Biden–Arabie Saoudite | L’alliance ébranlée

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Le Président Biden

Sur le plan international, il règne encore une certaine incertitude sur les orientations de la présidence Biden. Il veut faire en gros le contraire de Trump. C’est de l’affichage pour son électorat. Car bien sûr tout ne peut être mis en cause dans la diplomatie de l’administration  précédente.

En effet, tout dans la diplomatie de l’administration  précédente ne peut pas être remis en cause et heureusement sur certains points. On pense aux avancées de paix  entre des pays arabes et Israël, cela passant -pour le Maroc- par la consolidation de la reconnaissance internationale de la marocanité des provinces sahariennes.

Cependant la période d’entente privilégiée avec l’Arabie Saoudite au nom du danger iranien semble terminée avec des conséquences importantes  pour la guerre au Yémen. Le Président américain, Joe Biden, a annoncé, la fin du soutien américain aux opérations de la coalition menée par l’Arabie saoudite au Yémen, appelant à la «fin» de cette guerre. Il marque ainsi un tournant stratégique par rapport à Donald Trump. L’autre point concerne l’affaire Khashoggi. Interrogée le 19 janvier par les sénateurs sur la question de savoir si elle déclassifierait le rapport secret de la CIA concernant l’assassinat de Jamal Khashoggi, la nouvelle directrice du renseignement national (Director of National Intelligence) a répondu par l’affirmative. La publication du document de la CIA sera l’un des tests de la volonté de Joe Biden de rééquilibrer les relations entre Riyad et Washington. «Avec Joe Biden à la Maison-Blanche et un Congrès à majorité démocrate, MBS ne bénéficie plus de l’assurance multirisque donnée par Donald Trump. La déclassification du rapport de la CIA sur le meurtre de Jamal Kashoggi constitue une épée de Damoclès sur lui, analyse David Rigoulet-Roze, chercheur associé à l’Institut français d’analyse stratégique (Ifas) et à l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris).

BCP : Sur les traces de Colomb

L’Arabie saoudite était, avec Israël, au cœur de la politique diplomatique active menée par Donald Trump et son administration contre l’ennemi juré des Etats-Unis au Moyen-Orient, l’Iran. L’administration Biden entend rééquilibrer cette alliance avec la monarchie de la péninsule arabique. Le nouveau chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken , a annoncé, au lendemain de sa prise de fonctions, avoir engagé une revue des décisions de ses prédécesseurs, notamment en direction de l’Arabie saoudite.

Ainsi, les Etats-Unis ont décidé de geler les ventes d’armes «en cours» afin d’évaluer leur adéquation avec les «objectifs stratégiques» de la première puissance mondiale. Sont notamment concernées des ventes de munitions de précision à l’Arabie saoudite, ainsi que la vente de 50 chasseurs furtifs F-35 aux Emirats arabes unis.

Après que Trump a perdu l’élection du 6 novembre, son Administration a conclu un accord avec les Émirats pour 23 milliards de dollars d’avions de combat F-35 de Lockheed Martin. Juste avant que le quarante-cinquième Président des États-Unis ne quitte le Bureau ovale, le département d’État a également approuvé la vente de 290 millions de dollars de missiles guidés à l’Arabie saoudite. Mais son successeur a bloqué tous ces contrats pour les examiner. Dans le cadre de cette enquête, Biden devrait se préoccuper de la destination et de l’utilisation de ces armes. Que ce soit sur les champs de bataille du Yémen, de Libye ou d’ailleurs. Ce qui peut vexer le plus le prince héritier d’Abou Dhabi [Mohammed ben Zayed, alias MBZ, ndlr], c’est de ne pas être dans le club des utilisateurs du F-35, dont fait partie Israël. Il se voyait déjà partenaire à part entière de ce cénacle».

Trump évacué par ses gardes du corps au milieu d'une conférence de presse

Le Président américain, Joe Biden, a annoncé, jeudi 4 février, la fin du soutien américain aux opérations de la coalition menée par Riyad dans la guerre au Yémen, ainsi que le gel du retrait des troupes américaines en Allemagne. Avec cette double annonce, il marque un tournant vis-à-vis de la stratégie de son prédécesseur, Donald Trump.

«Nous renforçons nos efforts diplomatiques pour mettre fin à la guerre au Yémen, une guerre qui a créé une catastrophe humanitaire et stratégique», a-t-il déclaré dans son premier discours de politique étrangère au département d’État. «Cette guerre doit cesser», a-t-il martelé. «Et pour souligner notre détermination, nous mettons fin à tout soutien américain aux opérations offensives dans la guerre au Yémen, y compris aux ventes d’armes», a-t-il ajouté.

Quelques heures auparavant, son conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, avait prévenu la presse à la Maison Blanche et clarifié les points de cette annonce. Selon lui, ce coup d’arrêt vise les opérations «qui font perdurer la guerre civile» et «ont provoqué une crise humanitaire», précisant que cela concernait directement «les ventes de munitions de précision» controversées à l’Arabie saoudite. En revanche, Washington continuera ses opérations ciblées contre les djihadistes d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique.

Cette évolution inquiète Israël. Chouchoutés par l’ancien Président Donald Trump, oubliés par la nouvelle administration américaine de Joe Biden, les Israéliens expriment leur frustration. Mercredi 10 février, le représentant permanent de l’État hébreu aux Nations Unies a interpellé publiquement le nouveau locataire de la Maison Blanche sur Twitter, pour lui demander d’appeler le Premier ministre Benyamin Netanyahu. Biden risque cependant d’attendre le résultat des élections qui menacent le pouvoir d’un Netanyahu affaibli.

Patrice Zehr

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