Flexibilité du dirham et banques participatives : Encore beaucoup de travail !

Flexibilité du dirham et banques participatives : Encore beaucoup de travail !

Les questions revenues lors du débat avec Abdellatif Jouahri ont porté surtout sur la réforme du taux de change. Une réforme autour de laquelle on a longuement parlé, mais qui peine encore à voir le jour… Annoncée en grande pompe, ladite réforme a été vite étouffée et le dossier semblait être clos.

Que s’est-il donc passé un certain 6 juin de l’année en cours ?

Tout allait si bien qu’on croyait que les choses tournaient comme il fallait et on a avait même prévu une conférence conjointe lors de laquelle Bank Al-Maghrib et le ministère des finances allaient faire une grande annonce… Puis, la conférence a été reportée (pour ne pas dire annulée) et plus personne ne parlait de ce sujet…

Que s’est-il donc réellement passé, alors qu’on n’a pas cessé de marteler que tous les pré-requis étaient réunis?

Jouahri précisera à cet effet qu’il faut aborder la question sur deux aspects distincts. Il y a d’abord la décision politique qui est incontestablement  une prérogative du gouvernement et puis, l’aspect technique qui est du ressort de la banque centrale. Si sur le plan technique tout était sur pied, le politique n’a pas suivi, compte tenu du temps qu’a pris  la constitution du gouvernement. Une fois en place, ce gouvernement devait encore prendre le temps de comprendre la portée de cette réforme, dont il assumera politiquement la responsabilité.

Depuis mars 2016, il a été annoncé que le Maroc allait entamer la réforme de façon volontaire, a insisté Jouahri, vu que tous les pré-requis étaient réunis. Et d’expliquer qu’il fallait passer à l’étape pratique, notamment à travers une large communication et une préparation de l’ensemble des intervenants. Dans ce cadre, a fait savoir le wali, une vingtaine de réunions ont été tenues avec les banques, 14 réunions avec la CGEM, 4 réunions avec les bureaux de change et un road show à l’étranger avec les MRE, à Paris, Bruxelles et Madrid. Une fois le gouvernement en place, une réunion a été également tenue avec le chef de gouvernement. Il fallait comprendre que cette réforme n’est pas instaurée juste pour réformer. Elle touche au change et doit ainsi servir de levier aux réformes que le gouvernement compte entamer, notamment pour ce qui est de l’emploi, de la croissance et de la compétitivité… Aujourd’hui, si le gouvernement a décidé de reporter, c’est qu’il veut prendre le temps pour mieux voir les visées de cette réforme, afin de bien la mener durant toutes les étapes de sa mise en œuvre… Jouahri expliquera ainsi: «Si on recule pour mieux apprécier et mieux soutenir la réforme du taux de change, il me semble que c’est positif. S’il y a lieu de mener des études ou des éléments d’information complémentaires, nous sommes là pour faire les simulations qu’il faut pour une mesure qui durera pendant plusieurs années».  Le wali de BAM n’a pas manqué de souligner que cette réforme renforcera la capacité de l’économie marocaine à absorber les chocs externes et contribuera à préserver sa compétitivité.
Tous les pré-requis nécessaires à la mise en place de cette réforme, à savoir, entre autres, une soutenabilité budgétaire à moyen terme, un bon niveau de réserves de changes, une inflation maîtrisée et un système bancaire solide, ont été atteints, a-t-il encore rappelé pour, ensuite, louer les efforts consentis par le Maroc dans le domaine de l’inclusion financière, visant à garantir une bancarisation au profit des différents segments de la population, promouvoir l’éducation financière et mieux financer les TPME. Un appel clair à positiver et à tirer les leçons de ce qui s’est passé, pour mieux avancer car, a conclu Jouahri, le temps est aux réformes.

Sortie du Trésor sur le marché international | Des discussions sont engagées (Jouahri)

Sur le plan des banques participatives, le wali de la banque centrale s’est montré très positif, relevant que ces banques sont, aujourd’hui, bel et bien là et qu’elles se sont mises au travail en attendant de finaliser l’ensemble des procédures et des textes adéquats. Un travail, a-t-il dit, «colossal» auquel s’attèle le Conseil supérieur des Oulémas (CSO) qui prend aussi le temps pour mieux comprendre, compte tenu de l’importance d’une «Fatwa» qui ne doit en aucun cas être prodiguée à la légère. Mais, rassurant, Jouahri soulignera que c’est maintenant sur la bonne voie.

H. Dades

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