Les évolutions économiques, sociales et politiques de ces dernières années appellent à une réforme des institutions et des règles régissant le multilatéralisme, a affirmé Sa Majesté le Roi Mohammed VI.
Dans un message adressé aux participants aux Assemblées annuelles du Groupe de la Banque mondiale (BM) et du Fonds Monétaire International (FMI), qui se tiennent du 09 au 15 octobre à Marrakech, le Souverain a assuré qu’”aujourd’hui, la fragmentation géoéconomique et la montée du souverainisme, animées en partie par la volonté de rééquilibrage des rapports de force économiques et politiques au niveau mondial, compromettent les avancées notables que le multilatéralisme avait permis de réaliser au cours des dernières décennies”.
SM le Roi a, toutefois, indiqué, dans ce Message dont lecture a été donnée par M. Omar Kabbaj, Conseiller de Sa Majesté le Roi, que les principes de base du multilatéralisme doivent être consolidés et l’esprit qui l’anime ravivé, ajoutant qu’ils demeurent en effet indispensables “pour préserver la stabilité et la paix mondiales et favoriser les synergies afin que soient relevés les défis communs auxquels font face notre planète et nos peuples”.
“Mais, comme nous le savons tous, face à des défis mondiaux, il faut des solutions mondiales et celles-ci ne peuvent être conçues que dans le cadre de l’unité et du respect mutuel”, a poursuivi le Souverain, notant que pour y parvenir, il convient d’intégrer et de valoriser la diversité comme source de richesse et non de conflit, en tenant compte des spécificités intrinsèques à chaque pays et à chaque région.
De même, il importe de revoir et d’améliorer l’architecture financière mondiale pour qu’elle soit plus équitable et plus inclusive, a insisté SM le Roi, estimant que ces Assemblées Annuelles constituent, à cet égard, le forum idoine pour un dialogue et un débat constructif autour de cette refonte.
Par ailleurs, le Souverain a souligné que la mondialisation, à l’œuvre depuis les années 80, entraînant une réduction des coûts de production et favorisant la promotion du commerce mondial, a contribué en partie à une modération de l’inflation.
Ce phénomène érode aujourd’hui le pouvoir d’achat des ménages à travers le monde, malgré des politiques monétaires agressives, largement synchronisées, mais non sans conséquences sur l’activité économique, a fait observer SM le Roi, soutenant que la mondialisation a assurément permis à de larges franges de la population mondiale d’échapper à la pauvreté mais a eu des effets collatéraux qui se sont traduits notamment par un creusement des inégalités.
LR/MAP