Syrie Poutine joue et gagne

De toute évidence, la guerre de la communauté internationale en Syrie est remise à une date ultérieure.

Poutine

Il faut dire que la communauté internationale était réduite aux USA et à la France avec le soutien prudent de la Ligue arabe. Obama était dans un grand embarras risquant un camouflet historique devant le Congrès. Certains analystes estiment que Poutine lui a rendu service volontairement en reprenant au bond une phrase de Kerry qui était loin d’être une bourde, mais un signal. On ne saura jamais.

Il est difficile également de savoir si la solution russe sera définitive ou simplement une pause dans un processus qui pourrait en cas d’échec reprendre. Mais il y a déjà des leçons à tirer. La Russie a réussi un retour spectaculaire comme grande puissance incontournable.
Al-Assad, qui continue de nier être le responsable du «massacre chimique de Damas», a gagné du temps. Il peut poursuivre ses offensives classiques et la rébellion est, sinon démoralisée, en tout cas désappointée.
La France continue de tenir un discours ferme, mais qui ne trompe personne; plus rien ne semble pouvoir se faire en dehors du cadre de l’ONU. Paris a soumis à ses partenaires des Nations Unies un projet de résolution qui prévoit, à propos du désarmement chimique de la Syrie, un éventuel recours à la force en cas de manquements à ses obligations, refusé jusqu’à présent par la Russie.
Le discours occidental de la fermeté, ayant donné des résultats et forcé Moscou et Damas à plier, ressemble étrangement aux communiqués de victoire des vaincus affirmant «s’être repliés sur des positions préparées à l’avance». Poutine en excellent judoka de culture KGB a retourné la force de son ennemi -l’usage des armes chimiques- pour le mettre au tapis. Obama a renoncé pour le moment au vote et s’est lancé dans des explications tout de même assez confuses.
Et Poutine enfonce le clou!
«Un recours à la force en Syrie ne fera que davantage de victimes et renforcera le conflit». C’est en ces mots que Vladimir Poutine s’est adressé «au peuple américain et à ceux qui le dirigent» dans une tribune publiée par le quotidien américain New York Times. Une prise de parole qui intervenait à quelques heures du début de négociations sous tensions entre Moscou et Washington sur un plan russe de démantèlement de l’arsenal chimique syrien. Il met de plus en cause les rebelles dans le massacre chimique.
La rencontre à Genève entre John Kerry et Sergueï Lavrov est censée rouvrir une voie diplomatique sur le conflit en Syrie qui a fait, depuis plus de deux ans et demi, plus de 110.000 morts. Elle vise aussi à repousser une éventuelle action militaire punitive des Etats-Unis et de la France après le massacre à l’arme chimique du 21 août attribué au régime syrien par les Occidentaux. Selon un responsable du département d’Etat, John Kerry et Sergueï Lavrov sont convenus d’avoir une «discussion réelle sur les mécanismes d’identification, de vérification et de destruction de l’arsenal d’armes chimiques (du président Bachar Al-Assad) afin qu’il ne puisse plus jamais être utilisé». Selon le quotidien russe Kommersant, le plan de contrôle des armes chimiques en Syrie, remis cette semaine par la Russie aux Etats-Unis, comprend quatre étapes, dont la première est l’adhésion de Damas à l’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC). Mais les rebelles rejettent tout cela en bloc, bien sûr. «L’Armée syrienne libre annonce son rejet catégorique de l’initiative russe prévoyant de placer les armes chimiques sous contrôle international», a-t-il dit. Il ne faut «pas se contenter de retirer (au régime syrien) l’arme chimique, l’outil du crime, mais juger devant la Cour pénale internationale l’auteur du crime qui a reconnu clairement posséder cet outil et accepté de s’en défaire», a-t-il souligné, en réclamant aussi aux pays soutenant la rébellion d’augmenter leurs livraisons d’armes.
Pour la Coalition nationale syrienne (opposition), l’initiative russe est une «manœuvre politique destinée à faire gagner du temps» à Bachar Al-Assad. Ce n’est certes pas à écarter mais, pour le moment, ça marche.

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USA: Obama en échec de communication

À force d’avoir hésité, zigzagué, repoussé et pesé à haute voix le pour et le contre de sa politique syrienne depuis des jours, Barack Obama a semé la confusion chez ses compatriotes et les élus du Congrès sur ses intentions profondes. Du coup, quand il a prononcé un discours engagé, pour appeler le pays à ne pas détourner les yeux du massacre d’enfants gazés en Syrie, quand il a évoqué le rôle exceptionnel de l’Amérique comme «garant de la sécurité globale» et la nécessité de continuer de porter le fardeau, ses paroles sont tombées dans un abîme d’indifférence et d’ironie sceptique.
À travers la presse, tout aussi sceptique, le discours présidentiel a été étrillé pour ses contradictions et son absence totale de précisions sur la feuille de route qu’entend suivre Obama si le «lapin» diplomatique sorti du chapeau de Vladimir Poutine se révèle, au bout du compte, être une farce. Dans le journal Politico, John Harris a vu dans le discours l’exemple des zigzags d’Obama et de ses incohérences, décrivant l’affrontement d’un «Zig» plaidant pour la diplomatie et d’un «Zag» pour la guerre. «Le président de la Place rouge veut-il vraiment secourir le président qui a trébuché sur la ligne rouge?», a ironisé l’éditorialiste Maureen Dowd dans le New York Times, parlant de la politique présidentielle «comme de l’heure des amateurs».

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