Victoire de Macron : La presse internationale soulagée

Victoire de Macron : La presse internationale soulagée

L’élection du centriste pro-européen, Emmanuel Macron, à la présidentielle française, face à son adversaire d’extrême droite, Marine Le Pen, constitue une victoire contre le populisme et un soulagement pour l’Europe. Mais tout reste à faire pour le plus jeune chef de l’Etat français, selon la presse française. Le quotidien Le Monde voit plusieurs «raisons de relativiser ce succès»: «Une grande partie des Français n’a pas voté ‘‘pour’’ un candidat mais ‘‘contre’’ l’extrême droite», ainsi que le niveau record d’abstentions et de votes blanc et nul. Emmanuel Macron sera «le président dont la légitimité sortie des urnes sera, probablement, la plus rapidement remise en cause».

Pour le quotidien de gauche Libération, il s’agit d’une «victoire sous pression», car «la forte abstention, malgré la menace FN, est déjà le signe d’une insatisfaction vis-à-vis du nouveau président». «Dans l’ultime bataille, la République l’emporte. Ebranlée, fissurée, bousculée par un parti de l’intolérance qui a réuni jusqu’à 42% des intentions de vote durant la campagne, la France vient de signifier aux xénophobes -même s’ils restent forts, menaçants, actifs- qu’elle ne voulait pas d’eux», écrit avec soulagement Laurent Joffrin, le directeur du journal.

Le quotidien de droite Le Figaro voit «une élection en demi-teinte», avec la plus forte abstention depuis 1969 et une dispersion de l’électorat en quatre blocs. Le journal anticipe des législatives difficiles pour le nouveau président «d’ores et déjà privé». Très enjoué, Les Echos salue «La France qui ose» au lendemain du second tour. «Il y a longtemps que l’on n’avait pas accolé ces deux mots. La France sourit. Avec Emmanuel Macron, élu très largement ce dimanche, la France grondeuse a conjuré la fatalité populiste qui semblait gagner le monde occidental. Macron ou l’anti-Trump», se félicite le quotidien économique.

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Coup d’arrêt aux populistes

«La France triomphe du radicalisme», titre ainsi le journal El País qui poursuit: «La France a choisi Macron et contient le populisme. La victoire d’Emmanuel Macron à l’élection présidentielle, un pro-Européen et un ex-banquier libéral, a contenu la vague du mécontentement populiste qui a triomphé en novembre à l’élection présidentielle américaine et avant le referendum britannique». «Après le Brexit et Trump, il n’y aura pas Le Pen». Le ton est encore plus direct pour le quotidien allemand conservateur, Frankfurter Allgemeine Zeitung, qui titre: «L’Europe évite le cauchemar. L’impensable a été évité: la France ne va pas être dirigée par une femme d’extrême droite. En Allemagne, le quotidien Berliner Kurier écrit «Vive l’Europe», tandis que sur son site web, Die Welt, publie une photo d’Emmanuel Macron faisant un clin d’œil. «Chapeau, Monsieur le Président», titre le journal d’outre-Rhin. La victoire nette d’Emmanuel Macron donne de la confiance, mais l’Europe ne doit pas se faire d’illusions pour autant».

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Même son de cloche en Suisse où Le Temps salue un «homme neuf». «Emmanuel Macron a réussi son pari insensé. Au-delà du niveau de l’abstention, de la radicalisation des extrêmes à droite comme à gauche et du délitement des partis traditionnels, l’enseignement principal de ce 7 mai est que la France s’est choisie un homme neuf pour entamer sa transformation». En Grande-Bretagne, The Guardian souhaite déjà «bonne chance» à Emmanuel Macron qui va en avoir besoin», car «le pays reste divisé». Le quotidien s’inquiète du niveau record de l’extrême-droite: «Tout autre résultat aurait été une catastrophe européenne et pour une fois, heureusement, les sondages avaient raison».  

Le quotidien belge Le Soir se projette dans l’après, titrant «Pour Macron, tout commence». Considérant la France comme un «gigantesque laboratoire politique», l’éditorialiste Béatrice Delvaux affirme que le candidat d’En marche! va devoir «apaiser, convaincre, conquérir et rassembler» au plus vite. Elle en profite pour faire passer «un petit message»: «Le président Macron ne vivra qu’un été si l’Europe continue de regarder les inégalités se creuser».
Le quotidien russe Komsomolskaïa Pravda se montre particulièrement critique à l’égard du nouveau président français. «Ils ont mérité Macron», titre le tabloïd Komsomolskaïa Pravda. Les Français se sont choisi un Macron en caoutchouc, ils vont subir l’enfer de la mondialisation».

Patrice Zehr

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