Déplacements, accès aux administrations… | Pourquoi le pass vaccinal ne passe pas…

Le pass vaccinal est devenu obligatoire au Maroc. Une mesure qui a suscité incompréhension et exaspération. Voici pourquoi.

Lundi 18 octobre 2021, le gouvernement rend public un communiqué pour annoncer l’adoption, à compter du jeudi 21 octobre 2021, du pass sanitaire en tant que seul document accepté pour accéder aux administrations publiques, semi-publiques et privées, aux établissements hôteliers et touristiques, aux restaurants, cafés, espaces fermés, commerces et salles de sport entre autres.  

Une décision mal accueillie

Mal accueillie par un grand nombre de citoyens, l’obligation du pass vaccinal a donné naissance à un «Collectif Citoyen» regroupant en son sein, des personnalités de divers horizons, à l’instar de Mohamed Nabil Benabdallah, Secrétaire général du PPS, Nabila Mounib, SG du PSU, Amina Maelainine ex-député du PJD,  Mouna Hachim, écrivaine et chercheuse, Zakaria Garti, co-fondateur du mouvement Maan et militant associatif, le réalisateur et scénariste Mohcine Besri, l’épidémiologiste et spécialiste des maladies infectieuses Jaâfar Heikel, Anas Filali Pharmacien et Rachid Achachi, Chroniqueur radio. Pour faire entendre leur voix auprès des autorités, les membres dudit Collectif ont lancé une pétition en ligne intitulée «Non au «pass vaccinal au Maroc sans débat national». Lancée le 19 octobre 2021, la pétition (consultable via l’url: https://secure.avaaz.org/community_petitions/fr/le_gouvernement_marocain_non_au_pass_vaccinal_au_maroc_sans_delai_raisonnable_et_sans_debat_national/), a recueilli près de 20.300 signatures, au moment où ces lignes sont écrites (21 octobre 2021).

Oui au débat national, Non aux décisions unilatérales !

Pour les signataires, l’objectif n’est pas de rejeter le pass vaccinal, ni de mettre en doute la bonne volonté des pouvoirs publics dans la recherche de solutions idoines pour prémunir la population contre la pandémie due au nouveau Coronavirus (Covid-19), mais plutôt d’appeler le gouvernement à accorder un délai de préavis ou un moratoire de deux mois, avant de rendre obligatoire le pass sanitaire dans le Royaume ; et les autorités à plus de souplesse et de flexibilité dans l’application de certaines mesures restrictives décrétées pour lutter contre la Covid-19 et enrayer sa propagation à l’échelle nationale.

«Le fait de cliver sans préavis les citoyens entre vaccinés et non-vaccinés n’est pas de nature à atteindre les objectifs de la sécurité sanitaire (…). Cela risque de ne pas aller dans le sens du nouveau pacte social voulu par Sa Majesté le Roi et qui a décidé la gratuité et le libre choix de vaccination de tout marocain ou résident au Maroc. Le ressentiment et l’inégalité de traitement créera un effet inverse et renforcera le sentiment d’injustice voir de non-respect du droit à choisir ou non de se faire vacciner», peut-on lire dans la note détaillant les motifs ayant conduit au lancement de la pétition en question. Et de poursuivre que le moment est venu pour «un débat national serein et dépassionné sur la gestion de la crise sanitaire notamment au niveau du parlement, afin d’écouter les différentes franges de la population dont tout naturellement les scientifiques, pour adopter une démarche basée sur des arguments objectifs épidémiologiques, de santé publique et autres, protégeant la santé de la communauté tout en étant socialement acceptable».

Les Marocains ont adhéré volontiers aux décisions prises par les pouvoirs publics, depuis le 20 mars 2020, pour contrer la crise sanitaire, contrairement à d’autres pays qui peinent à convaincre leurs concitoyens du bien-fondé des mesures de prévention générales contre le nouveau Coronavirus.

Le Maroc a fait preuve d’une gestion remarquable de la crise sanitaire. Là où le bât blesse depuis toujours, c’est au niveau de la communication gouvernementale.

Les responsables n’arrivent pas à comprendre qu’il faut accorder un délai entre le jour où une décision est prise et la date à laquelle elle doit entrer en vigueur, afin que les gens prennent leurs dispositions et ne soient pas pris de court, se voyant obligés de changer leurs programmes dans l’urgence, voire dans une totale anarchie.

Vivement que ça change!

Mohcine Lourhzal

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