau. Mais il faut aussi éviter toute autosatisfaction et pousser vers le changement positif.

Franchement, est-ce que vous croyez au changement et autres mutations?

Franchement, j’y crois maintenant, parce qu’aujourd’hui, il faut absolument nous atteler sérieusement à changer les mentalités, nous ouvrir sur les langues. Il faut modeler les jeunes au niveau de la formation  professionnelle, par exemple. Mais il faut que le formateur soit lui-même bien connecté.

Interview réalisée par Mohammed Nafaa

,

Voir aussi

Dar Al Moustatmir Al Qaraoui,Crédit Agricole du Maroc

Mohammed Sadiki | Une nouvelle voie s’ouvre pour le monde rural au Maroc

Mohammed Sadiki, ministre de l’Agriculture, de la Pêche maritime, du Développement rural et des Eaux …

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Captcha Plus loading...