Gestion déléguée | Pourquoi la Lydec sort de son silence…

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Pourquoi la Lydec sort de son silence… 

Il y a au moins deux raisons au communiqué qu’a publié la Lydec, le 2 octobre dernier (2021), au sujet du projet de lancement des Sociétés Régionales Multiservices (SRM) à partir de janvier 2022.

La 1ère raison est évidente pour une société cotée en Bourse. Ce qui est le cas de Lydec, société filiale du Groupe Suez (international), qui compte dans son tour de table de grands actionnaires, tels la CDG, RMA… Laisser courir des interprétations inexactes de décisions concernant la société et son avenir, lui ferait courir de grands risques sur le marché financier, voire, lui porterait un sérieux préjudice, ainsi qu’à ses actionnaires.

De quelles interprétations inexactes s’agit-il ?

Tout est parti d’un mémorandum portant sur la réforme de la gestion déléguée, signé le 29 juillet 2021 par trois ministres (du Gouvernement sortant): celui de l’Intérieur (Abdelouafi Laftit), celui des Finances (Mohamed Benchaâboun), celui de l’Energie, des Mines et de l’Environnement (Aziz Rabbah), ainsi que par le Directeur Général de l’ONEE (Abderrahim Hafidi).

Ce mémorandum, qui entend appliquer le principe de régionalisation à la gestion de l’eau et de l’électricité, prévoit de confier la gestion de ces services aux 12 régions du pays, à travers la création de 12 SRM (Sociétés régionales multiservices), chaque région ayant sa SRM.

Il est prévu que ces SRM -qui seront créées au niveau des conseils régionaux- soient dotées d’un statut de sociétés anonymes avec un actionnariat comprenant l’Office National de l’Electricité et de l’Eau Potable (ONEE), le ministère de l’Intérieur, l’Association des Régions du Maroc (ARM). De même qu’il est prévu qu’elles se voient transférer les compétences, personnel, actifs et ressources, des gestionnaires actuels de ces services (les Régies, les antennes locales de l’ONEE, et –là où ils opèrent- les délégataires…).

Les textes instituant les SRM et définissant de façon précise leur statut sont cependant attendus.

Un comité de suivi et un comité de pilotage ont été créés, suite à la signature du mémorandum et, selon Mustapha El Habti, Gouverneur Directeur de l’eau et de l’assainissement à  la Direction générale des collectivités locales du  ministère de l’Intérieur, ces deux comités planchent actuellement tant sur l’aspect juridique du projet des SRM (un avant-projet de loi) que sur l’inventaire de ce dont elles hériteront et des conditions de transfert.

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Ce qui est sûr, c’est que dès le 1er janvier 2022, les nouvelles SRM seront opérationnelles dans quatre régions pilotes: Casablanca-Settat, Marrakech-Safi, Guelmim-Oued Noun et Souss-Massa. Les autres suivront une année plus tard (janvier 2023).

Et c’est précisément lorsque la date du lancement de la SRM de la Région de Casablanca-Settat, où opère la Lydec, a été rendue publique, que des interprétations inexactes ont foisonné dans les médias, annonçant «la fin de la gestion déléguée», alors que les délégataires Amendis et Lydec ont des contrats allant jusqu’en 2026-2027. Et –nommément- «la fin de Lydec» qui «sera remplacée par la SRM» à Casablanca…

L’on imagine l’impact de telles annonces sur une société cotée…

D’autant que la réalité diffère de ces annonces qui ont fait le Buzz. Ce que rectifie la Lydec dans son communiqué.

Le Délégataire casablancais explique tout d’abord que la SRM de Casablanca-Settat ne remplace pas la Lydec. «Selon les informations disponibles, la SRM de Casablanca-Settat interviendra sur le territoire régional à l’exclusion du périmètre de l’Etablissement de Coopération Intercommunale (ECI) «Al Baida» qui correspond au périmètre d’action de Lydec dans le cadre de son contrat de gestion déléguée.

Ainsi, Lydec continuera de mobiliser toutes ses capacités d’expertise et d’innovation, au service de l’ensemble de ses parties prenantes dans le cadre de son contrat qui demeure pleinement en vigueur jusqu’à son échéance fixée en 2027», est-il précisé dans le communiqué.

Ensuite, un point très important est souligné dans un 2ème paragraphe du communiqué.

En fait, le mémorandum de la réforme donne un nouvel avantage à la Lydec qui prendra effet avec l’entrée en fonction de la SRM de Casablanca-Settat.

Jusque-là -pour faire simple- dans certaines zones du Grand Casablanca (comme Dar Bouazza, Nouasseur), la Lydec était limitée à assurer le seul service de l’eau (sachant que l’eau, subventionnée, ne permet pas de dégager de bénéfices). Tandis que le service électricité revenait à l’ONEE. Or, c’est le service électricité qui peut couvrir les charges de celui de l’eau.

La bonne nouvelle du mémorandum, c’est qu’il permet à la Lydec –dès l’entrée en fonction de la SRM Casablanca-Settat- de prendre en charge le service électricité qu’assurait l’ONEE sur le périmètre en question du Grand Casablanca.

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C’est ce que dit le 2ème paragraphe du communiqué, dont ceux qui ont annoncé la fin de la Lydec n’ont pas saisi l’importance: «Concomitamment à la création de la SRM de Casablanca-Settat, les services de distribution d’eau et d’électricité du Grand Casablanca seront harmonisés sur le périmètre de l’ECI. Lydec se tient prête dès 2022 à reprendre la totalité des services de distribution d’eau et d’électricité sur ce périmètre, et ainsi servir environ 400 000 nouveaux clients en électricité et 100 000 nouveaux clients en eau, soit près de 30% d’activité supplémentaire.

L’ajout de cette activité sera fortement contributrice à la péréquation entre services gérés par Lydec et génératrice de synergies, dans une zone géographique en forte croissance urbaine», est-il clarifié par la filiale casablancaise de Suez.

La 2ème raison qui a poussé la Lydec à sortir de son silence, c’est la volonté de clarifier son positionnement par rapport au projet des SRM, là aussi des interprétations inexactes pouvant dénaturer ses intentions.

Certains commentaires ont, sans nuance aucune, fait état d’un désengagement de Lydec du Maroc.

La décision du pays est souveraine, certes, mais le Délégataire a tenu à préciser qu’en ce qui le concerne, il met son savoir-faire et son expertise au service des nouvelles SRM, dans le cadre des objectifs que s’est fixé le Maroc en matière de PPP (Partenariat Public-Privé).

«La création des SRM ouvre de réelles opportunités pour mettre à disposition de celles-ci les savoir-faire et expertise de Lydec dans la région de Casablanca-Settat et dans les autres Régions du Royaume, dans un cadre partenarial à définir en cohérence avec les nouvelles orientations du Royaume et la volonté des Autorités compétentes», précise le Délégataire, quant à ses intentions.  

Rappelant que depuis 1997 (24 ans), Lydec «contribue directement au développement durable de la région (Grand Casablanca) en apportant au quotidien des services de qualité essentiels aux citoyens et aux acteurs économiques dans un esprit d’efficience, d’innovation et de partenariat, la filiale marocaine de Suez propose un partenariat win-win, dans lequel elle investirait toute son expertise, avec le bonheur de poursuivre sa mission au Maroc.

BA

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