Le péril du dauphin noir : Les pêcheurs du nord s’en remettent au Roi

Le péril du dauphin noir : Les pêcheurs du nord s’en remettent au Roi

Décidément, les pêcheurs du nord n’en finissent pas avec les ennuis causés par le «negro» ou dauphin noir.

Des professionnels de la pêche côtière, opérant dans la zone d’Al Hoceima, se plaignent toujours du péril de ce gros poisson et des dégâts importants qu’il cause aux pêcheurs, tant sur le plan matériel que sur celui financier.
«Le problème est toujours là. C’est ce poisson qui détruit nos filets de pêche et envahit toutes les côtes méditerranéennes», s’inquiète Mohamed Benziane, président de l’Association des marins pêcheurs de la région d’Al Hoceima. Dans un entretien téléphonique avec Le Reporter, ce professionnel de la pêche côtière souligne, mardi 9 mai, que les pêcheurs qui ont récemment repris leur activité à Al Hoceima ne décolèrent pas. «La population de ce gros poisson semble encore augmenter dans cette zone», affirme Benziane. Il y a plusieurs mois, les professionnels de la pêche côtière se sentaient perdus, à tel point qu’ils étaient contraints de quitter le port d’Al Hoceima, vers d’autres ports tels celui de Mehdia ou encore celui de Larache. Le manque à gagner était énorme pour qu’une vingtaine de bateaux côtiers migrent vers d’autres ports. «Les pertes sont très importantes. Car, ce dauphin noir massacre nos filets de pêche, lesquels coûtent beaucoup d’argent (des dizaines de milliers de dirhams). Et pas seulement: il avale aussi toute notre capture, des tonnes de poisson», tient à préciser le président de l’Association.
Ce problème a été à l’origine de plusieurs sit-in dans la zone de Tanger, M’diq et Al Hoceima, organisés pour attirer l’attention des responsables marocains. Ainsi, après de nombreuses manifestations de protestation, les opérateurs de la pêche côtière ont finalement obtenu gain de cause. Un accord a été signé le 14 avril, au siège du ministère de la Pêche maritime. Il stipule que les professionnels de la pêche côtière seront indemnisés suite à l’endommagement de leurs filets par le «negro». En vertu de cet accord, signé en présence du ministre de tutelle et de celui de l’Intérieur, les marins pêcheurs contestataires seront indemnisés à hauteur de 100%. Ce qui leur permettra d’acquérir de nouveaux filets de pêche de poissons pélagiques. A noter que cet accord fait suite à une recommandation émise par la Commission de la pêche maritime auprès du Conseil régional de Tanger-Tétouan-Al Hoceima. Cette commission est présidée par Abdelouahed Chaer, également vice-président de la Chambre des pêches maritimes de la Méditerranée. Avec cette aide -qui n’est pas encore débloquée-, les responsables tentent donc d’atténuer le malaise des marins pêcheurs qui protestaient depuis un certains temps contre les dégâts causés par le «negro». L’annonce de la décision a d’ailleurs incité quelque 1.500 pêcheurs opérant dans la pêche côtière à reprendre leur activité dans la région d’Al Hoceima. Sur les vingt bateaux pélagiques ayant quitté le port de cette ville, il y a plusieurs mois, quinze d’entre eux viennent de reprendre leur activité dans cette zone.

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La pêche artisanale monte au créneau

De leur côté, les professionnels de la pêche artisanale ne décolèrent pas. La raison est qu’ils n’en peuvent plus avec les dégâts causés par le dauphin noir. Ils demandent, eux aussi, à être indemnisés à l’instar des opérateurs de la pêche côtière. Ils l’ont d’ailleurs fait savoir dans une lettre (signée par onze associations professionnelles et la Confédération nationale de la pêche artisanale) qu’ils ont envoyée, le 27 avril, au président de la région de Tanger-Tetouan-Hoceima. Dans le même document, ils demandent une réunion urgente avec Ilyas El Omari et le wali de la région.
Dans une autre lettre adressée au Souverain, le 25 avril, les contestataires demandent l’intervention royale concernant leur cause, indique-t-on à la Confédération nationale de la pêche artisanale. «Pour nous aussi, les professionnels de la pêche artisanale, le problème du ‘‘negro’’ se pose. Chaque jour, nous menons une bataille contre ce poisson, parce que nous sommes aussi des victimes de ce ‘‘negro’’. Et pourtant nous avons été exclus de cet accord», regrette Abdellah Lablihi, président de la Confédération nationale de la pêche artisanale. Et d’ajouter: «Nous voulons bénéficier de cette aide financière. Nous souhaitons que notre doléance soit prise en considération. Car il y va de l’intérêt de quelque 8.000 pêcheurs qui travaillent dans le secteur du pélagique, notamment dans les zones de Chmaala, Oued Laou, Driouch, Kaâ Assaras et Targha». Dans certaines zones, poursuit le président de la Confédération, les professionnels opèrent dans la pêche artisanale (pélagique) depuis maintenant 200 ans. C’est le cas, précise-t-il, à Kaâ Assaras et à Targha. «Il est donc injuste que nous ne soyons pas également concernés par cette indemnisation», insiste Abdellah Lablihi.
Mais encore, même avec cette décision d’indemniser les professionnels de la mer, est-ce vraiment la bonne solution pour faire face au «negro»? Pas sûr. En tout cas, les professionnels des deux catégories de la pêche affirment que ce n’est pas une solution radicale pour régler définitivement le problème du dauphin noir au Maroc. D’après eux, le «negro» envahit toutes les côtes de la Méditerranée. «Il y a actuellement une surpopulation de ce gros poisson dans le nord. Les responsables doivent réfléchir à des solutions urgentes à la problématique, comme cela se fait dans d’autres pays, comme l’Italie où l’on a tout simplement sacrifié cette espèce»…

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Naîma Cherii

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