Ramadan : Les consuméristes s’inquiètent déjà!

Ramadan : Les consuméristes s’inquiètent déjà!

La période du Ramadan est,traditionnellement, l’occasion pour les fraudeurs de mettre en vente des aliments douteux. A quelques jours de ce mois sacré, l’inquiétude est déjà installée, notamment parmi des associatifs des droits des consommateurs.

Pour le président de la Fédération Marocaine des Droits du consommateur, Bouazza Kherrati, le constat est alarmant sur le terrain. Il n’y a qu’à faire un tour dans certains marchés de Casablanca pour constater que  des produits alimentaires -qui sont pourtant de grande consommation pendant leRamadan- sont actuellement exposés à même le sol, sans aucune étiquette ou avec une fausse étiquette et ce, au vu et au su de tous, prévient Kherrati. «La vigilance et la mobilisation des autorités sanitaires n’ont malheureusement pas pu empêcher les fraudeurs de s’adonner, chaque Ramadan, à leurs pratiques illégales et malhonnêtes. Chaque année, pendant ce mois, des aliments douteux sont exposés avec de fausses étiquettes, pour un prix très bon marché», déplore Bouazza Kherrati, qui est aussi vétérinaire. Et d’ajouter: «Il y a un vrai problème que les autorités doivent absolument prendre au sérieux. Il s’agit de la question des autorisations. Car, disons-le, au Maroc, n’importe quel individu peut facilement se convertir, pendant la période du Ramadan, en vendeur de «chebakia», de «baghrir», de fromage, de miel ou encore de lait, sans même avoir l’autorisation de l’arrondissement». C’est dire, pour notre interlocuteur, le laisser-aller qu’il y a encore à ce niveau.

Manque de traçabilité, dates de péremption dépassées, produits surgelés conservés à température ambiante…Bref, les pratiques de tromperie ne manquent pas à ces vendeurs fraudeurs. Tous les aliments de grande consommation durant le mois sacré sont concernés par ces arnaques, à savoir, entre autres, le lait, le miel et les dattes, qui «font souvent l’objet de fraudes», insiste le vétérinaire.

Les dattes, parlons-en. A quelques jours du mois de Ramadan, on retrouve sur les marchés des dattes exposées sans leur emballage de protection. A Derb Milan (Casablanca), le plus grand marché de gros de dattes au Maroc, qui compte quelque 200 commerçants grossistes, les produits sont stockés et commercialisés dans des conditions non-hygiéniques. Des rumeurs circulent, selon lesquelles ce lieu serait approvisionné par de grandes quantités de dattes qui étaient stockées dans des entrepôts clandestins, c’est-à-dire non déclarés aux autorités sanitaires. A l’Union Générale des Entreprises et Professions (UGEP), on se dit inquiet de la qualité de ces produits exposés dans ce marché. Des dattes, qui proviendraient de certains pays arabes, seraient, selon nos sources au sein de cette instance professionnelle, de mauvaise qualité. Les grossistes, qui stockent de grandes quantités de dattes périmées dans des unités clandestines dans plusieurs zones de Casablanca, n’hésitent pas à changer la date de péremption sur les étiquettes de la marchandise en question, révèle-t-on au Reporter.

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Du côté des responsables, on se veut toutefois rassurant. Toutes les mesures ont été prises pour le contrôle des prix,de l’état des produits et des circuits d’approvisionnement des marchés à travers le pays. Au ministère des Affaires générales, à quelques jours du mois sacré, on affirme que plusieurs actions seront lancées sur le terrain durant le Ramadan, pour le renforcement du dispositif de vigilance concernant l’approvisionnement et le contrôle des marchés. Idem pour l’ONSSA,dont les responsables affirment, eux-aussi:«Pendant le mois sacré, les équipes de contrôle de l’établissement feront des tournées régulières dans les marchés pour s’assurer de la qualité des aliments commercialisés à Casablanca», a-t-on souligné à la Direction régionale de l’ONSSA à Casablanca. Au cours d’une réunion récente, tenue avec les responsables des Affaires économiques et de la Coordination au niveau des différentes préfectures et provinces du pays, il a été question d’évaluer et d’orienter les services chargés du contrôle et de la protection des consommateurs et de renforcer les mécanismes de coordination entre les différents départements et services concernés, a-t-on indiqué. Côté prix, ils resteront stables pour la majorité des produits de base, avec une diminution du prix de certains aliments (par rapport à la même période de l’année 2016), notamment les œufs, la volaille et l’oignon.

Naîma Cherii

Viandes blanches et œufs : Les intermédiaires coupables de la flambée des prix!

Pendant le mois du jeûne, les Marocains consomment davantage d’œufs, pour couvrir leurs besoins en protéines. En effet, les œufs restent l’un des aliments indispensables sur la table marocaine du ftour, durant le mois sacré. Pour ce produit, le marché affichera un disponible de 520 millions d’unités, durant le Ramadan, selon Youssef Alaoui, président de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole au Maroc (FISA). Dans une déclaration au Reporter, Y. Alaoui assure que le prix à l’unité restera stable pendant le mois sacré de cette année. «Les quantités seront très abondantes et le prix des œufs ne connaîtra pas d’augmentation durant Ramadan», explique le président de la FISA. Il se félicite des bonnes conditions d’élevage, sur le plan national, des poules pondeuses. L’année dernière, rappelle-t-il, pendant le Ramadan -période où le secteur avicole avait connu plusieurs foyers d’influenza aviaire-, ce produit de grande consommation a vu son prix atteindre des niveaux très élevés. «L’offre était faible, ce qui a conduit à la hausse des prix», dit-il. Mais cette année, rassure le président de la FISA, les consommateurs n’ont pas de quoi s’inquiéter pendant le Ramadan. «L’offre est supérieure au niveau de consommation enregistré durant ce mois. Et, durant le mois de juin qui coïncidera avec le mois sacré, la consommation des œufs prévue sera de 520 millions d’unités», précise Youssef Alaoui. Chez les grossistes, dix jours avant le mois sacré, le prix au marché de gros est de 80 centimes l’œuf. Au détail, le tarif à l’unité est de 1,10 DH. Il y a 15 jours, le prix au gros était de 72 centimes. Et durant le mois de Ramadan, il devra atteindre 90-95 centimes l’unité, selon Hassan Abidar, un grossiste au marché de gros dit «Al Biyada» de Casablanca. Durant le Ramadan, les Marocains consomment, aussi, davantage de viande blanche. Cela s’explique, entre autres, par le renchérissement des viandes ovine et bovine. Le président de la Fédération interprofessionnelle du secteur avicole au Maroc rassure que l’offre en viande blanche est également supérieure au niveau de consommation. «Les fermes de poules pondeuses sont supervisées conformément aux normes requises de protection sanitaire», dit-il. Le prix à la ferme est de 10,50 DH le kilo (vivant), alors que chez le détaillant, il est de 13-14 DH/le kilo, précise le président de la FISA. Il reconnaît, toutefois, que le prix des œufs et celui de la viande blanche peuvent connaître une hausse à cause de l’activité des intermédiaires. «Ce sont les intermédiaires qui sont coupables de la flambée des prix», insiste-t-il. Le Reporter en a d’ailleurs fait le constat, ce lundi 16 mai. Le prix à l’unité était de 1,10 DH chez certains détaillants, alors que chez d’autres, il était de 1,20 DH.

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NC

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