«Le Maroc peut être un carrefour Afrique-Asie»

Amara ministre energie maroc novembre 2013

Entretien avec Abdelkader Amara, ministre de l’Industrie, des Mines, de l’Eau et de l’Environnement

Interview

Quel est le rôle de ce Forum Maroc-Asie des affaires dans l’esquisse d’un partenariat Afrique-Asie?

Ce Forum s’inscrit le cadre une feuille de route qui concerne la promotion du Maroc en tant que plate-forme d’investissement.

Que projetez-vous avec les partenaires asiatiques?

Ce que nous voulons avec les asiatiques, c’est leur faire admettre le concept de triangularité dans laquelle le Maroc jouerait le rôle d’une plate-forme qui leur permettrait de se redéployer sur l’Afrique, mais également sur l’Europe. Le Maroc étant un carrefour de par ses accords de libre-échange avec plusieurs marchés, sa stabilité politique, sociale et économique et ses multiples atouts, nous avons une infrastructure, une connectivité et un environnement des affaires très important et très performant. Tout cela constitue pour nous des atouts qui intéresseraient les entreprises asiatiques. C’est donc la première phase au cours de laquelle nous voulons drainer des investissements.

Et comment réussir à s’introduire dans les marchés asiatiques?

C’est là justement la deuxième phase escomptée. Notre souhait est donc d’arriver à exporter vers les marchés d’Asie.

Une acrobatie pas très facile.

Absolument pas facile. Il faudrait déjà que l’on puisse avoir une offre exportable en quantité et en qualité et que l’on puisse travailler toute la connectivité avec l’Asie, chose sur laquelle nous nous déployons.

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Quel est alors votre domaine d’excellence?

Ce serait de faire du Maroc une vraie plate-forme, un vrai carrefour qui permettrait à ces entreprises de desservir un certain nombre de marchés.

Est-ce que vous vous basez sur des expériences réussies?

Nous en avons avec les Français, les Canadiens et les Américains, mais aussi avec les Japonais, dans une certaine mesure. Il y a Yazaki, par exemple, qui dessert beaucoup de marchés à partir du Maroc. Donc, nous estimons qu’en Asie, il existe toujours un potentiel d’entreprises qui seraient intéressées.

Il y a encore beaucoup à faire sur le plan du volume des échanges et de l’équilibre de la balance commerciale entre le Maroc et l’Asie…

Le volume des échanges, c’est quelque chose qui va venir par la suite.

Est-ce que le Maroc est capable de répondre à des demandes asiatiques et lesquelles?

Le Maroc, de par ses structures productives actuelles, serait en mesure de répondre à des besoins quand il s’agit, par exemple, des phosphates et de certaines pièces dans des domaines de l’aéronautique, de l’automobile ou de l’électronique.

Mais avons-nous une offre exportable pour l’Asie?

Nous n’avons pas vraiment une offre exportable à même de répondre aux besoins des pays asiatiques. Avec la Chine -à elle seule si elle commence à exporter du Maroc-, ce sera des quantités énormes.

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Le Maroc est par contre inondé de produits chinois, alors que la qualité n’est pas toujours au rendez-vous…

Je pense que le débat que nous avons eu avec nos amis chinois, c’est justement de travailler sur toutes les mesures en relation avec la défense commerciale.

Mais les Chinois gagnent beaucoup de ce déséquilibre de la balance commerciale.

Maintenant, les Chinois gagneront beaucoup en exportant vers le Maroc des produits de qualité. Mais, nous aussi les Marocains, nous devrions faire attention, parce que la plupart des importateurs de la Chine sont des Marocains.

Y a-t-il des normes à respecter dictées par l’OMC?

Bien sûr, le Maroc a instauré un certain nombre de normes qui ne permettraient justement pas d’arrêter -parce que nous ne sommes pas dans cette logique-, mais juste de réguler sur la base de la protection du consommateur.

Le Maroc reste quand même un pays ouvert.

Absolument. Le Maroc reste un pays ouvert sur l’économie globalisée. Il a le droit d’utiliser les mesures de défense commerciale et de protéger son consommateur via des normes, ce qu’il fait actuellement.

Et nos entreprises dans tout cela?

Il faudrait aussi que nos entreprises prennent le relais et qu’elles puissent de ce fait profiter de cette ouverture pour pouvoir s’introduire en Chine.

Interview réalisée par Mohammed Nafaa

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