Le «Réseau des femmes journalistes d’Afrique» voit le jour !

Le «Réseau des femmes journalistes d’Afrique» voit le jour !

Le 1er Forum des Panafricaines,  initié par Radio 2M en collaboration avec le comité Parité et diversité de la même chaine, a été clôturé ses travaux, mercredi 8 mars au soir, à Marrakech, avec l’adoption d’une charte et la création du «Réseau des femmes journalistes d’Afrique».

Après quelques jours passés au Maroc (visites à Rabat et Casablanca) ; et la journée du 8 mars consacrée à un échange entre professionnelles des médias, les Panafricaines ont émis une série de recommandations devant servir de base à la Charte fondatrice de leur Réseau. Les Journalistes femmes du continent (Afrique septentrionale et subsaharienne) ont clôturé la rencontre en appelant à la création d’équipes itinérantes pour promouvoir le Réseau à travers toute l’Afrique en faisant de chaque Panafricaine une ambassadrice du Réseau dans son pays.
Elles ont plaidé pour l’organisation d’échanges entre elles, d’immersion des femmes journalistes africaines dans les rédactions des différents pays, en valorisant des thématiques de collaboration entre Panafricaines.
Elles ont recommandé de mettre en valeur des modèles de réussite de femmes à travers le continent, de lancer des plaidoyers auprès des instances de régulation pour promouvoir le rôle des femmes dans l’épanouissement et le développement des sociétés.

Une de leurs recommandations a porté sur l’importance de la création d’un comité interne d’équité et de diversité au sein des rédactions membres et de la sensibilisation et la formation des journalistes sur la problématique du genre et de la diversité. Et ce, à travers des campagnes de sensibilisation.
Autre recommandation, les panafricaines ont souligné l’impératif d’œuvrer pour la parité salariale, selon les compétences et de favoriser au sein des entreprises médiatiques la conciliation de la vie privée et de la vie professionnelle.
De même, pour promouvoir l’égalité des genres et favoriser l’accès des femmes aux postes de décision, les expertes des médias ont appelé à promouvoir auprès des femmes l’exercice de métiers dits «techniques», aujourd’hui majoritairement masculins ; et de mettre en place des formations et des systèmes de tutorat en management, leadership et prise de parole pour renforcer la capacité des femmes à investir des fonctions auxquelles elles n’ont pas accès.

Lors de cette première édition, les Panafricaines étaient issues de 24 pays de l’Afrique francophone à savoir: Algérie, Tunisie, Bénin, Burkina Faso, Burundi, Cameroun, République centrafricaine, Congo-Brazzaville, République démocratique du Congo, Côte d’Ivoire, Djibouti, Gabon, Ghana, Guinée-Conakry, Madagascar, Mali, Mauritanie, Niger, Rwanda, Sénégal, Soudan, Tchad, Togo, en plus du Maroc.

Ils ont dit…

Fathia Elaouni, Responsable antenne et Rédactrice en chef de Radio 2M:

«Depuis longtemps, à travers nos voyages de presse dans différents pays d’Afrique ou lors des grands événements au Maroc, nous nous rencontrons et nous échangeons, toujours prises dans le rush de notre travail médiatique. A la COP22, lors de discussions avec des consoeurs africaines, a germé l’idée d’aller plus loin avec l’envie de créer un espace de rencontre entre professionnelles pour partager nos expériences et tisser des réseaux entre nous. D’où cette initiative unanimement soutenue et encouragée par les responsables de 2M. Ensemble, nous pouvons faire beaucoup. Vous connaissez le dicton: Tout seul on va plus vite, ensemble on va plus loin».

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Salim Cheikh, Directeur Général du Groupe 2M:

«Malgré une parité numérique homme-femme dans nos médias et malgré le fait que beaucoup d’émissions sont présentées par des femmes, le constat est que dès qu’il s’agit d’émissions politiques, économiques ou de caractère ‘plus sérieux’, nous constatons un retrait».

Khadija Boujanoui, Présidente du Comité Parité et Diversité de 2M:

«Je ne suis pas journaliste, mais je me bats chaque jour pour des femmes comme vous, pour faire entendre leur voix dans le cadre du Comité Parité et Diversité. Notre combat est le même: prôner l’égalité et lutter contre la discrimination et le sexisme, à l’heure où nous constatons un grand retrait de la visibilité de la femme qui ne représente que 9% de l’ensemble des intervenants dans les médias marocains».

Amina Niandou, Responsable de la cellule communication de l’Assemblée Nationale du Niger et présidente de l’Association des professionnelles africaines de la communication, section du Niger (APAC):

«Le rôle de la femme reste faible dans les médias du Niger, où il n’y a aucune femme dans la presse écrite privée, par exemple» (…) Il y a la persistance des stéréotypes sexistes et clichés dévalorisants. Les femmes ne paraissent pas en tant que modèle. Les médias ne recourent pas aux expertises féminines. C’est pour cela que nous avons élaboré une Charte pour l’amélioration de la condition de la femme, une idée dont nous avons puisé l’inspiration dans la charte de parité et de diversité de 2M. Cette charte est appliquée au niveau national».

Odile Rahajiraona, Présidente de l’Office national de la radio-télévision publique malgache:

«Aujourd’hui l’Afrique accueille l’Afrique et Madagascar veut en être (…) L’initiative de 2M est l’occasion (pour les femmes journalistes) de s’encourager mutuellement, car rien n’est acquis et c’est à chacune d’entre (elles) d’être le changement qu’elle souhaite pour son pays».

Afiwa Mata Ahoudjogbé, Présidente de l’association des femmes journalistes de Guinée:

 «Les femmes constituent 52% de la population, mais sont généralement les plus défavorisées. Elles ont les salaires les plus bas, les postes les moins honorifiques (…) peu de femmes sont orientées vers la filière du journalisme. Les stéréotypes, le regard de la société sur les femmes journalistes, souvent mal vues, rendent cette orientation d’autant plus compliquée»

Sylvie Panika Benguere, Directrice de la radio Ndeke Luka en République de Centrafrique:

 «Lorsque le pays était confronté à une grave crise opposant les communautés musulmane et chrétienne, nous avons instauré une émission phare intitulée ‘Réconciliation’, pour améliorer les relations intercommunautaires. La radio est devenue la voix des sans voix, l’amie de tous les centrafricains. Aujourd’hui, nous diffusions un contenu riche, où les femmes ont une place de choix, avec des émissions par les femmes et pour les femmes».

Leila Rhiwi, Représentante du bureau multi-payse d’ONU Femmes:

«Les organisations comme les vôtres ne peuvent que compter sur votre engagement effectif pour exposer les succès et les meilleures pratiques et les histoires d’hommes et de femmes qui défient les obstacles imposés par nos sociétés. Vous êtes les façonneuses de l’opinion publique et votre pouvoir est important. C’est pour cela qu’ONU Femme a initié le programme Franchissons le Pas pour l’égalité des sexes. Ce programme consiste globalement en une implication à deux niveaux: atteindre la parité en interne, incluant l’accès aux postes de responsabilité ; et diffuser des contenus débarrassés de stéréotypes et clichés sexistes et réducteurs».

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Bahia Amrani, Directrice de l’hebdomadaire «Le Reporter»

«Nous sommes les pionnières des Panafricaines, il nous incombe d’assurer la pérennité de ce projet. Nous devons profiter des expériences des unes et des autres pour que cela profite à nous toutes».

Aicha Akalay, Redactrice en chef de l’hebdomadaire «Tel Quel»:

«Il y a la difficulté d’exercer la profession de journaliste. Le fait d’être une femme à la tête d’un média peut ne pas toujours être pris au sérieux».

Fatim Zahra Ouriaghli, Directrice de l’hebdomadaire «Finances News»:

«La journée du mars est une occasion d’évaluer le chemin parcouru, mais également une opportunité de se fixer des objectifs sur les nombreuses questions qui restent posées aux femmes journalistes».

Souad El Tayeb, Directrice de Radio Monte Carlo Doualiya:

«Je ne pense pas que le 8 mars soit encore une célébration. C’est plutôt une occasion pour nous toutes de faire un point d’étape pour voir où nous en sommes de notre combat. Peut-être que nos petites filles pourront faire la fête le 8 mars dans les prochaines années».

Salimata Silué-Epsé Konaté, Directrice générale de Radio Côte D’ivoire:

«Nous sommes des leaders d’opinion, nous pouvons avoir un impact important sur le développement inclusif, participatif et durable de nos sociétés (…) Notre combat n’est pas un combat contre les hommes. Nous avons besoin des hommes pour nous accompagner».

Samira Sitail, Directrice Générale Adjointe de 2M en charge de l’information:

«Nous avons toutes des histoires différentes, mais nous avons toutes les mêmes problèmes. Notre ambition est de pérenniser l’événement autour d’un 1er objectif, celui de mieux nous connaitre. Pour cela, mettre en réseau nos compétences, imaginer, en matière de formation, des échanges de journalistes dans les rédactions de différents pays. N’oublions pas que nous avons un métier d’influence et que nous pouvons peser sur les pouvoirs publics pour faire évoluer les problématiques qui nous sont communes».

Driss El Yazami, président du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH):

«Nous avons tant à nous dire, tant à partager et à construire. Nous avons tant de rêves si proches, tant de combats communs ô combien difficiles à mener, tant de libertés bafouées à restaurer, tant de nouveaux droits à conquérir. Nous avons besoin d’articuler nos analyses, de conjuguer nos intelligences, de nous soutenir dans les moments d’adversité, de nous aider mutuellement dans les moments de découragement (…) S’il y a un combat qui résume à lui seul toutes les batailles que nous menons et une valeur qui rassemble en elle toutes les valeurs universelles auxquelles nous sommes si attachées, c’est bien l’égalité».

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