Algues marines : Les exportateurs inquiets

Algues marines : Les exportateurs inquiets

Depuis quelques jours, la colère est perceptible chez les sociétés exportatrices des algues marines.

La raison de ce mécontentement des professionnels exportateurs d’algues brutes en est: les nouvelles règles fixées par le département chargé du Commerce extérieur.

Les exportateurs, qui ne cessent en effet de contester ces règles, reprochent à ce département le retard qu’il y a au niveau des contingents d’exportation des algues. «Cela fait trois mois que notre produit est stocké. Nous avons des commandes à l’international. Mais on n’a pas encore taxé le produit pour pouvoir l’exporter. Le ministère du Commerce extérieur doit assumer sa responsabilité. Nos clients européens nous réclament leur marchandise. Nous serons obligés de payer des pénalités pour le retard qu’il y a», déclarent au «Reporter» des exportateurs d’El Jadida qui reprochent aux deux ministères de tutelle (Pêche maritime et Commerce extérieur) «l’absence de coordination». A l’heure où ces lignes étaient écrites, une réunion devait être tenue au département du Commerce extérieur, en présence des responsables du département de la pêche et des professionnels, pour trouver un nouveau terrain d’entente entre les exportateurs et le département du Commerce extérieur, notamment au sujet du prix référentiel des algues. Le sujet a d’ailleurs été au menu des travaux de l’Assemblée générale de la Chambre de pêches maritime du nord, organisée à Casablanca le 5 octobre, en présence du directeur de la pêche maritime et de l’aquaculture, Bouchta Aichane.

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«La saison des algues a commencé le 1er juillet. Les sociétés exportatrices ont fait leurs demandes avant le lancement de la campagne. Mais le ministère du Commerce extérieur n’a pas encore fixé les contingents d’exportation d’algues. Ce qui n’est pas sans causer un grand tort aux exportateurs, qui ont dans leurs entrepôts un volume de quelque 1.500 à 2.000 tonnes d’algues brutes, alors que toute cette quantité devait être déjà exportée», déclare au «Reporter» Kamal Sabri, président de la Chambre de pêches maritimes du nord. Et de poursuivre, non sans colère: «La répartition des contingents à l’exportation, comme elle se fait aujourd’hui, n’est pas juste. Car elle se fait sur la base de statistiques et de données datant de l’époque, quand le secteur était à 100% informel. C’est-à-dire avant la mise en place d’un plan d’aménagement des algues, quand le Maroc ne contrôlait pas encore ce qu’on ramassait de la mer».

Selon le président de la Chambre, le secteur est aujourd’hui en train de supporter une gestion non concertée par les deux départements. «C’est un problème très inquiétant pour les professionnels. Le département du Commerce extérieur, mais aussi certains cadres de l’administration de tutelle, assument la responsabilité de cette problématique. Car chaque année, on assiste au même problème, sans qu’il soit réglé. Les exportateurs font leur demande pour bénéficier des quotes-parts des contingents d’exportation d’algues brutes et d’agar-agar (algues transformées). Mais il y a toujours un retard accusé à ce niveau», note le président. Les choses, dit-il, sont pourtant sur la bonne voie dans ce secteur de ramassage des algues maritimes. «L’INRH a d’ailleurs reconnu qu’il n’y a pas surexploitation de cette matière. Le quota des algues a même été augmenté cette année de 10%. Ce qui est un bon indicateur quant au respect des quotas», conclut-il.

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A noter enfin que 80% des algues ramassées vont à l’industrie locale. Le produit est traité pour en extraire l’agar-agar, matière utilisée notamment dans le domaine alimentaire et l’industrie cosmétique. Les 20% restants sont répartis entre une vingtaine d’entreprises exportatrices. Les sociétés spécialisées dans l’export des algues brutes et l’agar-agar sont soumises au système des licences d’exportation. Chaque année, le ministère du Commerce extérieur diffuse un avis destiné à ces sociétés, fixant ainsi les quotes-parts des contingents à l’exportation.

Naîma Cherii

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