Les liens entre le Maroc et son Sahara ne sont plus à prouver. Il s’agit bien d’un attachement humain et spirituel. Lorsqu’en 1975, la Cour Internationale de Justice avait clairement répondu à deux questions clés qui devaient alors régler l’affaire et légitimer la récupération de son Sahara par le Maroc, il était déjà établi qu’il s’agissait bien d’un territoire qui «n’était pas sans maître» et qu’il «existait des liens de la béiâa entre les populations du Sahara et les Rois du Maroc.
Lien indéfectible qui, depuis toujours, a été renouvelé et dont les Sahraouis font un serment de fidélité et de loyauté envers leur Roi et leur patrie unie, le Maroc. Une autre preuve a encore été donnée, en novembre dernier à Dakhla, à l’occasion de l’organisation par la tribu des Chorfa Laâroussiyine, à Doumes dans la province d’Aousserd, du Moussem du Saint Cheikh Sidi Ibrahim Ben Cheikh Sidi Ahmed Laâroussi.
A travers cet événement, les organisateurs ont mis en exergue la place distinguée que le saint occupait dans la société et son histoire de piété et de lutte pour l’intégrité territoriale. Cet événement, auquel ont aussi été invités de nombreux chioukh des différentes tribus sahraouies, a été marqué par l’organisation d’une conférence sur «Le rôle de la tribu des Chorfa Laâroussiyine: résistance, armée de libération, défense de l’unité de la nation» et d’un exposé sur «Laâroussiyine entre le passé et le présent».
Il en ressort qu’au passé, comme aujourd’hui, les Chorfa ont toujours lutté pour l’unité et l’intégrité territoriale. Comme résistants ou comme armée de libération, ils défendaient la cause nationale qu’était celle du Maroc et s’opposaient à l’occupation depuis toujours espagnole. Un Maroc auquel ils ont toujours été liés par ce lien fort et indéfectible de la «Béiâa» (acte d’allégeance au Roi du Maroc).
C’est dans ce sens que les Chorfa Laâroussiyine, ainsi que tous les représentants des autres tribus présents à cet rencontre ont renouvelé leur allégeance au Trône Alaouite et à Sa Majesté le Roi Mohammed VI, en insistant sur le fait qu’il s’agissait là d’un pacte de confiance qui date de très longtemps et qui prouve incontestablement la marocanité du Sahara.
Les historiens s’accordent d’ailleurs tous à reconnaître ces liens. Dans son ouvrage «L’Histoire du Maroc, des origines à nos jours», Bernard Lugan précise à cet effet: «Les liens entre le Maroc septentrional et ses provinces sahariennes remontent à la dynastie almoravides, ces berbères sahariens qui, au XIe siècle, unifièrent le Grand Maroc, de Tanger au Fleuve Sénégal». L’on constate déjà sur le plan des frontières que celles «du Maroc précolonial dépassaient largement celles d’aujourd’hui. Vers l’Algérie qui n’existait pas a l’époque, mais surtout vers le sud. Aux XVIe-XVIIIe siècles, l’autorité marocaine s’étendit jusqu’a la boucle du Niger. A cette époque, à Gao et Tombouctou, la prière du vendredi était dite au nom du Sultan du Maroc». Ses larges territoires étaient ainsi, durant des siècles, sous influence marocaine. La véritable frontière du Maroc fluctuait vers le Fleuve Sénégal. Par voie de conséquence, les territoires sahariens situés plus au nord étaient donc marocains.
Au XIXe siècle, le pouvoir du Maroc s’affaiblit pour plusieurs raisons. La France et l’Espagne en profitent pour y intervenir. Entre 1900 et 1912, les espagnols s’installèrent au Sahara Occidental. Cette page d’histoire vise à montrer qu’il n’a jamais existé de peuple sahraoui, mais qu’il a toujours été questions de tribus qui ont eu des liens d’allégeance avec le Souverain du Maroc. Ces liens étaient naturellement étroits quand les Rois étaient puissants et se relâchaient quand leur pouvoir s’affaiblissait. De plus, ces tribus ont des origines marocaines puisque leurs fondateurs ou leurs ancêtres sont originaires du nord du Maroc ou de la région de Marrakech. C’est le cas des tribus Laâroussiyine, des Reguibat et des Ouled Tidrarine.
Voilà pourquoi encore, le 16 octobre 1975, la Cour Internationale de Justice a reconnu qu’en 1884, au moment où l’Espagne a commencé à s’intéresser à cette région, celle-ci n’était pas «terra nullius» et que les tribus nomades qui l’habitaient avaient des liens d’allégeance avec le Sultan marocain. D’ailleurs, les puissances européennes reconnaissaient parfaitement cette allégeance envers le Maroc puisque, régulièrement, elles demandaient aux autorités marocaines d’y intervenir pour faire libérer des marins naufragés ou des voyageurs faits prisonniers par les tribus locales.
Et d’autres viennent pourtant réclamer un bien qui n’est pas leur. Mus par d’autres, ils persistent et cherchent par tous les moyens à y avoir pied et à en faire le territoire d’un pseudo Etat. Sauf que face à une aussi antique histoire, les subterfuges échouent toujours et à tous les niveaux.
Encore une défaite
C’est exactement ce qui vient de se passer à Genève où le polisario a essuyé un énième camouflet devant le Conseil de l’Internationale Socialiste (IS) qui a sèchement opposé une fin de non-recevoir à une demande d’adhésion à part entière émanant des séparatistes. Cette demande de statut de membre a été rejetée sans hésitation par le Comité d’éthique de l’IS, mettant ainsi fin aux manœuvres des séparatistes et de leurs commanditaires.
Ainsi, pour la deuxième fois depuis la réunion de l’IS en 2013 à Mexico, aucune résolution ne fait mention des provinces du sud du Royaume grâce aux démarches et contacts menés par la délégation de l’USFP auprès des dirigeants de l’organisation et de plusieurs délégations.
«En revanche, le Conseil a adopté une proposition visant à réunir le comité régional pour la Méditerranée, présidé par le Parti socialiste espagnol, afin de discuter des nouvelles réalités dans nos provinces du sud», explique à cet effet Habib El Malki. Il a affirmé que l’Internationale Socialiste veillera à «se rendre sur le terrain, prendre contact avec les populations et discuter sur des bases concrètes». «Cette démarche représente pour nous, souligne El Malki, la meilleure pédagogie politique afin de comprendre ce qui se passe et de donner un sens historique tourné vers l’avenir à des prises de position souvent mal préparées, mal pensées et prises de manière hâtive».
Au cours de cette réunion, les délégations ont débattu du thème de «la paix dans le monde et la lutte contre le terrorisme», dans un contexte de multiplication des foyers de tension et de guerres civiles qui se traduisent de plus en plus par des vagues de réfugiés. Il est apparu que les Etats et les institutions internationales sont impuissants face au chaos actuel dans un monde d’insécurité marqué par la dégradation de la paix, dont le coût dépasse 10% du PIB mondial, selon les estimations. Le terrorisme alimente le séparatisme qui risque d’entraîner l’éclatement des structures étatiques, comme c’est le cas dans le nord du Mali, en Irak et en Syrie.
Ni occupant, ni colonisateur, le Maroc agit en toute légitimité et continue de défendre son territoire et son intégrité. Un territoire que l’histoire et les hommes attestent bien qu’il n’a jamais été autre que marocain. Ceci est apparemment une chose difficile à comprendre par les ennemis de cette intégrité que les échecs répétés n’avisent pas à renoncer à cette guerre perdue d’avance.
Hamid Dades