Quid de Nareva au Sud du Maroc ?

Nareva Holding 2014

Production énergétique : ce vent d’optimisme qui souffle sur Nareva

Nareva Holding lève le voile sur ses premières réalisations au sud du Maroc, précisément à Tarfaya, Akhefennir et Foum El Oued. Reportage.

«La qualité n’est jamais un accident. C’est toujours le résultat d’un effort intelligent», avait constaté l’écrivain britannique, John Riskin. Cette citation s’applique à Nareva Holding qui commence à récolter les fruits de six années d’effort de développement.
C’est lors d’un voyage de presse organisé, du dimanche 20 au mardi 22 avril, dans le Sahara marocain que la presse nationale a pu découvrir les premières réalisations dans le secteur de la production énergétique, l’objectif étant de constater les enjeux stratégiques et économiques de la production de cette énergie renouvelable dans une région qui a le vent en poupe.

La visite commence le lundi. Arrivés au site Akhefennir, on voit un vent d’optimisme souffler, faisant tourner les pales des éoliennes.
En présence de la majorité de l’équipe qui a contribué à la réussite de ce projet, le président directeur général de Nareva, Ahmed Nakkouch, commence la présentation par le contexte énergétique national. «Dans la stratégie nationale, le Maroc s’est fixé comme objectif à l’horizon 2020 d’avoir un mix énergétique dont les énergies renouvelables représenteront 42% de la puissance installée», se réjouit-il. Ce mix énergétique est composé de 2.000 mégawatts (MW) solaires, 2.000 MW hydrauliques et 2.000 MW éoliens. Il faut dire que le royaume dispose d’un potentiel considérable en termes d’énergies renouvelables, d’une infrastructure électrique de transport développée, d’un cadre législatif et institutionnel attractif et d’un important potentiel de croissance de la demande. «Le projet national prévoit 14 parcs éoliens répartis sur tout le territoire national pour un investissement de 3,5 milliards de dollars, ce qui permettra la baisse de la facture énergétique marocaine avec une économie annuelle de 15 millions de tonnes d’équivalent pétrole», avance le PDG de Nareva. Le programme marocain permettra également d’éviter 5,6 millions de tonnes en émission de dioxyde de carbone (CO2) par année.
Après la présentation, il faudrait se mettre en tenue réglementaire (casque et gilet de sécurité) pour pouvoir accéder à l’intérieur du site d’Akhfennir. Immédiatement, on nous met dans la peau d’un ouvrier ou d’un technicien. Répartis en petits groupes, par mesure de sécurité, nous commençons la visite de ce site qui est opérationnel depuis juillet 2013.
Un ingénieur nous explique tout le processus d’exploitation de ce site qui comprend 61 éoliennes, plantées sur un terrain arénacé. Elles produisent actuellement un total de 101,87 mégawatts (MW) pour le compte d’industriels nationaux, notamment Lafarge, Managem, OCP, Samir et Sonasid. Développé par Energie Eolienne du Maroc (EEM), filiale de Nareva Holding, ce site est l’une des premières réalisations dans le cadre de la loi 13-09, adoptée en octobre 2011, qui a ouvert la voie en libéralisant la production et la commercialisation de l’électricité. «Nous sommes fiers d’avoir réalisé le premier site éolien depuis la libéralisation de la production et la commercialisation de l’électricité produite à partir de sources renouvelables», se réjouit Ahmed Nakkouch.
Cette loi permet également la commercialisation de l’énergie produite à des clients raccordés au réseau électrique national et à un organisme désigné par l’Etat, notamment l’Office national de l’électricité et de l’eau potable (ONEE) et l’Agence marocaine de l’énergie solaire (MASEN). En outre, les opérateurs bénéficient d’un droit d’accès au réseau électrique national en concluant des conventions d’accès avec l’ONEE. La concession a une durée de 25 ans, renouvelable une fois seulement (soit un total de 50 ans). Une fois la concession parvenue à expiration, les actifs du projet seront transférés à l’Etat à titre gratuit. La filiale de la Société Nationale d’Investissement (SNI), Nareva, ne compte pas s’arrêter là et prévoit de passer à la production de 200 MW sur ce site, grâce à son extension, pour une enveloppe de 1,6 milliard de dirhams (MMDH), toujours selon Ahmed Nakkouch.
Les explications terminées, on passe au parc suivant. Après une heure de route, au milieu du désert, on arrive à destination: le parc éolien de Tarfaya. Il s’agit du plus grand site éolien en Afrique. Nécessitant un investissement qui s’élève à 5 milliards de dirhams (MMDH), ce parc est composé de 131 turbines et génèrera une puissance de 301,3 MW. Les éoliennes ont produit leurs premiers mégawatts le 3 avril dernier, mais ne seront entièrement opérationnelles qu’à fin 2014, car l’installation n’a pas encore été achevée. En effet, on remarque d’emblée que 81 turbines seulement ont été montées, dont 38 tournent déjà au souffle du vent. Financé par Attijariwafa bank, BCP et BMCE, ce parc est développé par Tarfaya Energy Company (TAREC), fruit d’une joint-venture entre Nareva et GDF-Suez.
Mardi 22 avril, le vent du sud nous embarque au site de Foum El Oued, situé à 20 km de Laâyoune, qui comporte 22 éoliennes avec une capacité totale de 50,6 MW. Chaque turbine, fabriquée par Siemens, produit une puissance de 2,3 MW. Sur ce site, l’exploitation par EEM a débuté en juin 2013.
Actuellement, une autre filiale de Nareva, Safi Energy Company (SAFIEC), détenue conjointement par Nareva Holding, GDF Suez et Mitsui, développe la plus grande centrale à charbon propre au Maroc, d’après Ahmed Nakkouch. D’un coût global de 22 MMDH, ce projet sera mis en service à fin 2017 dans la région de Safi. L’électricité produite sera fournie exclusivement à l’ONEE dans le cadre d’un contrat d’achat de 30 ans.
Ce projet devrait contribuer, à hauteur de 15%, à la réalisation de l’objectif national d’installer 2.000 MW éoliens à l’horizon 2020, dans le cadre de la stratégie énergétique nationale. Il permettra également une économie en devise équivalente à 200 millions de dollars par année de pétrole importé. A cela, s’ajoutent la réduction de 900.000 tonnes par an des émissions de CO2 (soit l’équivalent de la quantité de CO2 absorbée annuellement par 150 millions d’arbres), une productible de 1.084 GWH/an, ce qui correspond à l’équivalent de la consommation de Marrakech, le transfert de la technologie à l’échelle locale et internationale et la création de 700 emplois directs durant la phase de construction et plus de 50 emplois directs pendant la durée d’exploitation.
Nareva a également été pré-qualifiée pour le projet éolien de 850 MW, en partenariat avec Taqa et Enel Green Power. «Un tel projet peut justifier l’installation d’un turbinier au Maroc grâce à un volume d’affaires important», avance Ahmed Nakkouch.

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Anas Hassy
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L’éolien contribue pour 4,2% à la production électrique en 2013


Au terme de l’année 2013, la part des énergies renouvelables dans la production nationale a significativement évolué. Cette croissance s’explique par la nette progression de la contribution de l’éolien et de l’hydraulique. Alors qu’elles pesaient pour 8% de la production nationale en 2012, ces deux sources d’énergie y ont contribué de plus de 13% lors de l’exercice 2013.
L’énergie éolienne a profité de la loi 13-09 relative aux énergies renouvelable. Ladite loi a contribué à l’accélération de la dynamique. Preuve en est que 3 parcs éoliens ont été mis en service durant l’année 2013. Il s’agit du parc à côté de Laâyoune (50 mégawatts), celui de Haouma (50 MW) et celui d’Akhefnir (100 MW) qui totalisent une puissance installée de 200 MW. De ce fait, l’éolien a participé pour 4,2% à la production électrique du Maroc, ce qui correspond à 1.351 gigawatts/heure (GW/h) en 2013, soit une progression de 85% par rapport à une année auparavant. La production globale d’électricité s’est ainsi retrouvée à 32.496 GW/h, en légère hausse de 1,1% en comparaison avec 2012.
Résultat, cet accroissement de la part des énergies renouvelables, spécialement de l’éolien et de l’hydraulique, dans la production électrique marocaine a contribué à la réduction de la part du fuel. Celle-ci est passée de 17,9% en 2012 à 14,2% en 2013. A cet effet, l’année 2013 a connu la production de 4.630 GW/h à partir de cette énergie, contre 5.756 GW/h en 2012.
Toutefois, la part du charbon, du gaz naturel et des importations s’est en revanche relativement maintenue aux mêmes niveaux qu’en 2012.

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Vaste programme pour développer l’éolien


Le Maroc s’est engagé dans un vaste programme éolien. L’objectif est d’accompagner le développement des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique marocaine. Ce programme entre dans le cadre de la stratégie énergétique nationale. A l’horizon 2020, le projet marocain intégré de l’énergie éolienne permettra au royaume de porter la puissance électrique installée de 280 MW en 2010 à 2.000 MW. Ce projet s’étale sur une période de 10 ans, à compter de 2010, pour un coût global d’environ 31,5 milliards de dirhams (MMDH).
Ainsi, 720 mégawatts (MW) sont en cours de développement: à Tarfaya (300 MW), Akhfenir (200 MW), Bab El Oued (50 MW), Haouma (50 MW) et Jbel Khalladi (120 MW). A cela s’ajoutent 1.000 MW prévus sur 5 sites choisis pour leur grand potentiel, notamment Tanger 2 (150 MW), Koudia El Baida à Tétouan (300 MW), Taza (150 MW), Tiskrad à Laâyoune (300 MW) et Boujdour (100 MW).
Ce programme éolien vise à accroître la part de l’énergie éolienne, avec une capacité électrique totale à 14% à l’horizon 2020, atteindre une capacité de production à partir de l’énergie éolienne de 2 GW et une capacité de production annuelle de 6.600 GW/h, correspondant à 26% de la production électrique actuelle, ainsi qu’à économiser en combustibles 1,5 million de tonnes équivalent pétrole par année, soit 750 millions de dollars US et éviter l’émission de 5,6 millions de tonnes de CO2 par an.
S’agissant du financement de ce plan national, une société d’investissement énergétique pour le développement des énergies renouvelables (SIE) a été créée et dotée d’un capital d’un milliard de dirhams. Cette stratégie bénéficie également des ressources mobilisées dans le cadre du fonds de développement énergétique d’un milliard de dollars provenant des dons du Royaume d’Arabie Saoudite, des Emirats Arabes Unis et de la contribution du Fonds Hassan II pour le Développement Economique et Social.

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Interview

Mohamed Sajid, directeur financier de Nareva Holding

A combien s’élève l’investissement global des réalisations de Nareva Holding?

Nous sommes aujourd’hui sur le site de Foum El Oued qui fait partie des trois sites opérationnels actuellement. Ces sites ont été développés par Nareva pour un coût global de 3 milliards de dirhams.

Que pouvez-vous nous dire des réalisations éoliennes de Nareva Holding?

Ce sont des projets innovants qui s’inscrivent dans le cadre de la loi 13-09 qui permet une libéralisation de la production et de la commercialisation d’électricité à partir de sources renouvelables. Aujourd’hui, nous sommes très fiers de ces réalisations éoliennes qui démontrent l’ensemble du savoir-faire de Nareva Holding dans ces domaines et tous les caractères innovants de ces réalisations qui, pour rappel, ont été montées sur la base d’un financement de projet. Il consiste à rassembler, combiner et structurer les divers apports de fonds nécessaires à des investissements de grande envergure en s’assurant de leur viabilité financière.

Qu’en est-il du financement de ce projet?

Ces projets ont été financés, en grande partie, par des banques marocaines pour un montant de 2,25 milliards de dirhams et par les actionnaires de la société Energie Eolienne du Maroc à hauteur de 750 millions de dirhams. Les prêteurs et les actionnaires ont investi dans ce projet uniquement sur la base de la qualité de ses actifs. Aujourd’hui, l’exploitation des sites qui sont opérationnels suit son bon chemin dans les meilleures conditions possibles. Nous en sommes fiers.

Pouvez-vous nous parler d’Energie Eolienne du Maroc?

Energie Eolienne du Maroc est la société qui a développé le site d’Akhfennir. Les actionnaires d’Energie Eolienne du Maroc sont Nareva Holding à hauteur de 75% et la Caisse interprofessionnelle marocaine de retraite (CIMR) qui détient 25% d’EEM.

Interview réalisée par Anas Hassy

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