Qu’est ce qui passionne les Marocains?

Marocains cafe 2014

Nos «Politiques» vivraient-ils dans une bulle, croyant être au centre de toutes les attentions, alors qu’ils n’intéressent qu’un cercle restreint d’observateurs ?
Que devient l’opinion publique au Maroc ? Quels liens l’attachent précisément aux sujets cruciaux pour le pays, comme les élections, le Sahara, les partis politiques ?
Qu’est ce qui passionne donc le grand public, chez nous ? Et peut-on mesurer cet intérêt aux sujets proposés par les médias qui disent traiter les sujets qui intéressent la masse? Ou bien, est-ce les médias qui créent l’intérêt en sélectionnant et sur-médiatisant certains sujets, au détriment d’autres ?
Notre actualité sera-t-elle faite, de plus en plus, de faits divers, d’agressions, de malversations, de vols et de viols ? Devrons-nous oublier le débat d’idées, qui n’intéresse plus grand monde, à l’ère des réseaux sociaux, des «infos tweetées» et du show politique ou autre…?

Enfin, à qui la faute, si l’on en est là aujourd’hui ? Et que faire pour redonner aux idées et à la politique leurs lettres de noblesse ?
Autant de questions qui méritent attention, si l’on veut une vraie démocratie, où les Marocains s’expriment autrement que par la colère, lors de manifestations, ou par l’indifférence, aux différentes échéances électorales !

La semaine dernière, il y avait des élections partielles. Les partis politiques intéressés par les sièges à remplacer se sont livrés leur petite guéguerre, quasiment à huis clos. Il y a eu la course aux sièges, des perdants parmi la majorité, des gagnants parmi l’opposition…
Il y a eu aussi, après le vote, les cocoricos, côté gagnants et les accusations, côté perdants…
Mais rien de tout cela n’a intéressé les foules.

Ni partis, ni syndicats !

Au cours de la même semaine, les syndicats ont donné de la voix. Trois d’entre eux, qui avaient décidé de coordonner leurs activités (l’UMT, la CDT et la FDT) et qui en avaient fait la démonstration le week end précédent, lors d’une marche commune, à Casablanca, ont fait de nombreuses annonces, en prévision du 1er Mai. Concernant notamment leurs défilés communs pour la fête du Travail, le dialogue social et les revendications qu’ils comptent défendre.
Tout cela a été accueilli dans la plus grande indifférence. Il n’y a qu’au sein des Centrales syndicales que cela a eu un véritable écho et qu’existe une certaine effervescence, due au 1er Mai.
Pour les foules, le 1er Mai, c’est un jour de congé qui permet aux parents d’emmener leurs enfants piqueniquer et aux badauds de regarder passer les défilés. Mais nul ne croit plus en la possibilité de voir sa condition changer grâce au 1er Mai.
D’ailleurs, le chef de gouvernement Abdelilah Benkirane –qui a pris syndicats et patronat de court en annonçant sa disposition à augmenter le Smig- n’a pas voulu lier cette décision au 1er Mai. Tout juste a-t-il prévu de discuter ce point dans le cadre du dialogue social.
Dialogue social qui ne passionne pas davantage les foules. Posez donc la question à votre boucher, votre marchand de légumes, votre pâtissier, aux passants que vous rencontrerez au marché, ou au centre-ville même… Rares sont ceux qui pourront vous dire ce qu’est le dialogue social, sur quoi il porte et où il en est aujourd’hui…

Mais les événements de Tindouf ?

Pour l’affaire du Sahara, tout Marocain –quel que soit son statut- vous en donnera les grandes lignes. A savoir, que le Maroc se bat pour son Sahara et que c’est l’Algérie qui mobilise les séparatistes, les finance et entretient ce conflit. Mais le suivi détaillé du dossier ne reçoit pas suffisamment d’attention. Pas assez, au regard des enjeux.
Il y a un réel problème de communication des cercles de décision avec le grand public.
Cette semaine, des événements sans précédent ont eu lieu à Tindouf.
Après plusieurs manifestations de colère, un Mouvement de rébellion contre le Polisario, «Le Mouvement des jeunes pour le changement», a adressé un message écrit au Secrétaire Général de l’ONU, Ban Ki-Moon, attirant son attention sur l’indifférence de l’ONU face aux déplorables conditions de vie des réfugiés sahraouis des camps de Tindouf et même face aux crimes commis par le Polisario et l’Algérie contre ces réfugiés. «Le Mouvement des jeunes pour le changement» a également attiré l’attention sur des informations que le HCR (Haut Commissariat aux Réfugiés) aurait transmises au secrétaire général de l’ONU, mais qui seraient biaisées et serviraient plutôt les intérêts du Polisario.
«Le Mouvement des jeunes pour le changement» a eu, dans les camps, un écho tel que des militaires du Polisario l’ont rejoint et, dans une vidéo diffusée le 25 avril par la chaîne régionale de Laâyoune, se sont dits prêts à dévoiler la gabegie des militaires du Polisario et de leurs dirigeants qui détournent les aides alimentaires et le carburant pour les revendre en Mauritanie et au Nord du Mali…
Mais si cela a fait beaucoup de bruit dans les milieux sahraouis, «Mr tout le monde», au Maroc, n’en a pas entendu beaucoup parler. Il a davantage entendu parler des faits divers. Pourtant, il y a là un tournant capital dans les camps de Tindouf. D’autres voix, indépendantes du Polisario et de l’Algérie, s’adressent à l’ONU à partir des camps ; et elles ne sont pas sous l’emprise du Maroc…

Les deux coupables désignés

Si les Marocains s’intéressent moins aux questions cruciales qu’au sensationnel et au fait divers, à qui la faute ?
Il y a deux accusés sur la sellette. En effet, nombreux sont ceux qui font porter la responsabilité de cette indifférence aux médias qui médiatisent à outrance le fait divers, parce que «c’est vendeur». Le lecteur, l’auditeur, ou le téléspectateur, est friand de scandales en tous genres (crapuleux, dramatiques, libertins…). Les médias le lui servent donc à satiété. Mais ces derniers se défendent de déterminer les préférences du lecteur. «Ce n’est pas parce que nous publions des faits divers que le lecteur les aime, c’est parce qu’il les aime que nous les publions», soutiennent-ils. C’est l’histoire de la poule et de l’œuf. Le fait est que le citoyen s’éloigne de plus en plus de ce qui occupe ses gouvernants.
Or, justement, les gouvernants sont le deuxième «coupable» désigné… Les griefs retenus contre eux, par ceux qui déplorent la mort lente de la politique et des idées, sont nombreux. Les gouvernants ne pratiquent pas assez la démocratie participative. Ils ne communiquent pas à bon escient. Ils ne sensibilisent pas aux questions primordiales. Ils n’entretiennent pas le lien de proximité entre eux et leurs mandataires. Ils ne s’adressent au grand public qu’aux grandes occasions…
Si l’on ajoute à cela, le fait que les nouvelles technologies et réseaux sociaux offrent au citoyen un «fast food» de l’information et de la politique qui l’assaillent et lui laissent peu de temps pour l’analyse et la réflexion, on peut comprendre que le débat d’idées recule, au point d’être tenu pour mort !
Que faut-il faire alors ?
La réponse paraît simple. Il faut remettre le citoyen au cœur de toute activité. Non pas en théorie, mais dans la pratique, en l’associant à toute décision ou activité, en le tenant informé, en lui donnant le sentiment que ce qui se fait ne se fait pas seulement pour lui, mais aussi avec lui.
Le débat d’idées et la politique retrouveront alors les hauts niveaux perdus… De même que les taux de participation, lors de consultations électorales.
C’est simple à dire. Mais à mettre en œuvre…?

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KB
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Quand la politique ne chauffe plus les salles

Au lendemain de l’indépendance et jusqu’à la fin des années 80, le Maroc ne disposait pas, comme aujourd’hui, de cadres supérieurs en nombre suffisant, ayant un cursus universitaire brillant et solide. Malgré cela, toute information qui touchait la politique suscitait intérêt et engouement…

Jadis, un simple ouvrier avait sa propre culture générale et il défendait bec et ongles ses idées. Le rendez-vous du journal télévisé était pour la famille marocaine presque un moment «sacré»: il fallait le regarder sans parler, ni même chuchoter. Et on achetait les journaux pour lire tous les articles, courts ou longs, de bout en bout et non pas en diagonale comme on le fait aujourd’hui. En outre, à l’époque où il n’y avait ni ordinateur, ni iPhone, ni tablette, un article considéré intéressant suscitait carrément un débat de fond dans les cercles dits d’intellectuels (enseignants, étudiants, penseurs…). Mais également chez les fonctionnaires, les ouvriers, les mineurs, etc.
Actuellement, rien ne séduit plus le lecteur, ni le téléspectateur.

Pourtant, l’actualité politique ne manque pas !

Pourtant, cette semaine, la scène nationale est pleine d’actualités. A part le bras de fer entre Driss Lachguar et Ahmed Zaidi, qui a relativement intéressé l’opinion publique, parce que cela coïncidait avec l’ouverture de la session du printemps du Parlement et bloquait le renouvellement des instances, rien ne suscite réellement un débat de masse.
Même le 1er Mai ne séduit plus comme avant, malgré cette information concernant trois centrales syndicales (FDT, CDT et UMT) comptant célébrer la Fête du travail cette année derrière un même slogan: «Unis et mobilisés pour réaliser les revendications légitimes de la classe ouvrière et pour faire face à tous les défis». Les trois syndicats ont décidé de prononcer un discours commun lors de leurs défilés respectifs qui devaient être organisés, ce jeudi 1er Mai à travers tout le pays. Et une déclaration finale, commune aux FDT, CDT et UMT, devait être lue…
Encore, cette même semaine, l’information concernant le coût du parc automobile de l’Etat, en matière de carburant et d’entretien, a très peu intéressé. Le ministre de l’Economie et des Finances, lors de la séance hebdomadaire des questions orales à la Chambre des conseillers, a déclaré à ce sujet: «L’année 2013 a enregistré 160 MDH». En faisant un petit sondage ou juste un micro-trottoir à ce sujet, il s’avère que très peu de gens avaient cette information. Mais quand on pose des questions concernant les crimes, les viols et autres vols et agressions, on a immédiatement les détails et avec, en plus, un maximum de précisions!

Les partis politiques n’intéressent qu’eux-mêmes

Toujours cette semaine, la victoire de Chabat sur le mouvement «Bila hawada» (Sans répit) n’a sûrement excité que ceux qui criaient victoire (après le verdict de la Cour d’appel qui a confirmé, lundi 28 avril, le rejet de la demande d’invalidation des instances nées du 16ème congrès du parti de la balance).
Idem pour la défaite électorale du PJD aux législatives partielles de Sidi Ifni et de Moulay Yacoub, restée sans impact. Les sections locales du Parti de la Justice et du Développement dans ces deux circonscriptions ont crié au scandale, affirmant disposer de preuves de fraude.
Même indifférence à l’égard du Mouvement Populaire qui est en train de préparer la tenue du 12ème congrès national pour le mois du juin. Son Bureau politique a décidé de convoquer une session ordinaire du Conseil national du parti le 18 mai 2014 à Rabat. Une particularité cette année du congrès, c’est que des ministres harakis se présenteront contre Mohand Laenser. Malgré cela, à part les concernés, n’attire pas les foules ni suscite des discussions.

Pourquoi, pourquoi…?

Autre chose: combien sont ceux qui ont décortiqué la récente étude du Conseil économique, social et environnemental (CESE) concernant la gouvernance des villes? Un document qui fait ressortir les principales problématiques des cités marocaines en proposant plusieurs mécanismes pour l’amélioration de la gouvernance urbaine. Et combien parmi nous savent que Christine Lagarde, directrice générale du FMI, donne une conférence au CESE, jeudi 8 mai 2014, sur le thème des problématiques économiques et sociales du Maroc et de la région MENA?
Une question s’impose: mais quelle est la cause de tout cela? Une propagande médiatique, qui veut à tout prix séduire le lecteur, sans songer à le tirer vers le haut, en lui fourguant n’importe quoi? Les dossiers les plus sérieux qui restent inaccessibles? La gabegie de nos politiciens? Ou tout simplement parce que tout le monde opte pour la facilité, ce qui nous donne des citoyens «déconnectés» de la réalité, un faible taux de participation aux élections…?
La question reste ouverte (et nous ne généralisons pas): pourquoi le lecteur est-il séduit davantage par les faits divers, les scandales, les affaires de «sexe» et les «Hot Chat Rooms» que par autre chose?

Bouchra Elkhadir
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Les faits divers dominent…

Les faits divers récoltent le plus d’audience dans les médias et ce succès n’est pas sans raison. Détails.

Dans la presse, de plus en plus, les faits divers font la Une de nombreux médias. Avec les faits divers, soutiennent ces médias, les ventes sont assurées. Aussi, certains journaux, parmi les plus en vue, se sont spécialisés dans cette catégorie d’informations à laquelle ils donnent la priorité. Ils se livrent même une rude concurrence sur ce créneau.
Cette semaine, par exemple, voici les «affaires» qui ont occupé les meilleures places dans un grand nombre de quotidiens, notamment arabophones, reléguant au deuxième rang des informations aussi importantes que celles concernant la politique ou le Sahara…

Le Porno attire…

Il y a l’affaire des 63 personnalités marocaines qui ont été piégées. Selon plusieurs quotidiens, ces personnalités ont été victimes d’un scandale sexuel. Elles ont été filmées, à leur insu, dans des «Hot Chat Rooms», salles de discussions chaudes sur internet. Les auteurs se faisaient passer pour des jeunes filles sexy. Ils poussaient leurs interlocuteurs à se déshabiller tout en les filmant sans que ces derniers ne s’en rendent compte. Enfin, ils se servaient des vidéos pour faire chanter leurs victimes en leur demandant des sommes faramineuses. Parmi ces personnalités, un ex-sélectionneur de l’équipe nationale de football, des sportifs, des prédicateurs de la chaîne religieuse Iqraa, un journaliste de la BBC de nationalité tunisienne et de nombreuses personnalités des pays du Golfe.
Une enquête a été ouverte par la police judiciaire suite aux nombreuses plaintes déposées. La brigade criminelle de Kénitra a pu remonter jusqu’à trois étudiants de l’Institut spécialisé de technologie appliquée (ISTA) de Oued Zem. Elle les a présentés, dimanche 27 avril, au procureur du Roi pour chantage et menace de publication sur internet de photographies à caractère pornographique. Après l’enquête préliminaire qui a duré 72 heures, les trois prévenus ont avoué avoir pris des photos et vidéos de 63 victimes. Pour ce qui est de la défense, elle exige la présence des victimes. Mais ces dernières ne répondront probablement pas à cette requête, car cette affaire risque de porter préjudice à leur réputation.

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Quand il y a mort d’homme…

On trouve aussi dans les journaux l’affaire des affrontements ayant opposé, jeudi 24 avril, des étudiants des factions rivales «Attajdid Tollabi» et «Annahj addimocrati Al Qaïdi» à la Faculté des Sciences de l’université Sidi Mohamed Ben Abdellah de Fès. Les affrontements ont éclaté après une tentative des étudiants gauchistes d’empêcher par la force une table ronde organisée par les islamistes sur le thème «Les islamistes, la gauche et la démocratie». Résultat, Abderrahim Hasnaoui, étudiant âgé de 21 ans, a été tué lors de ces affrontements. Les présumés coupables, quatre étudiants, ont été déférés dimanche 27 avril devant le Parquet, puis placés en détention préventive. En outre, quatre autres étudiants, soupçonnés d’avoir participé aux violents affrontements, ont été interpellés, ce qui porte à huit le nombre des étudiants arrêtés dans le cadre de ces incidents.

Quand des sécuritaires sont impliqués…

La presse s’est également beaucoup intéressée à une affaire de constitution d’une bande criminelle (spécialisée dans la commercialisation non réglementaire de voitures), de fraude et de corruption dans la ville de Tétouan. Et pour cause… Il s’agit de 8 gendarmes, d’un homme d’affaires et de 4 autres accusés. La Chambre criminelle a prononcé à leur égard des peines allant jusqu’à 7 ans de prison ferme, ainsi que des amendes allant de 2 millions de dirhams (MDH) à 15 MDH. Quand des policiers, des gendarmes, ou des douaniers sont impliqués dans des affaires crapuleuses, l’intérêt des lecteurs est assuré. Les médias ne les ratent donc pas.
Comment expliquer cet intérêt grandissant pour le morbide ? Il faut dire qu’outre le voyeurisme, les faits divers permettent de se rassurer d’une certaine manière. Un fait dramatique incite en effet à se dire que l’on a de la chance de ne pas être soi-même une victime. Le fait divers est également un créateur d’émotions sans prise de risque. A titre d’exemple, à la lecture d’un article relatant un drame familial, le lecteur va ressentir de la douleur, mais sans pâtir réellement de ses angoisses, ni en intensité, ni dans le temps.

Anas Hassy
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Sport : Ils s’en Foot !

Décidément, même le sport, qui passionnait jadis les foules et particulièrement le football, ne semble plus être aussi intéressant!
Il est vrai que beaucoup ont fui les stades et se sont tournés vers les championnats étrangers, notamment espagnol, italien et anglais. Mais il reste quand même un intérêt pour le sport, sur un tout autre volet. Rien à voir avec le «fair-play», en tout cas.
Aujourd’hui, l’intérêt est beaucoup plus porté sur les effets du hooliganisme et sur les grandes affaires et scandales qui marquent de plus en plus la vie sportive… Qu’une équipe gagne ou perde, ce n’est plus l’essentiel. Il est plus important de savoir si tel joueur n’a pas agressé tel autre, si tels «supporters» de telle équipe ne se préparent pas à une revanche ou un règlement de compte contre d’autres supporters d’équipes ou de clubs adverses devenus «ennemis» et si encore il n’y a pas eu de scandale pour meubler les débats sur les terrasses des cafés!
A en juger par la saison en cours, il n’y a que des scandales à retenir… A commencer par la fameuse affaire du «salaire» faramineux d’un entraîneur étranger, les déboires d’un entraîneur national qui n’a rien su réussir, l’Assemblée générale de la Fédération de foot qui s’est soldée par des procès, des blessures et des bagarres, l’affaire d’un joueur égyptien qui a arnaqué un club marocain, la guerre menée contre le président d’un club de la place et le «Jeudi noir» signifiant l’attaque perpétrée par un groupe de près de 300 individus, munis d’armes blanches, contre les joueurs du WAC de Casablanca. Et on en passe… Pour se demander: où est le sport dans tout ça? Où est le foot surtout, ce noble sport qui assemblait les gens autour de nobles causes dans une discipline inouïe et qui animait les passions de tous ?
Les passionnés du sport et du foot en particulier dénigrent aujourd’hui tout: leurs clubs fanions, leur équipe nationale, les joueurs, les entraîneurs, les arbitres, les présidents… Rien n’est plus intéressant pour eux, surtout depuis qu’ils ont troqué la passion contre la violence qui se fait de plus en plus loi. Tout doit se régler au bâton, sinon rien. Sinon, ce n’est pas passionnant…
Les matches, qui jadis étaient des motifs de fête, ne sont aujourd’hui que la manifestation claire d’une amère défaite, celle des mœurs, de la culture, de l’éducation et de la passion pour une quelconque cause. C’est cette même défaite qui engendre ce laisser aller, ce laisser-faire et ce manque d’intérêt pour tout, même ce qui touche de près, de très près, la vie courante de tout un chacun dont on se fiche éperdument de nos jours.

Hamid Dades
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Les raison d’un désintérêt

Mais pourquoi se désintéresse-t-on de la politique et de tout ce qui s’y rapporte? A tel point que politiciens et citoyens se regardent (ou presque) en chiens de faïence…
En effet, les gens -surtout les jeunes- boudent la chose politique, fuient ses manifestations et se font sourds à l’«appel à se politiser» que ne cessent de lancer les partis de gauche, comme ceux de droite. Ils ne se passionnent plus pour les discours et ne croient plus aux promesses. Rien ne les intéresse et ce qui se fait au parlement, ce que fait le gouvernement et décide et ce que les partis élaborent, ils s’en moquent comme de l’an quarante.
Leur raison? Ils ne se sentent pas concernés. Ils ne veulent plus rester astreints au rôle passif de spectateur et à l’écart de ce qui se fait en leur nom. Et, les réseaux sociaux aidant, ils ne sont plus dans le cirage en matière d’information. Ils comprennent désormais la nécessité de responsabiliser tout un chacun et de mettre dans le coup les gouvernés ne serait-ce qu’un tantinet.
Certes, il y a eu une évolution de la chose politique dans presque tous les domaines. Cependant, concernant les hommes, notamment les élus, cela n’a pas été de même au niveau des mentalités restées immuables. La gestion participative, le travail de proximité et l’action collective demeurent de ce fait une chimère.
Au demeurant, communiquer, partager et responsabiliser restent une requête légitime….. Est-ce trop demander à l’élite politique?

Abdelkader Jamali

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