Maroc : La Banque centrale prévoit un retour à la croissance

Maroc : La Banque centrale prévoit un retour à la croissance

«Tenant compte de la prévision de l’inflation et des évolutions récentes, ainsi que des projections à moyen terme des conditions macro-économiques, le Conseil a jugé que le niveau actuel du taux directeur continue d’assurer des conditions monétaires adéquates et a décidé ainsi de le maintenir inchangé à 2,25%»…

C’est par ces propos que le wali de Bank Al-Maghrib, Abdellatif Jouahri, a entamé la conférence de presse tenue à l’issue de la 1ère réunion trimestrielle de l’année 2017 du Conseil de BAM. Il a ainsi précisé que, pour la 5ème fois d’affilée, ce taux est maintenu et ce, parce que son niveau actuel continue d’assurer des conditions monétaires adéquates.
Pour ce qui est de l’inflation, Jouahri a relevé qu’elle devrait rester à des niveaux modérés à moyen terme et que sa composante sous-jacente devrait s’inscrire dans une tendance à la hausse, notant qu’en moyenne, l’inflation devrait s’établir à 1,1% en 2017, avec la dissipation de l’impact des chocs sur les prix des produits alimentaires à prix volatils, avant d’augmenter à 1,7% en 2018. Sa composante sous-jacente devrait passer à 1,5% en 2017 et à 1,9% en 2018, sous l’effet de l’amélioration de la demande domestique et de la hausse de l’inflation importée. Il a toutefois noté que l’inflation s’est stabilisée à 1,6% en 2016, en ligne avec les prévisions de BAM. En janvier 2017, elle s’est établie à 2,1%, avec notamment une augmentation de 19,4% des prix des carburants et lubrifiants, ainsi qu’une accélération de l’inflation sous-jacente à 1,2%.

Croissance: le yoyo

Sur le plan de la croissance, après avoir rappelé les prévisions de la banque centrale pour 2016 (1,2%), Jouahri a relevé le fort ralentissement de la croissance en 2016, sortie à 1,1%, pour annoncer ensuite que, pour l’année 2017, BAM table sur une croissance économique de 4,3% et qui devrait revenir à 3,8% en 2018. Et d’expliquer que cette évolution est le fruit d’un rebond de la production céréalière à 78 millions de quintaux et un accroissement de la valeur ajoutée agricole de 11,5%.
Le PIB non agricole devrait, quant à lui, progresser de 3,4% en 2017, puis, en 2018. Sous l’hypothèse d’une campagne agricole moyenne, la croissance agricole reviendrait à 2,5%, tandis que le PIB non agricole s’améliorait de 3,9%.
Le Produit intérieur brut (PIB) non agricole devrait, quant à lui, progresser de 3,4% en 2017, a-t-il précisé, ajoutant qu’en 2018, sous l’hypothèse d’une campagne agricole moyenne, la croissance agricole reviendrait à 2,5%, tandis que le PIB non agricole s’améliorerait de 3,9%. Par ailleurs, la situation des comptes extérieurs s’est détériorée en 2016, le déficit du compte courant s’étant creusé de 2,2% à 4,2% du PIB, contre 2,8% prévue en décembre.
Ceci s’explique notamment, selon Jouahri, par un ralentissement des exportations à 2,5%, impactées notamment par la contraction de celles des phosphates et dérivés et par une augmentation des importations de 9,5%, traduisant principalement l’accroissement sensible des achats de biens d’équipement.
La Banque centrale a revu à la hausse la prévision du crédit au secteur non financier à 4,5% en 2017 et à 5% en 2018, tenant compte d’une accélération de son rythme, de 0,3% en 2015 à 3,9% en 2016, ce qui traduit en grande partie l’amélioration de rythme des crédits aux entreprises, ainsi que de la reprise prévue des activités non agricoles. D’autre part, Jouahri a également fait état d’une poursuite de l’ajustement budgétaire à moyen terme, mais à un rythme plus lent que prévu en décembre, notant qu’en 2016, la situation à fin décembre a fait ressortir un déficit budgétaire hors privatisation de 42,1 MMDH ou 4,2% du PIB, contre 3,5% prévu dans la loi de Finances 2016.

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Régime de change flexible, pourquoi et comment?

La question qui occupe le plus ces derniers temps est certes ce passage à un régime de change flexible. Relevant d’abord que la banque centrale a invité l’ensemble des intervenants et des intéressés (avec en premier lieu la presse), pour leur expliquer ce nouveau régime, Jouahri a fait savoir que cette décision de passer à un régime de change flexible est le fruit d’une longue réflexion menée par le Maroc en vue de se prémunir des multiples risques inhérents aux déséquilibres extérieurs et aux chocs exogènes. Un peu irrité par le fait que les informations qui circulent font ressortir qu’il s’agit d’une mesure imposée par les institutions financières internationales, notamment la Banque Mondiale et le FMI, il a tenu à faire savoir qu’il s’agit d’un long processus entamé depuis 2010. En effet, il a noté: «La réalisation de la première étude approfondie relative au passage à un régime de change flexible au Maroc date de l’année 2010… La décision de passer d’un régime fixe à un régime flexible est intervenue dans une conjoncture favorable et ce, après avoir garanti l’ensemble des pré-requis nécessaires à l’implémentation de ce système. Cette initiative est de nature à préserver le Maroc d’entrer dans une guerre de monnaies, à la lumière d’éventuelles politiques protectionnistes mondiales et des différentes volatilités de la sphère financière». Pour ensuite affirmer: «Cette transition s’inscrit en droite ligne avec les ambitions du Royaume de renforcer sa compétitivité, d’aller à la conquête de nouveaux marchés et de diversifier ses partenaires étrangers». Toutefois, a ajouté Jouahri, il reste «nécessaire de suivre de près l’évolution de ce régime qui sera mis en place graduellement», notant qu’une campagne d’explication et de communication vis-à-vis des différents intervenants est activement menée.
Pour rappel, le ministère de l’Economie et des Finances et Bank Al-Maghrib avaient décidé de fixer les pondérations des devises du panier de cotation du dirham à 60% pour l’euro et 40% pour le dollar US, contre respectivement 80% et 20% auparavant.

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Hamid Dades

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