Maroc-USA, côté économique…

Attijariwafa bank et Ex Im Bank 2013

Le Maroc n’est pas revenu bredouille de la dernière visite royale aux Etats-Unis d’Amérique. En plus des accords de partenariats bilatéraux signés, la carte de hub régional a également été avancée.

C’est un constat sans appel: la dernière visite du Roi Mohammed VI aux Etats-Unis d’Amérique, les 21 et 22 novembre 2013, a insufflé une nouvelle dynamique aux relations économiques entre les deux pays.
Certes, le Maroc est le premier pays de sa région avec lequel les USA ont signé un accord de libre-échange (ALE) -voir encadré-. Mais cet accord traîne dans différents domaines, pour ne citer que les nombreuses barrières non tarifaires dont se plaignent sans cesse les exportateurs locaux. C’est ainsi que les deux partenaires ont signé un accord de facilitation des échanges, le 22 novembre 2013 à la Maison Blanche, lors du Sommet présidé par le président américain, Barack Obama et le Souverain. Selon le communiqué conjoint publié par la Maison Blanche, cet accord a pour objectif de redynamiser l’ALE Maroc-USA afin de donner un nouvel élan aux investissements, aux nouvelles technologies de l’information et de la communication et au commerce des services. Et c’est sur ce dernier chapitre -il est utile de le rappeler- que l’ALE Maroc-Union européenne bute encore, pour la simple raison que, comme l’a expliqué à maintes reprises la CGEM, la mise à niveau du tissu entrepreneurial national requiert plus de temps.
Un autre accord a été conclu, portant cette fois-ci sur l’assistance douanière mutuelle. Objectif: «élargir la coopération bilatérale en matière de détection du blanchiment d’argent, de fraude commerciale et d’autres crimes financiers », est-il rapporté. Question d’encourager les projets de modernisation douanière en favorisant la simplification des procédures et l’harmonisation des règlements. Tout cela dans le cadre d’un plan de formation et d’échange d’informations.

La carte de hub régional

Cela dit, il faut souligner que les deux accords signés sont en définitive une passerelle, pour les Américains, vers le continent noir, étant donné que c’est une carte stratégique dont jouit le Maroc et qui intéresse le pays de l’Oncle Sam. En tant que hub régional pour l’Afrique et le Moyen orient, le Maroc offre aux investisseurs américains la possibilité d’accéder à un marché de plus d’un milliard de consommateurs. Plus encore, le continent africain (devenu le théâtre d’une compétition économique) a enregistré ces dernières années des taux de croissance des plus réussis à l’échelle planétaire. Et les Américains tablent sur la présence historique du Maroc afin de pousser leurs pions. Ils le reconnaissent d’ailleurs en affirmant que leur allié stratégique (désigné en 2004 comme allié majeur hors OTAN) est une véritable «plate-forme pour l’Afrique du Nord et l’Afrique subsaharienne en termes de commerce et d’investissement»; tout en gardant un œil vigilant sur les mesures insuffisantes pour l’amélioration de l’environnement des affaires. Ils n’ont pas manqué, à cette occasion, de lancer un appel pour «le maintien d’un climat d’affaires plus attrayant pour l’investissement au Maroc».
Par ailleurs, les ambitions marocaines pour promouvoir davantage la coopération économique bilatérale ne sont pas à démontrer. En attestent les préparatifs pour l’accueil, en 2014 à Rabat, de la deuxième conférence sur le développement des affaires entre les Etats-Unis et le Maroc qui vont bon train. Une rencontre qui se présente comme une grand-messe des secteurs de l’aéronautique, de l’agriculture, de l’agro-alimentaire, de l’automobile ou encore de l’énergie.
Et ce n’est pas tout pour l’année prochaine: le Maroc s’est montré également favorable pour accueillir le Sommet Mondial de l’Entrepreneuriat. Des pas en avant…

Mehdi Bensaid s’entretient avec le ministre israélien de la coopération régionale

Mohamed Mounjid

AWB-Ex-Im Bank
Signature d’un mémorandum d’entente

Attijariwafa bank et Ex-Im Bank (Export-Import Bank of the United States) ont signé, le 21 novembre 2013 à Washington, en marge de la visite royale, un mémorandum d’entente. Cet accord permet aux clients des parties contractuelles de bénéficier des opportunités d’accompagnement et de financement, y compris la sécurisation de leurs sources d’approvisionnement. A ce titre, AWB s’engage à mettre à la disposition de l’agence gouvernementale américaine son expérience et son savoir-faire. «Ex-Im Bank émettra des garanties et des assurances crédit en faveur des prêteurs qualifiés ou exportateurs américains qui commercent avec les clients d’Attijariwafa bank dans tous les pays de présence d’AWB, en Afrique du Nord, Afrique de l’Ouest et Afrique Centrale», note un communiqué. Pour sa part, Ex-Im Bank s’est dit prête à collaborer conjointement pour le financement des PME-PMI, ainsi que d’autres secteurs, comme l’énergie.

 

CGEM-IGD
Forum conjoint au Nigeria

Quand il s’agit d’opportunités d’investissements, surtout dans le continent africain, les Américains ne lâchent pas prise. Ils misent gros sur le Maroc en tant que hub régional. Les deux partenaires ont d’ailleurs convenu d’organiser, les 5 et 6 mai 2014 au Nigeria, un forum d’affaires conjoint. Objectif: mener des actions de prospection du potentiel énorme que recèle le continent noir. Il est question aussi de réaliser des investissements conjoints. A ce titre, «Miriem Bensalah Chaqroun, présidente de la Confédération générale des entreprises du Maroc (CGEM) et Lionel C. Johnson, vice-président général de Initiative for Global Development (IGD) ont signé, vendredi 22 novembre 2013 à Washington, un mémorandum d’entente ayant pour objectif de promouvoir l’investissement, la croissance économique et la création d’emplois durables à travers des projets dans plusieurs secteurs économiques, particulièrement les infrastructures, l’énergie, les services financiers et l’agrobusiness», note un communiqué de la Confédération.

La Chambre des représentants salue la reconnaissance US historique de la souveraineté du Maroc sur son Sahara

 

Un ALE pour améliorer la compétitivité

Signé en 2004, pour une entrée en vigueur en 2006, l’accord de libre-échange Maroc-USA permet aux deux pays de renforcer leur coopération malgré la différence du niveau de développement et de la dimension des deux économies. Il porte sur plusieurs secteurs tels le commerce des biens et services. L’accord permet aussi un accès libre au marché américain de la quasi-totalité des produits industriels marocains et de la pêche. S’agissant de l’agriculture et du textile, le démantèlement tarifaire dépendra des délais nécessaires pour leur mise à niveau. Il porte également sur les aspects liés aux marchés publics, la douane, les investissements, le droit de la propriété intellectuelle, l’environnement, le travail et à d’autres questions juridiques. Enfin, concernant les échanges commerciaux effectués dans le cadre de l’ALE, ils sont caractérisés par la prédominance des importations, entraînant ainsi un creusement du déficit commercial. En 2012, les achats en provenance du marché américain ont totalisé 12,6 milliards de dirhams, contre 9,3MMDH en 2010. Même tendance haussière au niveau des exportations qui se sont chiffrées à 5,4MMDH, au lieu de 3,5MMDH.

 

Millennium Challenge Compact (MCC)
Vers un second compact

Reconnaissant ses engagements dans le processus des réformes, les Etats-Unis d’Amérique ont conclu avec le Maroc, le 31 août 2007, un programme d’aide au développement économique pour une enveloppe qui s’élève à 697,5 millions de dollars US. Ce programme dit Compact MCA-Maroc est destiné à financer les initiatives visant à lutter contre la pauvreté et relever le niveau de vie des populations nécessiteuses à travers l’accompagnement de projets à vocation socioéconomique. Ce dispositif, qui a pris fin le 15 septembre 2013, porte en effet sur bon nombre d’activités que sont l’arboriculture fruitière, la pêche artisanale, l’artisanat (Médina de Fès), les services financiers et le soutien aux très petites entreprises. A noter que le Maroc brigue un second compact, mais qui visiblement prendra encore un peu de temps. Il s’agira d’accorder une attention particulière au suivi et à l’évaluation des réalisations, question de mesurer l’impact du programme sur les populations ciblées.

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