Persister dans l’autoritarisme ne peut que conduire l’Algérie à l’impasse (LADDH)

La Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme (LADDH) a souligné, samedi, que la persistance dans l’autoritarisme ne peut que conduire l’Algérie à l’impasse.

“Persister dans l’autoritarisme et la politique du fait accompli ne mèneront que vers l’impasse”, a dit le président de la Ligue, Nourredine Benissad dans un entretien accordé au site d’information en ligne “TSA”.

Il a estimé que le dialogue est la seule voie démocratique qui permet d’apporter des solutions politiques par des consensus.

Il a relevé que le retour du Hirak s’explique par le fait qu’il n’avait pas disparu mais s’est suspendu en raison de la pandémie de covid-19 mais surtout parce que ses revendications notamment le passage d’un système autoritaire à un système démocratique et à un Etat de droit n’ont pas abouti.

Le président de la LADDH a fait savoir que la crise sanitaire a aggravé les inégalités qui existaient déjà dans l’accès aux soins mais a porté atteinte également à d’autres droits fondamentaux affectant de manière disproportionnée les plus fragiles en Algérie.

S’appuyer sur la crise sanitaire pour restreindre encore davantage les libertés fondamentales et mettre à mal toute ouverture démocratique est une idée de mauvais génie, a-t-il déploré, notant que la répression, l’aggravation de la situation économique et sociale, la reconduction des mêmes pratiques à tous les niveaux et l’immobilisme pendant la ‘trêve’ observée par le Hirak en raison de la pandémie de covid-19, ont grandement nourri son retour.

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Il a expliqué que le Hirak n’a pas demandé l’impossible, des choses irréalistes, citant certaines revendications de ce mouvement de protestation notamment celles appelant à jeter les jalons d’un Etat de droit, développer l’Algérie et veiller à la redistribution équitable du revenu national.

“Ces revendications sont réalisables mais vitales pour notre pays”, a-t-il ajouté.

Commentant l’appel lancé vendredi par le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l’Homme à l’Algérie pour libérer “immédiatement” les détenus du Hirak, il a souligné que “le complexe qu’il faut avoir ce n’est pas d’être pointé du doigt, mais d’avoir transgressé des droits fondamentaux consacrés par les conventions internationales relatives aux droits de l’Homme ratifiées par l’Algérie”.

“C’est donc un mécanisme de contrôle auquel on est soumis et il appartient aux autorités de veiller au respect des droits de l’Homme”, a-t-il dit.

Il a estimé qu’il faut aller plus loin en libérant les détenus d’opinion, de cesser de les emprisonner à chaque manifestation et de les réhabiliter car certains d’entre eux se sont vus perdre leurs emplois de façon injustifiée.

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“Les libertés de manifester et de s’exprimer doivent être respectées et protégées mais c’est de l’encre sur la Constitution”, a-t-il regretté.

“A quoi bon avoir une constitution aussi belle soit-elle et ratifier la plupart des conventions internationales relatives aux droits de l’Homme si dans la réalité leurs principes ne sont pas respectés et sont bafoués au quotidien ?”, s’interroge-t-il.

Dans ce sens, il a appelé le pouvoir à tirer les leçons des causes qui ont amené la naissance du Hirak.

“On ne peut pas se permettre de dialoguer avec soit même, de tourner le dos aux attentes populaires, de faire semblant que le changement n’est pas une demande sociale, de fermer tous les espaces d’expression démocratiques, de reproduire les mêmes pratiques de cooptation pour les postes de responsabilité et de privilégier le tout répressif”, a-t-il noté.

Il a émis des craintes que “si ça continue ainsi, on ne trouvera plus personne sensée avec qui dialoguer”.

LR/MAP

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