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Les Algériens sont encore descendus dans la rue vendredi 30 août 2019, pour réclamer un changement radical du système. Une demande que ne semble pas saisir le chef de l’armée Gaïd Salah.
À Alger, la mobilisation a été plus forte que les derniers vendredis. En effet, des manifestations monstres et pacifiques se sont déroulées aujourd’hui à Alger, Constantine, Tizi Ouzou, Oran, Bouira, Bejaïa et dans d’autres villes du pays, et ce, pour le 28ème vendredi consécutif depuis le 22 février 2019. La police algérienne a procédé à plusieurs interpellations de manifestants au centre d’Alger.
« Y’en a marre des généraux! », « A bas le régime militaire! », ont scandé les manifestants à Alger. Le peuple veut une période de transition », ont clamé les protestataires, réitérant leur exigence de voir les anciens fidèles de l’ex président Abdelaziz Bouteflika quitter le pouvoir, en tête desquels l’actuel président par intérim Abdelkader Bensalah et le chef d’état-major de l’armée, Gaïd Salah.
Le pouvoir peine à asseoir sa légitimité
Lundi 26 août 2019, Gaïd Salah a estimé « impératif d’accélérer » les préparatifs de l’élection présidentielle qui doivent commencer « dans les semaines à venir ». Contraint d’annuler le scrutin initialement prévu le 4 juillet 2019, le pouvoir a mis sur pied une « Instance nationale de dialogue » chargée de consulter et de proposer des modalités garantissant la transparence du scrutin présidentiel. Dirigée par l’ex-président de la Chambre basse Karim Younès, force est de constater que cette instance ne parvient pas à asseoir sa légitimité auprès du « Hirak » qui accuse les anciens fidèles de Bouteflika, d’avoir orchestré la fraude électorale durant 20 ans et ne voit dans ce scrutin qu’un moyen pour le « système » de se maintenir au pouvoir.
Mohcine Lourhzal
