Maroc-Hollande : Une crise nommée Chaou

Maroc-Hollande : Une crise nommée Chaou

Le 24 juin, le ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale (MAECI) annonçait que le Maroc a décidé de rappeler son ambassadeur à La Haye, ville siège du gouvernement des Pays-Bas.

La raison ? Dans son argumentaire, le ministère de Nasser Bourita a rappelé les contacts qui ont eu lieu dernièrement entre les autorités marocaines et néerlandaises, au niveau des chefs de gouvernement et des ministres des Affaires étrangères, au sujet d’un trafiquant de drogue d’origine marocaine, installé en Hollande, contre lequel la justice marocaine avait lancé deux mandats d’arrêt internationaux.

Renseignements précis transmis à la Hollande…

Le MAECI a fait savoir que les charges qui pèsent contre l’individu en question, Saïd Chaou, natif de la ville d’Al Hoceima, sont: association de malfaiteurs et trafic international de stupéfiants. Selon le ministère des AE, des renseignements précis ont été communiqués aux autorités néerlandaises à son sujet, sans qu’une quelconque procédure ne soit déclenchée contre lui par la justice de son pays de résidence, la Hollande. Face à cette situation, le Maroc a décidé d’exprimer officiellement son mécontentement du peu de coopération des autorités néerlandaises dans le traitement de ce dossier. C’est dans ce sens qu’il a décidé de rappeler «immédiatement» son ambassadeur à La Haye. Dans un communiqué rendu public, samedi 24 juin 2017, le MAECI a rappelé que, «sur demande insistante de l’Union Européenne (UE) et des Pays-Bas», pour une coopération dans le domaine de la lutte contre le trafic de drogue, le Royaume n’a jamais failli à ses engagements vis-à-vis de ses homologues étrangers. Le Maroc a néanmoins insisté sur l’impossibilité de fermer les yeux ou de tolérer qu’un trafiquant notoire puisse demeurer en état de liberté, au moment où son pays d’origine, le Maroc, le soupçonne d’actes contraires à la loi.

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Le ministère des AE et de la Coopération internationale (MAECI) faisait ainsi savoir que la convocation de l’ambassadeur du Maroc en Hollande risque d’avoir des «conséquences sur les relations entre les deux pays». Rabat a néanmoins indiqué que le rappel du diplomate marocain n’est pas irrévocable. Le ministère a expliqué que le Royaume examinera un éventuel retour de son ambassadeur à La Haye en fonction des développements à venir dans le cadre de ce dossier. En d’autres termes, un retour à la normale des relations entre les deux pays est tributaire de la coopération de la Hollande au sujet de Saïd Chaou.

L’homme par qui la brouille est arrivée

Qui est Saïd Chaou, l’homme par qui la brouille diplomatique entre le Maroc et la Hollande est arrivée? Originaire de la région de l’Oriental, plus précisément de la ville d’Al Hoceima, Chaou a émigré aux Pays-Bas à la fin des années 80 du siècle dernier. Profitant de la législation néerlandaise qui n’incrimine pas le commerce du cannabis, il a ouvert un café-restaurant dans lequel il proposait des doses de «chira» à ses clients. Son business, au départ fructueux, va rapidement partir en vrille. Les autorités néerlandaises ont en effet ordonné la fermeture de son café-restaurant pour non-respect de la législation en vigueur.

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Voulant à tout prix se faire remarquer, Chaou est revenu à la charge en organisant une rencontre à Madrid, en mai 2017, au sujet des manifestations du Rif. Surfant sur la vague des protestations rifaines, il a appelé, lors de cette rencontre, le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies (ONU) à protéger la population du Rif contre «l’oppression».

La Hollande réagit enfin!

Le 29 juin 2017, les autorités néerlandaises ont procédé à l’arrestation de Saïd Chaou, selon une source au MAECI. Ce qui constitue un développement important dans le traitement de cette affaire liée au crime organisé et qui dure depuis des années, affirme la même source. Et d’ajouter: «Les nombreux contacts entre les deux parties, durant les derniers mois, plus particulièrement au cours des derniers jours, se sont avérés concluants dans la mesure où ils ont permis de faire aboutir les procédures judiciaires et de coopération entre les deux pays». La même source a souligné que Chaou sera jugé au Maroc, conformément à la loi en vigueur et dans le respect des garanties requises et que cette arrestation conforte le Maroc et les Pays-Bas dans leur engagement à combattre l’impunité et le crime organisé, dans le cadre de la loi et des obligations juridiques internationales. Ainsi, le Maroc ne peut que se réjouir du fait que les Pays-Bas aient choisi la préservation du partenariat bilatéral et le développement de la coopération entre les deux pays dans différents domaines d’intérêt commun.

Mohcine Lourhzal

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