Sécurité-Hub-Maroc : Pourquoi ?

Bcij siege rabat

Le Maroc a au moins trois raisons de mettre l’accent sur la sécurité.
Elles se précisent, à la lumière des deux événements qui ont marqué l’actualité, cette semaine, au Maroc.
Le premier événement a consisté à inaugurer vendredi 20 mars une nouvelle structure: le Bureau Central des Investigations Judiciaires (BCIJ). De nouveaux locaux, certes, mais aussi et surtout un nouvel organisme sécuritaire, relevant de la DGST (Direction générale de la sécurité du territoire) et supervisé par le parquet général, où sera centralisée la lutte contre les crimes prévus par l’article 108 du code de procédure pénale, dont le banditisme, le trafic de stupéfiants, le trafic d’armes et d’explosifs, le terrorisme, l’atteinte à la sûreté de l’Etat, la falsification de la monnaie… (Voir précisions en encadré).

Le deuxième événement s’est traduit, le 22 mars, en l’annonce du démantèlement d’une cellule terroriste dont les membres, disséminés dans plusieurs villes du Maroc, étaient en possession d’armes et préparaient des attentats au nom de Daech, l’Etat islamique auto-proclamé en Irak et en Syrie. (Voir précisions en encadré).
De ces deux événements, se dégagent plusieurs enseignements.
Tout d’abord, le Maroc réagit à un contexte mondial. Celui d’un terrorisme ravageur, d’autant plus dangereux qu’il est aussi bien le fait de groupes organisés (Al Qaïda, Daech, etc) que d’électrons libres ayant décidé de faire allégeance à ces groupes et d’agir en agents assermentés du jihadisme.
Le Royaume met donc à niveau son arsenal de lutte contre ce terrorisme qui menace, de la même manière, le monde entier. Le BCIJ sera désormais la «Centrale» de l’intelligence, de l’action anti-terroriste et de la lutte contre le crime. Les plus grands pays ont réagi: les Etats Unis, la France, l’Espagne et tous les pays d’Europe, ou encore le Canada… Le Maroc n’est pas en reste.
A cette première raison qu’a le Maroc de «mettre le paquet» sur la sécurité –et qui tient au contexte mondial- s’ajoute une deuxième raison qui tient, elle, à des considérations nationales. Le Maroc est particulièrement visé par le terrorisme. D’abord, parce que nombre de ses ressortissants ont rejoint les rangs –voire la direction- de Daech et que, régulièrement, des vidéos d’appels à la déstabilisation, le menacent ouvertement. Ensuite, parce que les services de sécurité du pays font échec à tous les projets et tentatives de mise en œuvre d’actes terroristes dans le pays. Le Directeur du BCIJ a fait état, lundi 23 mars dernier, du nombre sidérant de 132 cellules terroristes démantelées au Maroc entre 2002 et 2015, soit deux chaque mois en moyenne (voir précisions en encadré). La «citadelle imprenable» aiguise donc la hargne. Cela, les responsables sécuritaires marocains en sont conscients. Le défi est donc aussi grand que permanent. Il nécessite une vigilance de tous les instants…
Le Maroc a d’autant moins droit à l’erreur que son succès sur le plan sécuritaire, en interne, lui a valu de nombreuses sollicitations –ainsi que des gestes de reconnaissance- au niveau international. Ce n’est pas par hasard que le DGST, Abdellatif Hammouchi, a été décoré par l’Espagne et le sera par la France (comme l’a annoncé le chef de la diplomatie française, Laurent Fabius). Les sollicitations de pays amis sont nombreuses. Que ce soit du côté de l’Atlantique, de l’Europe, ou de l’Afrique. Tous les gouvernements ont compris qu’en matière de lutte contre le terrorisme, il faut une solide coopération entre services sécuritaires. Ils ont compris que la plus grande arme contre le terrorisme, c’est le renseignement. Si le Maroc est sollicité, c’est bien pour son savoir-faire en la matière. Il l’est tant et si bien qu’il devient, de facto, un «hub sécuritaire»… Et c’est là la 3ème raison pour laquelle il lui faut viser l’excellence dans ce domaine. Son engagement est aussi bien interne qu’international. Le BCIJ se veut un gage d’excellence. Nos confrères l’ont d’ores et déjà surnommé «le FBI marocain».

BA

Coordination sécuritaire : Et le BCIJ est né !

Inauguration du bcij rabat mars 2015

C’est une délégation officielle, constituée de tous les responsables de la sécurité et du renseignement et conduite par le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad et le ministre de la Justice et des Libertés, Mustapha Ramid, qui a inauguré, vendredi 20 mars à Salé, les locaux flambant neuf du BCIJ.
BCIJ, un sigle qui s’installera désormais dans notre vocabulaire et qui signifie: Bureau Central des Investigations Judiciaires.
L’objectif de ce Bureau, tel qu’avancé par les responsables, est le renforcement de la bonne gouvernance sécuritaire, conformément aux directives royales et aux nouvelles dispositions de la Constitution.
En 2011, année de l’adoption de la Constitution, la loi 35.11 a consacré la qualité de police judiciaire au Directeur général de la Surveillance du territoire et aux responsables de cette Direction Générale.
Le BCIJ, qui relève de la DGST, sera donc chargé de traiter, sous la supervision du ministère public, les crimes et délits prévus par l’article 108 du code de procédure pénale, notamment banditisme, trafic de stupéfiants, trafic d’armes et d’explosifs, terrorisme, atteinte à la sûreté de l’Etat, falsification de la monnaie.
Pour le ministre de l’Intérieur, Mohamed Hassad, cette nouvelle structure est le fruit d’une coopération entre les départements de l’Intérieur et de la Justice dans le cadre d’une approche participative englobant plusieurs services de sécurité et de la magistrature.
De son côté, le ministre de la Justice, Mustapha Ramid, a estimé que la création de ce bureau traduit la volonté du Maroc d’assurer la sécurité et la stabilité aux citoyens et salué à cet égard les efforts des services de sécurité à l’échelle nationale, régionale et internationale.
Quant au Directeur général de la DGST (Direction Générale de la Surveillance du Territoire), Abdellatif Hammouchi, il a indiqué que la création de cette nouvelle structure, qui intervient dans une conjoncture marquée par la recrudescence des actes terroristes à travers le monde, émane du souci permanent du Maroc de restructurer et de mettre à niveau ses institutions sécuritaires dans le cadre d’une approche garantissant en même temps le respect des droits et la quiétude des citoyens.
Enfin, le Préfet de police, Directeur du BCIJ, Abdelhak Khiame, a encore rappelé que, conformément à l’article 108 du code de procédure pénale, le BCIJ mènera ses investigations sur l’ensemble du territoire national, sous la supervision du parquet général. Il a précisé que cette nouvelle structure comprend l’élite des services de police ayant suivi une formation de qualité en matière juridique et professionnelle et que le Bureau est doté d’une logistique technique et technologique de pointe.

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Statistiques : Autant de drames évités !

Ce ne sont pas moins de 132 cellules terroristes qui ont été démantelées au Maroc, entre 2002 et 2015, selon des statistiques dévoilées, lundi 23 mars à Salé, par le Préfet de police Abdelhak Khiame, Directeur du tout nouveau Bureau Central des Investigations Judiciaires (BCIJ).
Cela donne, en moyenne, quelque 10 cellules par an ! Chiffre encore plus terrifiant quand on apprend que ces opérations de démantèlement ont permis de faire avorter 276 projets d’actes terroristes ! Soit plus de vingt projets terroristes chaque année. Ou, si l’on veut encore mieux se représenter les dangers qui planaient sur nos têtes, près de deux projets terroristes par mois !
Le démantèlement de ces cellules a donné lieu à l’arrestation de 2.720 individus ! C’est-à-dire que 2.720 personnes, qui vivaient parmi nous, nourrissaient de sombres projets contre nous et s’apprêtaient à les réaliser !
Toujours selon le bilan exposé par Abdelhak Khiame, ces individus projetaient de commettre 119 attentats à l’explosif, d’assassiner 109 personnalités et de procéder à 7 enlèvements et à 41 attaques à main armée.
Quant aux Marocains qui ont rejoint les rangs des nébuleuses terroristes, ils sont au nombre de 1.354, parmi lesquels 220 anciens détenus.
Nombreux sont ceux qui y ont laissé la vie. En effet, 246 ont été tués en Syrie et 40 en Irak.
D’autres -au nombre de 156- ont décidé de revenir au pays. Or, dans tous les pays du monde, ceux qui reviennent du jihad sont considérés davantage comme des éléments dangereux que comme des repentis. Généralement, ils sont formés au terrorisme et renvoyés dans leur pays pour mettre en oeuvre ce qu’ils ont appris.
Le Directeur du BCIJ n’a pas manqué de souligner que 185 femmes ont rejoint Daech, emmenant avec elles leurs enfants: 135 au total ! Pauvres gosses dont on imagine l’avenir…
Au vu de tous ces chiffres, on réalise -avec effroi- à quel point la gangrène du terrorisme s’est étendue ces dernières années. Mais on réalise surtout à quels drames le pays a échappé grâce à toutes ces opérations de démantèlement et à la vigilance de tous les instants dont font preuve les autorités compétentes.
Comme dit le proverbe: «Le bonheur, c’est aussi la somme de malheurs évités».

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Cellule démantelée : Ils se voulaient l’antenne de Daech au Maroc

Une cellule terroriste vient d’être démantelée au Maroc. L’annonce en a été faite dimanche 22 mars 2015. C’est la première annonce faite par le nouveau BCIJ (Bureau central des investigations judiciaires). Les activités de la cellule étaient cependant observées depuis 5 mois.
Jamais l’annonce du démantèlement d’une cellule terroriste n’a paru aussi alarmante que celle de cette semaine.
Il est vrai que c’est la première fois que l’information a été accompagnée d’images montrées par la télévision, où les Marocains ont pu voir, concrètement, une descente d’agents anti-terroristes dans des domiciles privés et les armes et munitions qu’ils y ont récupérées. Sachant qu’au Maroc, les armes ne circulent pas, personne n’en a (à part l’armée, la police et les chasseurs qui ont un permis de port de fusil) et il est rare qu’il en soit fait usage…
Mais le plus alarmant était dans les faits eux-mêmes.
C’est complètement abasourdis que les Marocains –encore sous le choc des derniers attentats perpétrés en France (17 victimes à Charlie hebdo et dans la supérette cacher porte de Vincennes), en Tunisie (21 morts au musée du Bardo) et au Yemen (142 morts dans une mosquée chiite)- ont appris l’existence d’une cellule terroriste marocaine, dont tous les éléments y afférent glacent le sang dans les veines.
Son nom d’abord. Elle s’est auto-baptisée «Wilayat Adawla Al Islamiya fi bilad Al Maghrib Al Aqsa – Ahfad Youssef Ibn Tachfin» (L’Etat islamique dans le Maghreb extrême – Descendants de Youssef Ben Tachfine). En clair, l’antenne de Daech au Maroc ! (Laquelle emprunte le nom du fondateur de Marrakech, l’imam almoravide Youssef Ben Tachfine). Les investigations des autorités compétentes ont du reste confirmé que les membres de cette cellule ont prêté allégeance au chef de Daech.
Ensuite, son projet. «La cellule s’apprêtait à commettre un projet terroriste dangereux visant à porter atteinte à la sécurité et la stabilité du Royaume (…) Ses membres planifiaient de mener des attaques contre des éléments sécuritaires pour s’emparer de leurs armes de fonction afin de les utiliser dans l’exécution de leur plan (…) Les armes et munitions devaient servir à l’exécution d’opérations d’assassinat de personnalités politiques, militaires et civiles (…) Les membres de la cellule étaient aussi impliqués dans le recrutement et l’envoi de jeunes marocains pour rallier les rangs de Daech», a révélé le préfet de police et Directeur du BCIJ, Abdelhak Khiame, qui faisait état des premiers résultats de l’enquête préliminaire menée auprès des prévenus, sous la supervision du parquet général.
Inquiétant également le quadrillage territorial de la cellule. Celle-ci s’est déployée dans plusieurs villes du pays, du nord au sud (de Tanger à Laâyoune, en passant par Ain Harouda, Tiflet, Boujaad, Marrakech, Taroudant, Agadir).
Enfin, l’âge des membres de la cellule terroriste laisse perplexe. Les 13 individus arrêtés sont âgés entre 19 et 37 ans. Aux côtés d’un jeune de 19 ans, qui se méfierait ?
Désormais, la méfiance est partout.
Comme l’a si bien dit le Premier ministre français, Manuel Valls, au lendemain de l’attaque du musée tunisien Bardo: «La menace terroriste est au plus haut niveau. Aucun pays n’est à l’abri, aucune société n’est épargnée (…) L’attentat de Tunis est une nouvelle alarme qui annonce que le monde a changé. Que plus rien n’est comme avant».

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