Bourse de Casablanca Y croire, malgré les apparences…

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Les signes de reprise durant le second semestre se profilent à l’horizon. Comme preuve, la Banque Centrale Populaire, Lafarge ou encore Alliances pourraient intégrer au mois de mars 2014 l’indice MSCI Emerging Markets, selon l’analyste financier, Nasreddine Lazrak.

«Un optimisme sous réserve». Ainsi commente Nasreddine Lazrak, analyste financier au sein d’Upline Group, la tendance du marché boursier durant le second semestre de l’année en cours. Ne s’agit-il pas là d’un trompe-l’œil? Surtout que la cote a marqué dernièrement le retrait de deux sociétés opérant dans le secteur des engrais, à savoir la Société chérifienne des engrais (SCE) et Fertima. Une troisième (la Sofac) semble être en route.
A noter que pour la première entreprise, la radiation est déjà actée, tandis que la seconde attend toujours la décision de recevabilité du Conseil déontologique des valeurs mobilières (CDVM) qui devrait se prononcer incessamment. Suscitant certes des inquiétudes sur les perspectives boursières, ce retrait a-t-il réellement un impact sur la Bourse? «Non. D’ailleurs, c’est une bonne chose dans la mesure où cette opération de toilettage, qui ne permet de garder que les sociétés en bonne santé, se veut bénéfique pour la Bourse», répond Lazrak, soulignant que les deux sociétés en question n’ont aucune valeur ajoutée en matière de liquidités, étant donné que leur offre est quasi limitée.

Les bienfaits du déclassement

L’optimisme prudent de l’analyste financier trouve son fondement aussi dans le déclassement en juin dernier du Maroc de la section «Emerging Markets» à celle de «Frontier Market» par Morgan Stanly Capital international (MSCI). Contrairement à ce que l’on pourrait penser de cette dégradation du Maroc, Lazrak y voit une opportunité dans le sens où généralement les opérateurs économiques, plus précisément ceux boursiers, ne redoublent d’efforts qu’après l’annonce des mises en garde et des sanctions infligées par les agences internationales. Les réactions des autorités de la place, sursaut d’orgueil oblige, devraient suivre. L’analyste conçoit que le déclassement du marché boursier, pour le placer à partir du mois de novembre prochain dans l’indice MSCI Frontier Markets, favorise en revanche sa visibilité sur les radars des investisseurs étrangers. Gardant un ton optimiste, Lazrak prévoit qu’avec la flexibilité des règles d’éligibilité, d’autres sociétés marocaines comme la Banque Centrale Populaire (BCP), Lafarge ou encore Alliances auront désormais la possibilité de rejoindre en mars 2014 les seules sociétés représentant le Maroc, jusqu’alors, à savoir Maroc Télécom, Attijariwafa bank et Addoha.

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Psychologie des investisseurs

Ce qui ne manquerait pas de redonner confiance au marché boursier marocain, dont les investisseurs étrangers détiennent 28%. Et ce n’est qu’à ce moment-là, en observant l’afflux des étrangers, que les acheteurs locaux s’y mettent. Une attitude qui dénote d’un effet plus psychique que rationnel, trait caractéristique du raisonnement économique des Marocains, analyse l’expert d’Upline Group.
Par ailleurs, son optimisme part d’un certain nombre de signaux ayant trait aux résultats financiers semestriels des sociétés cotées ayant affiché une correction à la hausse, mais pas seulement. Les indicateurs macroéconomiques y sont également pour quelque chose. En détail, Lazrak explique que, contrairement aux prévisions du marché, les banques et les sociétés immobilières ont pu améliorer leur situation financière mieux que prévu, comme le montre l’évolution de leur chiffre d’affaires et leur résultat net à fin juin dernier. De telles performances se répercuteront positivement sur les pressions exercées sur la place casablancaise, ajoute-t-il. Contrairement à l’exercice précédent, le premier semestre 2013 a enregistré moins de publication de profit warning, laissant augurer un second semestre plus prometteur en ligne avec les signes de reprise au niveau de la zone euro. «Pour le deuxième semestre 2013, la reprise dans les pays avancés devait se poursuivre globalement comme le laisse indiquer l’évolution favorable de plusieurs indicateurs à haute fréquence», note Bank Al-Maghreb dans son dernier rapport sur la politique monétaire. Une tendance confirmée par l’amélioration des indicateurs de la balance courante en mesure d’impacter positivement la psychologie des investisseurs, constate Lazrak. En effet, les recettes MRE se sont appréciées de 1% à 38,4 milliards de DH (MMDH) à fin août 2013. Il en est de même pour les recettes voyages qui ont progressé de 2,1% à 38,4 MMDH. Les flux des IDE ont affiché plutôt une avancée notable de 31,9% à 20,7 MMDH. BMCE Capital Research partage le même constat dans une étude sectorielle. «En tenant compte des éventuelles pesanteurs économiques et des effets de décalage, nous pensons qu’une reprise pourrait valablement se dessiner sur le Marché boursier marocain à partir du dernier trimestre de 2013», peut-on lire.
Ceci dit, l’atonie du marché boursier n’est pas à démontrer. Un marché restreint et peu liquide. Et ce n’est pas Lazrak qui dira le contraire: «La baisse inquiétante des liquidités rend l’exercice d’anticipation des perspectives boursières plus complexe», éclaire-t-il. La faiblesse grandissante de la volumétrie, couplée de la dégradation de la capitalisation flottante, remet en question le potentiel d’attractivité de la Bourse au même titre que sa crédibilité. Raison pour laquelle les nouvelles opérations d’introduction en Bourse se font de plus en plus rares, contrairement aux ambitions stratégiques de développement de la place financière. Les échos du marché laissent entendre que la société Jorf Lasfar électricité compagnie (Jlec) se prépare à entrer en Bourse d’ici la fin de l’année.

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A quand la réforme?

Cela ne devrait pas faire oublier les réformes financières promises. La grande réforme (marché à terme, introduction de nouveaux produits…) se fait toujours attendre et plusieurs pistes de perfectionnement à moyen et long termes se profilent. En vue d’attribuer à la Bourse casablancaise le poids qui lui sied, BMCE Capital Research propose ainsi de revoir à la hausse le niveau des incitations fiscales et réglementaires dans l’objectif d’attirer plus d’investisseurs. Il est conseillé aussi de mener une refonte en profondeur du cadre réglementaire, question de le rendre plus adapté à la réalité du marché financier. «La libération de la tutelle législative» devait en outre conférer de l’autonomie et de la souplesse à ce marché «en retard sur ses voisins et comparables». Les analystes recommandent enfin de «mettre en place de nouveaux produits financiers (marché à terme, prêts de titre, options, etc.) qui permettraient aux investisseurs de diversifier leur univers de placement, mais également de mettre à niveau le marché financier marocain».

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