«Le patriotisme, valeur suprême pour la diplomatie»

Entretien avec Oumama Aouad, ambassadrice du Maroc au Pérou

Oumama aouad ambassadrice du maroc au perou

Interview

Votre lecture du message royal adressé à vos confrères?

Je pense que le message royal a été très fort.

Justement, quels sont ses points forts?

Les points forts de ce message royal sont la stratégie et l’importance de rénover nos outils au regard des bouleversements géopolitiques dans le monde.

Qu’apporte dans ce sens le message royal?

SM le Roi, Mohammed VI nous a donné les clés pour que chaque dimension de cette stratégie, qu’elle soit politique, économique ou culturelle, soit importante.

Quels sont les acquis de l’actuelle diplomatie marocaine?

La diplomatie marocaine a des acquis qu’il faut aujourd’hui renforcer en ayant à l’esprit les orientations du message royal. Il faut donc capitaliser et continuer de travailler.

Quelle appréciation de la métaphore citée dans le message royal concernant le diplomate-soldat?

Je l’ai beaucoup appréciée. Je pense qu’il s’agit d’une lutte au quotidien. Je pense aussi que le patriotisme est une valeur suprême pour la diplomatie.

Vous exercez dans un pays dans lequel le dossier de l’intégrité territoriale du Maroc est véhiculé par le Polisario et autres détracteurs de cette cause nationale. Comment parvenez-vous à gérer cette situation?

Le Pérou est un grand pays très intéressant, complexe aussi, émergeant et où la question nationale se pose avec acuité. Il a connu des mouvements idéologiques qui sont actuellement complètement dépassés, mais qui continuent de drainer certaines opinions publiques locales. Cependant, aujourd’hui, grâce aux multiples atouts du Maroc qui se présente comme un pays de stabilité et de sécurité, soutenu qu’il est par les chantiers entrepris, l’image du Royaume renforce énormément la légitimité de la marocanité du Sahara. Je pense que les choses sont aujourd’hui extrêmement liées.

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Ces atouts renforcent-ils aussi la crédibilité du diplomate?

En tant que diplomates, nous sommes beaucoup plus à l’aise aujourd’hui pour défendre notre cause nationale, étant donné l’image de notre pays qui est extrêmement rassurante. Un pays stable dans une région qui ne l’est pas forcément.

Et sur le plan officiel, comment gérez-vous le dossier de la cause nationale?

Sur le plan officiel, la position du Pérou n’était pas toujours très favorable au Maroc. Mais, heureusement, nous avons beaucoup de soutien de notre gouvernement. Une délégation importante, conduite par le ministre d’Etat, Abdallah Baha, nous a réconfortés en nous rendant visite à Lima. Il était accompagné du ministre des Affaires étrangères, Saâd-Eddine El Othmani et du ministre de l’Industrie, du Commerce et des Nouvelles technologies, Abdelkader Aâmara. Cette présence marocaine conforte la vision qu’avait définie SM le Roi en 2004, quand il avait effectué sa visite dans plusieurs pays latino-américains.

Et la présence du Polisario?

Ils (les adversaires du Maroc) ont dans pratiquement tous les pays d’Amérique latine des pseudos ambassadeurs et cherchent des relais dans les parlements et un peu partout dans les médias. Heureusement, au Pérou, avec tous les combats que nous menons et la justesse de notre cause, ils n’ont qu’un seul relais, qui est un journaliste connu mais qui se trouve aujourd’hui extrêmement isolé. Ce dernier reste cependant très agressif. Et, quand ces adversaires n’ont plus d’arguments qui tiennent la route, ils se rabattent sur les insultes. Fort heureusement, l’image du pays et la perception du Maroc qu’ont les Péruviens est bien meilleure.

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Elle n’était pas bonne?

On ne peut pas dire qu’elle n’était pas bonne, mais il y avait une ignorance du dossier. Aujourd’hui, les gens s’intéressent au monde arabe et savent que le Maroc est un havre de stabilité et de paix. Cela permet, avec le travail que fournit notre mission diplomatique, de nuancer et d’atténuer tous les coups que veulent nous porter les adversaires de notre cause nationale.

Peut-on donc dire que vous avez réussi à atténuer l’action néfaste des détracteurs du Maroc au Pérou?

Je crois, en toute modestie, que nous avons réussi ce pari. Ce qui m’a été dit, c’est que la perception du Maroc dans ce pays a nettement changé.

Un mot peut-être sur la communauté marocaine au Pérou…

C’est une autre difficulté que nous avons. Malgré tout, j’ai pu réunir autour de moi un petit groupe, un noyau. Mais (rires), je peux vous donner un scoop: c’est la naissance d’une association des Marocains du Pérou. Certes, ses membres ne sont pas nombreux: une trentaine composée de jeunes Marocains, parfois des couples mariés avec des Péruviennes; des familles stables, installées il y a de cela une quinzaine d’années, mais des gens très sérieux.

Des étudiants aussi?

Quelques-uns, mais aussi des Marocains à la tête de petites entreprises et des enseignants dans des universités.

Participent-ils au rayonnement de l’image du Maroc?

Ils ont des messages à véhiculer, que la diplomatie officielle ne peut parfois pas communiquer. Ils ont aussi comme objectif la défense des intérêts du Maroc. Et je trouve que c’est là un point extrêmement intéressant.

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