El Ouafa : Ne touche pas à ma «khoubza» !

Elouafa ministre

Parce que le pain, à l’instar du sucre, est un produit ultra-sensible et ne doit subir aucune augmentation unilatérale de son prix, une commission interministérielle a été mise en place pour réfléchir à ce dossier épineux et trouver la solution qui s’impose.

Le pain, comme le sucre d’ailleurs, est un produit très sensible. Par conséquent, le gouvernement n’acceptera jamais une augmentation unilatérale, ni aucun dérapage concernant ce produit. Cette déclaration de Mohamed El Ouafa, ministre chargé des Affaires générales et de la Gouvernance, lors d’une conférence de presse (vendredi 17 octobre), a été considérée par les boulangers comme une menace à peine voilée pour répondre à leur décision d’augmenter le pain de 20 centimes.
Le ministre n’a pas caché sa colère en évoquant la méconnaissance des boulangers du texte de la loi 06-99, les sommant de «le lire correctement et strictement». Quand on lui a dit qu’il y a liberté des prix, El Ouafa, qui ne mâchait pas ses mots, a argumenté: «Certes, il y a la liberté des prix. Mais la loi en question parle aussi de l’entente sur les prix, des accords et de l’annonce». Car, a-t-il matraqué, si la concurrence ne joue pas complètement, il faudrait dans ce cas supprimer tout bonnement les lois. Aussi, le ministre El Ouafa a-t-il rappelé aux boulangers qu’ils devraient lire correctement la loi pour éviter tout amalgame.

L’argumentation du ministre des Affaires générales et de la Gouvernance est on ne peut plus solide. Et sans prendre de détours, il a souligné: «La farine nationale avec laquelle est fait le fameux pain, «al khoubza» à 1,20 DH, ne connaîtra aucun réaménagement de prix que ce soit et toute augmentation doit être soumise à l’appréciation du gouvernement et à l’accord des pouvoirs publics». «Nous n’accepterons, nous a confié le ministre, aucun dérapage sur cette affaire autour de laquelle est fait tout un tapage».
Quand El Ouafa parle de la «khoubza» à 1,20 DH que l’Etat subventionne, il le fait avec des chiffres nets. Elle a coûté en 2010 la modique somme de 2,46 milliards de dirhams et 2,88 milliards de DH en 2013, ce qui justifie amplement, rappelle le ministre, l’engagement des boulangers à vendre ce pain à 1,20 DH et à s’en tenir aux conditions établies. Et El Ouafa de leur rafraîchir la mémoire en piochant dans les annales du gouvernement de Abderrahman Youssoufi (USFP). Ce dernier, on s’en souvient, est parvenu à un accord avec les boulangers pour qu’ils s’abstiennent, à l’époque, de toute hausse qui dépasserait les 10 centimes. Mais c’était malheureusement le poids du pain qui s’en est trouvé allégé, puisqu’il a été convenu entre le gouvernement Youssoufi et les boulangers qu’il passerait de 200 g à 160 g. Une bouchée en moins, mais le citoyen a avalé la pilule pour ne pas mettre la main à la poche pour payer un produit super sensible.
El Ouafa tenait tête et ne montrait aucun signe de faiblesse. Bien au contraire, il envoyait plus de messages: «Hatta had ma yaâfass âla l’houkouma» (Personne ne peut piétiner le gouvernement)! Et de lancer que ce dernier se référerait plus particulièrement à l’article 6 de la loi 06-99 sur la liberté des prix et de la concurrence. Pour avoir le fin mot, le ministre El Ouafa a lancé: «Ils (les boulangers) peuvent arrêter de mettre sur le marché du pain blanc s’ils jugent qu’il n’est pas suffisamment rentable». Parce que le pain est un produit super sensible, il n’est recommandé d’en modifier le prix unilatéralement.
Pour éviter tout dérapage, le chef de gouvernement, a fait savoir El Ouafa en concluant, a réuni une commission interministérielle chargée de se pencher et de réfléchir sur l’ensemble de cette question autour de laquelle il y a eu tout un tapage.

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Boulangers, lisez correctement la loi 06-99


«Nous avons parlé du problème de la farine. Je tiens à rappeler aux gens qui ont annoncé qu’ils vont augmenter les prix du pain en se basant sur le texte de la loi 06-99 qu’ils doivent lire correctement la loi. Certes, cette dernière dit qu’il y a la liberté des prix. Mais la loi parle aussi de l’entente des prix, des accords, de l’annonce, parce que la concurrence se fait complète. Et si elle ne joue pas complétement, il faut dans ce cas enlever les lois.
Donc, je leur rappelle qu’ils doivent lire correctement et strictement la loi mais, dans tous les cas de figure, le chef de gouvernement va réunir (dans les 48 heures) une commission interministérielle qui va réfléchir à l’ensemble de cette question autour de laquelle il y a tout un tapage.
Nous savons pertinemment que le pain est un produit trop sensible à l’instar du sucre et, par conséquent, nous n’accepterons jamais de dérapage sur ces deux produits».
(Extrait de l’intervention d’El Ouafa lors de sa conférence de presse)

 

Diesel : Une bonne nouvelle pour les Marocains


«Nous avons tenu, lors de cette rencontre avec la presse, à annoncer les prix concernant l’ensemble des composantes des hydrocarbures qui ont été appliqués le 16 octobre 2014. Il n’y aura pas d’augmentation pour le diesel.
Normalement, on aurait dû avoir une augmentation de 0,45 centimes, parce que nous avons diminué tout au long de cette année le prix unitaire. Donc, nous sommes passés de 2,15 à 0,80 DH (subvention), ce qui a été appliqué à partir de minuit (16 octobre 2014). Le marché international est en baisse et j’espère pour l’ensemble de l’économie marocaine et le peuple marocain, pour nous tous qui ne sommes pas un pays producteur de pétrole, que le marché va maintenir cette situation qui sera plus ou moins allégée.
La baisse des prix sur le marché international a eu de toute évidence un impact immédiat sur le prix qui a été appliqué chez nous. On est donc resté dans le prix qu’on avait appliqué le 16 septembre dernier et un certain nombre de composantes des produits pétroliers vont baisser. Ceci démontre si besoin est que cette opération est scientifique et non un discours: il s’agit de calculs et ceci est établi selon les normes internationales, parce que nous avons comme référence le prix Rotterdam pour les produits raffinés.
Donc, une bonne nouvelle pour les Marocains et pour l’économie nationale concernant le diesel et j’espère que la tendance va durer jusqu’au 31 décembre 2014. Le gouvernement réfléchit actuellement à cette histoire d’hydrocarbures qui ne peut pas continuer à bloquer notre développement économique, parce que l’argent que nous mettons dans le financement et la subvention aux hydrocarbures se fait aux dépens de l’investissement et du développement économique et social de notre pays. Nous allons donc essayer de trouver la solution du juste milieu dans ce dossier».

 

Propos recueillis par MN

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