Cette année, ce n’est pas pareil…

Depuis l’accession au Trône du Roi Mohammed VI (en 1999), chaque année, à la même date (dernière semaine de juillet), la presse –aussi bien nationale qu’internationale- saisissait l’occasion de cet anniversaire pour dresser un bilan des réalisations du Maroc sous le nouveau règne. Les media, chacun selon sa ligne éditoriale -et l’angle d’attaque qui va avec- livraient leur appréciation des avancées, des retards (voire reculs) et des perspectives de la marche du royaume.

Cette année, il n’est bien sûr pas question de renoncer à l’exercice, mais rien n’est pareil.

Le bilan est bien moins important que les perspectives.

Le Maroc, tout comme le reste du monde arabe, traverse une conjoncture particulière.

 

Jusque-là, il en a assuré une gestion intelligente. Pas de bains de sang, pas de pays en ruines, pas de morts par centaines, voire par milliers, comme en Libye ou en Syrie… Mais un dialogue national sur des réformes institutionnelles qui a permis l’adoption d’une nouvelle Constitution par référendum. Et assez de clairvoyance de la part des pouvoirs publics pour comprendre que les vents de contestation soufflent sur toute la région sans exception ; que les temps sont à la liberté d’expression et d’action ; et que plus la répression serait dure, plus les risques d’embrasement seraient grands.

Cependant, tout n’est pas fini, loin s’en faut. Si le Maroc a une nouvelle Constitution qui consacre des avancées historiques, notamment au niveau de la séparation des pouvoirs et des droits de l’homme, il reste encore à en réussir la mise en oeuvre.

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C’est le plus difficile. Car cela doit se faire dans un contexte où, bien que la majorité des citoyens adhère au processus en cours, le sentiment d’incertitude est toujours présent, nourri par l’activisme de ceux qui, pour une raison ou pour une autre, continuent de souffler sur le feu.

Or, c’est à ce niveau-là que l’avenir du Maroc se joue.

Les Marocains font l’apprentissage de la démocratie. Il n’est pas certain que tout un chacun sache éviter les excès.

De plus, la palette des opposants au Maroc s’est singulièrement diversifiée. Il suffit de s’arrêter sur l’identité de ceux qui se réclament du Mouvement du 20 février et/ou des mouvances qui disent le composer pour le comprendre. On y trouve de tout. Aussi bien les opposants des années soixante, jusque-là plus ou moins forcés au silence (comme Annahj Addimocrati), que les simples individus (ce sont les «Mr Jourdan» de la contestation) en colère pour avoir perdu un poste, pour n’avoir pas un salaire satisfaisant, ou pour avoir pâti d’une décision de justice… En passant par des entités politiques résolues à en découdre avec le régime et auxquelles le Mouvement du 20 février offre un cadre opportun où elles n’ont pas hésité à se fondre (c’est le cas d’Al Adl Walihssane, par exemple).

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Cette année donc, ce n’est pas le passé qu’il faut décortiquer, mais l’avenir qu’il faut essayer d’envisager avec toutes ces données présentes à l’esprit.

Il nous faudra à nous autres Marocains beaucoup de maturité pour construire un Etat de droit sans rien perdre des acquis et sans aggraver notre situation économique et financière.

Il nous faudra aussi éviter de tomber dans les pièges des clichés. Ceux qui s’attaquent à la monarchie juste parce qu’il est de bon ton de s’y attaquer font une grave erreur. La Monarchie –qu’on le veuille ou non- c’est la garantie de l’unité du Maroc. Se battre pour un Etat de droit n’exclut pas ipso facto, comme tentent de nous le faire croire certains, de préserver une institution qui, à elle seule, porte l’image d’un Maroc stable à l’intérieur et fort à l’extérieur… Notamment quand cette monarchie se met à l’écoute du peuple, comme on l’a vu faire en ce printemps arabe, au moment où d’autres monarchies (ou chefs d’Etat), ailleurs, tiraient sur les leurs.

Cette année, il nous faudra créer l’espoir, non pas à partir de ce que nous avons fait, mais compte tenu de ce que nous ferons.

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