Dimanche 4 juin 2017, la Conférence de la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), a donné son accord de principe à la demande d’adhésion du Maroc à ce groupement régional. Le communiqué final, sanctionnant les travaux du 51ème Sommet ordinaire de la Conférence des chefs d’Etat et de gouvernement, soulignait aussi qu’il a été décidé d’inviter SM le Roi Mohammed VI à la prochaine session ordinaire de la CEDEAO.
Les leaders ouest-africains ont donné leur accord de principe pour l’adhésion du Royaume du Maroc à la CEDEAO, eu égard aux liens forts et multidimensionnels de coopération qui lient le Maroc aux Etats de cette organisation sous-régionale.
Le sommet a demandé à la commission de la CEDEAO d’examiner les implications d’une telle adhésion, conformément aux dispositions du traité révisé de la CEDEAO et de soumettre les résultats à sa prochaine session.
Une reconnaissance des efforts du Roi
Cette décision revêt une importance cruciale, dans le cadre de la nouvelle politique africaine du Maroc, sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI. Sur le plan politique, la décision de la CEDEAO d’inviter SM le Roi Mohammed VI à la prochaine session ordinaire de la Communauté est une illustration du rôle du Souverain dans la consolidation des liens de coopération et de partenariat solidaire unissant le Maroc et les pays de cet espace intégré d’Afrique de l’Ouest et, au-delà, avec le reste du continent.
Dans ce sens, le choix stratégique de la coopération sud-sud adopté par le Royaume et les visites successives de SM le Roi Mohammed VI à de nombreux pays africains donnent pleinement leurs fruits en ouvrant des perspectives prometteuses …
L’accord de principe est aussi une reconnaissance des efforts du Royaume et sa contribution au développement de l’Afrique, sous la conduite de SM le Roi Mohammed VI. Il est à rappeler que les visites effectuées par le souverain à une vingtaine de pays africains ont été couronnées par la signature de plusieurs conventions de coopération et de partenariat et le lancement de grands projets. L’adhésion, aujourd’hui, du Royaume à ce regroupement économique régional contribuera sans doute au renforcement de la coopération entre le Maroc et les pays africains, notamment dans les domaines politique, économique et sécuritaire. Ces grands projets de partenariat lancés par le Maroc en Afrique l’ont propulsé au rang du deuxième investisseur africain sur le continent, confortant ainsi la place de choix qu’occupe le Royaume sur le plan économique au niveau continental.
Un grand pas sur la voie de l’intégration
Ainsi, plus de quatre mois après son retour au sein de la famille institutionnelle africaine, acté en janvier dernier à Addis-Abeba, lors du Sommet de l’Union africaine, le Maroc a franchi un grand pas sur la voie de l’intégration d’une autre organisation continentale. La voix de la sagesse prend de nouveau le devant et la clairvoyance des chefs d’Etat ouest-africains a primé. Par cet accord de principe pour l’adhésion du Maroc, les 15 de la CEDEAO ont misé sur l’avenir et saisi une opportunité de développement et de prospérité offerte par un partenaire sérieux et entreprenant. Ce dernier a fait preuve, à travers son dynamisme économique et son engagement pour le partenariat gagnant-gagnant, d’une volonté inébranlable pour accompagner et asseoir l’épanouissement socio-économique du Continent sur des fondements solides.
Entreprise et déployée sous l’impulsion de SM le Roi Mohammed VI, cette pleine ouverture du Royaume sur l’Afrique peut être citée, aujourd’hui, en modèle réussi de partenariat sud-sud et d’échanges gagnant-gagnant qui ont hissé le Maroc aux premiers rangs des investisseurs dans le Continent.
La CEDEAO, qui constitue la région la plus intégrée et la plus évoluée de l’Afrique, a ainsi pris une décision historique qui bouleversera les données géostratégiques au niveau continental et donnera à ce groupement un poids incontournable sur les plans régional et international.
En termes d’intérêts, l’intégration du Maroc en tant que 16ème membre de la CEDEAO sera porteuse d’apports considérables aussi bien pour le Royaume que pour ce groupement régional. C’est une nouvelle dynamique qui bénéficiera au Maroc et aux autres membres.
En effet, l’adhésion institutionnelle du Maroc à cet espace sous-régional ne sera qu’une conséquence naturelle, d’abord de l’histoire commune et intense entre le Royaume et l’Afrique de l’Ouest et, ensuite, des relations culturelles, humaines et économiques entre les deux parties.
Ce qui reste à faire
Concrètement, la prochaine étape de cette adhésion est juridique. Les 15 ont ainsi chargé la commission de la CEDEAO d’examiner les implications de l’adhésion, conformément aux dispositions du traité révisé de la CEDEAO et de soumettre les résultats à sa prochaine session. La commission doit donc examiner les dispositions juridiques à adapter, pour rendre cette adhésion effective et travailler dans le cadre d’une CEDEAO à 16 membres. Le Maroc entreprendra, de son côté, un travail juridique par rapport aux textes fondateurs de la CEDEAO qu’il va devoir ratifier. L’aspect technique permettra par la suite, quant à lui, de négocier les différents secteurs et domaines qui constituent l’acquis de la CEDEAO.
Ainsi, la réussite de l’Afrique est certainement plus proche, lorsque l’intelligence collective de ses élites est engagée, faisant savoir qu’avec ses 16 pays, la CEDEAO offrira certainement l’espace favorable pour cette interaction. A noter que la prochaine session ordinaire de la CEDEAO se tiendra en décembre prochain au Togo.
Lors de cette session, il a également été décidé d’admettre la Tunisie en tant que pays observateur et l’invitation a été adressée à la Mauritanie pour réintégrer la communauté qu’elle avait quittée en 2000 (11 ans après la création de l’UMA). Il est difficile de s’empêcher d’avoir une triste pensée pour l’Union du Maghreb arabe (UMA), projet de communauté économique et politique nord-africaine encore en mal de démarrage d’un développement économique et politique de la région.
Enfin, face à la léthargie de l’UMA, il était tout à fait normal que le Maroc cherche à adhérer à d’autres groupements régionaux, du calibre de la CEDEAO qui occupera une place majeure au sein de l’Afrique et y jouera un rôle prépondérant.
Hamid Dades