El Ferdaous | Atteindre la parité et l’égalité au Maroc contribuera à la croissance économique

othman el firdaouss rabat

La parité et l’égalité hommes-femmes et le respect de l’approche genre au Maroc vont contribuer à la croissance de l’économie nationale, a souligné, lundi à Rabat, le ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, Othman El Ferdaous.

S’exprimant lors du séminaire “l’image de la femme dans les médias”, qu’a organisé le Conseil national de la presse (CNP) par visioconférence, M. El Ferdaous a souligné que le coût de l’absence de parité affecte l’économie nationale, relevant qu’un rapport du Fonds monétaire international (FMI) sur le Maroc a noté que si le Royaume réalise l’approche de genre et d’égalité entre les hommes et les femmes, le Produit interne brut augmentera de 35%.

Le capital humain connaît une transformation en faveur des femmes, a-t-il indiqué, rappelant à cet égard les données du ministère de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, qui montrent que le taux de réussite des filles en baccalauréat est de dix points supérieur à celui des hommes, mais cette transformation s’accompagne d’une baisse au niveau d’accès des femmes au marché du travail.

M. El Ferdaous a estimé que cette baisse est considérée comme un “suicide” au sens économique, puisque l’investissement se fait dans l’éducation et la formation des femmes, en échange de leur recul au niveau du marché du travail malgré leurs hautes compétences et qualifications. Un grand nombre parmi elles sont contraintes d’arrêter de travailler pendant une période de 3 ou 4 ans, notamment pour s’occuper d’un nouveau-né, a-t-il poursuivi.

Par ailleurs, il a noté qu’un grand nombre de jeunes femmes dans le monde rural n’exercent aucun travail et ne suivent aucune formation, contrairement à l’image stéréotype selon laquelle cette situation existe uniquement parmi les jeunes.

S’agissant du programme du ministère de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, il a souligné que le secteur qu’il supervise a lancé d’importants chantiers à ce niveau, notamment la diffusion de la culture du respect des droits des femmes, la sensibilisation à la lutte contre la violence à l’égard des femmes, au niveau des maisons de filles où ces dernières apprennent certaines professions et activités génératrices de revenus, et sont appelées à prêter attention aux métiers modernes tels que les métiers du digital.

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Le ministre a évoqué un projet en cours d’étude qui porte sur la possibilité d’établir un partenariat entre les secteurs public et privé pour créer un réseau national de crèches d’enfants qui soient publiques et gratuites, le but étant de contribuer au chantier stratégique et structurant du gouvernement visant à généraliser l’enseignement élémentaire. Le responsable a également fait état de la signature par le ministère d’un accord avec la La Fédération royale marocaine de football au profit du football féminin.

De son côté, l’ancienne ministre de la Solidarité, du Développement social, de l’Égalité et de la Famille, Bassima Hakkaoui, s’est arrêtée sur les progrès accomplis par le Maroc aux niveaux législatif et institutionnel dans le domaine du respect des droits des femmes, notant que la Constitution de 2011 a défini la chemin qui doit être emprunté pour atteindre la parité.

Le Code de la famille avait opéré une révolution calme dans le domaine législatif en faveur des femmes depuis son entrée en vigueur 2004, en particulier les articles relatifs à l’égalité entre les époux, tels que les articles 4, 51, et 94 à 97.

Pour sa part, la Directrice générale de l’Office national des hydrocarbures et des mines (ONHYM), Amina Benkhadra, a salué les progrès qu’a connus la situation de la femme marocaine en matière de respect des droits des femmes, notant que de nombreux défis restent à relever.

La bataille pour l’égalité ne concerne pas seulement les droits, mais il s’agit d’un projet de société pour changer les mentalités, ce qui est le plus difficile, car malgré le momentum sur les plans législatif et institutionnel, cet élan ne se maintient pas sur terrain, a-t-elle dit, ajoutant que c’est pour cela que le Maroc n’occupe pas des positions avancées sur les questions liées au genre et à la participation économique des femmes.

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Concernant la présence des femmes dans le secteur des médias, Bahia Amrani, Directrice de publication du journal “Le Reporter”, a souligné que les chiffres du CNP pour l’année 2020 relèvent que parmi les 2.928 journalistes titulaires de la carte de presse, on retrouve 831 femmes journalistes, soit 28,5% de femmes, “ce qui nous éloigne de la parité, et ne nous représente pas comme il faut”.

Elle a également estimé que les femmes occupent une grande place dans les institutions médiatiques marocaines et assument d’importantes responsabilités. Elles étaient à l’avant-garde de la lutte contre les stéréotypes, a-t-elle dit.

De son côté, Fathia Elauni, rédactrice en chef de Radio “2M”, a affirmé que pour tous les sujets abordés par les médias, “nous tenons à prendre en considération le point de vue de la femme et à l’impliquer dans toutes les discussions de société”, ajoutant que “souvent on rencontre des difficultés dans ce sens, puisque la représentation féminine dans les partis marocains est très faible”.

Mme Elaouni s’interroge comment la société s’est développée avec cette faible représentation politique des femmes, notant que des mois après les élections, “les partis n’avaient pas suffisamment contribué à l’émergence des femmes”.

Ce séminaire a été organisé à l’occasion de la Journée internationale de la femme et s’inscrit dans la stratégie adoptée par le Conseil national de la presse pour accompagner les femmes journalistes et responsables des médias à exercer leur rôle de manière claire et permanente.

LR/MAP

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