Budget : La privatisation comme ultime issue

Budget : La privatisation comme ultime issue

La privatisation est de retour! Il semble que, pour sauver le budget, ce soit la seule issue possible aujourd’hui, puisqu’un ensemble de solutions ont été  essayées. Mais pour des effets bien en deçà des attentes et des résultats escomptés.

Voilà pourquoi, un retour aux bonnes vieilles pratiques est de mise et ce qui explique pourquoi l’Etat projette de céder 8% de sa participation dans Ittissalat Al Maghrib (IAM), l’opérateur historique, valeur qui lui est tellement chère qu’il ne cède qu’en petits lots, chaque fois qu’il ne peut faire autrement.

Ainsi, après la Mamounia et la centrale thermique de Tahadart, c’est au tour cette fois d’IAM, dans l’espoir d’embellir «lyam» à venir et en suite logique à un processus de désengagement progressif lancé en 2001 par la cession de 35% de la participation, contre un chèque , rappelons-le, car ça valait le coup, d’une valeur de 2,14 MM$.

Pourquoi recourt-on à cette valeur, dont le cours, quelque temps avant sa suspension de la cotation à la BVC, laissait voir une recette prévisionnelle de 9,55 MMDH à récolter et donc pas loin de l’objectif de la loi de finances de  2019 qui est de l’ordre de 10 MMDH de recettes grâce aux privatisations? Surtout lorsqu’on sait, toutes choses étant par ailleurs égales, que les revenus de privatisation de l’Hôtel la Mamounia et de la Centrale Thermique de Tahadart reviendraient, de facto, à l’ONCF et à l’ONEE en quête de fonds pour atténuer l’endettement des deux entités bien lancées, aujourd’hui dans des stratégies d’investissement. D’ailleurs, à l’annonce de l’opération par le ministre de l’Economie et des Finances, Mohamed Benchaâboun, dans le cadre de la loi de Finances 2019, la moitié des 10 MMDH devait avoir pour but de nourrir le budget général de l’Etat et l’autre moitié être placée dans le Fonds Hassan II pour le développement économique et social.

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Cette annonce va, en outre, dans le sens des objectifs de privatisation présentés par l’Etat. Deux instances de la privatisation ont ensuite été formées le 29 avril dernier. L’objectif de l’Etat sur cette année était d’atteindre un total de 10 milliards de dirhams de recettes, grâce aux privatisations.

Le ministère a même détaillé les modalités de cession de ces 8% du capital de Maroc Telecom détenus par l’État. L’opération se fera à travers la cession de 6% du capital sur le marché de blocs avant fin juin 2019, soit 52,7 millions actions à céder. Elle est réservée aux investisseurs institutionnels de droit marocain (Caisses de retraite, compagnies d’assurances, banques). Les 2% restant seront cédés via une offre de vente au public portant sur 17,5 millions actions. Les caractéristiques de cette opération seront détaillées par l’Autorité marocaine du marché des capitaux (AMMC).

Il est à souligner que cette cession intervient dans le cadre de la réactivation, par le gouvernement, du processus des privatisations. Reste à savoir si c’est vraiment la solution pour venir à bout d’un deficit, dont le maintien à un niveau acceptable est devenu un exercice bien délicat, tant pour l’argentier du Royaume que pour le gouvernement. Difficile de juger, lorsqu’on remarque que toutes les mesures prises dans ce sens n’ont pas eu d’effet réel. L’on rappelle ici la compression des dotations réservées à la Caisse de compensation, la contribution libératoire au titre des avoirs et liquidités détenus à l’étranger ou encore l’amnistie accordée aux contribuables présentant des situations fiscales en souffrance et ce, au titre des amendes, pénalités de retard et autres accessoires du principal. Mesures dont l’impact ne s’est pas traduit sur les résultats, ainsi que les retombées.

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Autre question à poser concernant cette opération, c’est de savoir si l’Etat a convenablement valorisé Maroc Telecom. D’après le ministère des Finances, 6% du capital de Maroc Telecom seront cédés en blocs aux institutionnels, à 127 DH l’action. Le dernier cours boursier de l’opérateur est de 135,70 DH et le cours moyen sur un an est de 143 DH. L’action IAM est valorisée entre 138 et 169 DH par les sociétés de bourse. Comment se fait-il que ce prix soit inférieur au cours boursier de Maroc Telecom et soit aussi inférieur aux évaluations faites récemment par les sociétés de bourse de la place? Faut-il comprendre que le gouvernement a préféré retenir un prix bas pour garantir le placement de tout le paquet d’actions?

HD

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