Parlement : Les élus en vacances !?

Parlement : Les élus en vacances !?

Drôle de situation: les deux Chambres du Parlement ont bouclé la session d’automne avant même de l’avoir entamée. Une session maigre et blanche, que les citoyens ont du mal à comprendre et à accepter.

Maigre, blanche et léthargique. Tels sont les qualificatifs qui ont fait la Une des médias marocains, au lendemain de la clôture de la Session d’automne de l’année législative 2016-2017 des deux Chambres des conseillers et des représentants.

Maigre session, les faits le confirment et la Chambre des Représentants ne peut s’en enorgueillir, puisqu’elle n’a à son actif que deux séances plénières, l’une ayant permis d’élire son nouveau président, en la personne de l’USFPéiste Habib El Malki et l’autre dictée par le retour du Maroc à l’Union Africaine, le législatif se devant, séance tenante, d’adopter la loi 01-17 relative à l’Acte constitutif de l’Union Africaine.

Parlementaires en vacances

Pour la Chambre des Conseillers, le bilan est jugé maigre par son président, le PAMiste Abdelhakim Benchemmas. Les parlementaires sont partis en vacances, alors que le blocage des tractations pour la formation du nouveau gouvernement perdure, du fait que toutes les parties concernées campent sur leurs positions et ne font pas de concession pour décrisper l’ambiance électrique qui règne en maître.

Chômage

Depuis l’ouverture de la session d’automne, en octobre 2016, les parlementaires des deux Chambres confondues sont quasiment au chômage, se roulant les pouces. «Normal, il n’y a pas de gouvernement», a dit un député du PI. «Mais ce que les électeurs contestent, c’est que les élus sont payés par les contribuables à ne rien faire», nous a confié un citoyen qui déplore, quant à lui, la retraite des parlementaires et leurs salaires qu’il juge injustifiables; estimant que la restitution par les élus du PAM de leurs salaires des trois premiers mois, puisqu’ils ne les ont pas mérités, étant au chômage, le prouve.

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Si la Chambre des représentants a essayé d’éviter un maigre bilan législatif par des rencontres avec les présidents ou les représentants d’institutions parlementaires internationales, en vue de consolider les relations avec leurs pays, la Chambre des conseillers, elle, a sauvé la mise en organisant forums et Journées d’étude abordant des sujets d’actualité. Le dernier en date s’est focalisé sur «La lutte contre le terrorisme et l’extrémisme violent dans la Méditerranée, quelle coopération entre les deux rives? (Modèle marocain)». Ce séminaire, organisé en partenariat avec l’Assemblée Parlementaire de la Méditerranée, a décortiqué l’expérience marocaine en matière de lutte contre le terrorisme et s’y est référé en tant qu’expérience réussie qui mérite que l’on s’y attarde et qu’on la prenne comme exemple.

Malgré le fait que les séances des questions orales (32 séances hebdomadaires) sont devenues de plus en plus monotones et n’attiraient plus la foule, les Marocains les auraient préférées à cette léthargie. Des altercations entre les parlementaires et le gouvernement auraient été meilleures que cette inactivité. Sans oublier les séances mensuelles de l’oral du chef de gouvernement, une réelle opportunité, autant pour les parlementaires que pour le chef de gouvernement, Abdelilah Benkirane, pour se livrer à un bras de fer que chacune des deux parties cherchait à remporter; surtout que ces séances d’oral étaient transmises en direct par la télévision publique et très suivies par les citoyens.

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Un absent de taille

Le grand absent de cette session d’automne a été, sans conteste, le projet de loi de Finances, celui-ci étant le bois nécessaire au réchauffement de la marmite parlementaire, à travers les différentes commissions parlementaires permanentes qui ont été constituées lors de cette session, ainsi que le Bureau de la Chambre des représentants. Certes, ces commissions parlementaires ont été constituées et leurs présidents connus, mais elles n’ont à leur actif ni réunion, ni aucun texte de loi à se mettre sous la dent.

Pour une politique de proximité

En attendant la seconde session parlementaire, qui ne s’ouvrira que le deuxième vendredi d’avril prochain, il faut espérer que nos honorables élus ne se croisent pas les bras durant cette longue pause et qu’ils reprennent contact avec les électeurs qui leur ont fait confiance en votant pour eux, afin de les écouter, de connaître leurs doléances et de faire en sorte d’ériger une politique de proximité. Car les électeurs se plaignent -et ils n’ont pas tort- de l’absence de leurs élus une fois la campagne électorale finie.

Mohammed Nafaa

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