Réforme de l’enseignement : L’école entre promesses et amertume

Réforme de l’enseignement : L’école entre promesses et amertume

La Vision stratégique 2015-2030 pour  la réforme de l’enseignement est un programme auquel SM le Roi Mohammed VI accorde un intérêt particulier. Pour en mesurer l’état d’avancement, le Souverain a présidé, au Palais royal de Rabat, la cérémonie de présentation du bilan d’étape de cette Vision.

Au Maroc, l’école ne joue plus son rôle, dans le sens où elle fabrique des diplômés chômeurs aux compétences incompatibles avec les exigences du marché du travail. Cette réalité a été rappelée à maintes reprises par le Souverain dans ses différents Discours. Derniers en date, ceux du 31 juillet et du 20 août 2018. SM le Roi y a réprimandé le gouvernement, le sommant de placer l’enseignement et la lutte contre le chômage des jeunes en tête des priorités.

Suite aux Orientations royales, le ministre de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Saïd Amzazi, a présenté, pas plus tard que le 17 septembre 2018,  quelques mesures phares de la Vision stratégique. Il a également fait le point de ce qui a été réalisé dans ce domaine.

Engagements pris

Pour Amzazi, la vision stratégique de la réforme du système éducatif marocain traduit l’importance stratégique que revêt la formation pour l’avenir du pays et des générations futures. A ce propos, le ministre a souligné que, pour réussir la réforme du système éducatif marocain, il faudrait donner une nouvelle impulsion aux programmes sociaux visant à lutter contre les entraves socio-économiques à la scolarisation, outre la réduction des charges financières qui pèsent sur les familles qui tiennent à scolariser leurs enfants aux dépens de leur confort.

Pour parvenir à la réalisation de l’ensemble des objectifs précités, le ministre de l’Education nationale a annoncé une série de mesures. Il s’agit, entre autres, de la consolidation du programme d’appui financier «Tayssir» et la pérennisation de ses acquis, de la mise en œuvre du programme de généralisation et de développement de l’enseignement préscolaire, du renforcement des prestations d’hébergement, de restauration et de transport scolaire et de l’amélioration des prestations sociales au profit des étudiants de l’enseignement supérieur.

Pour Amzazi, l’amélioration du niveau de scolarisation des élèves se répercutera directement sur le taux de déperdition scolaire que le ministre a promis de réduire. D’après ses estimations, ce taux devrait passer de 5,7% actuellement au primaire, en milieu rural, à 1% au titre de l’année scolaire 2024-2025; et de 12% actuellement en cycle collégial, en milieu rural et urbain, à 3% au titre de la même période.   

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En ce qui concerne l’inadéquation entre la formation et les exigences du marché du travail, Saïd Amzazi a indiqué que plusieurs mesures sont prévues pour assurer une meilleure complémentarité dans ce volet. Il est ainsi prévu de diversifier l’offre pédagogique et l’adapter aux besoins du marché de l’emploi, ainsi que la mise en place d’une nouvelle conception de l’université et de son rôle. Concrètement, il a été annoncé l’institutionnalisation et la consolidation de la formation en alternance dans le cycle universitaire, la création d’une nouvelle génération de Centres de formation professionnelle, la mise en œuvre du cadre national des certifications, la révision des mécanismes et des programmes d’appui à l’emploi des jeunes et la mise en place d’un système efficient et actif d’orientation scolaire, professionnelle et universitaire. En conclusion, le ministre de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a attiré l’attention sur le fait que le succès de la réforme de l’éducation et de la formation dans le Royaume est tributaire de l’adhésion de l’ensemble des intervenants, dans le cadre d’un effort collectif et d’une gouvernance efficiente et efficace.

La réalité dépasse l’imagination

Les belles promesses faites par Saïd Amzazi n’empêchent pas de s’interroger sur la situation actuelle des écoles marocaines qui fait que reprendre le chemin des classes est synonyme, pour beaucoup d’élèves, d’un interminable parcours du combattant. En effet, depuis plusieurs semaines, des images-chocs font le tour du web. On y voit des classes délabrées où les élèves sont obligés de s’entasser, faute d’infrastructures adéquates. Les enseignants, souvent accusés d’être à l’origine de la faillite du système éducatif, dénoncent le manque flagrant de ressources et les mauvaises conditions de travail auxquelles ils sont confrontés quotidiennement.

Quand SM le Roi a appelé à une réflexion profonde et des actions concrètes pour la mise à niveau de l’enseignement, il fallait comprendre que le Souverain voulait des responsables de ce département et du gouvernement, de manière générale, qu’ils se mettent au travail, loin du tapage médiatique et autres annonces dont beaucoup de citoyens craignent qu’elles restent sans suite.

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De l’avis du corps enseignant et de nombreux professionnels du secteur, la mise en application des annonces faites par le ministre de l’Education nationale nécessite la mobilisation de budgets conséquents, sans lesquels aucun plan ne pourra voir le jour et, encore moins, être appliqué dans les règles de l’art. En attendant, il ne faut pas être surpris de voir des classes surchargées, des élèves indisciplinés, l’éloignement des écoles dans les campagnes, l’absentéisme, la démotivation des professeurs et le recours aux «cours supplémentaires payants» pour compléter leurs salaires. 

Mohcine Lourhzal

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Réforme de l’enseignement : L’école entre promesses et amertume

La cérémonie de présentation du bilan d’étape de la vision stratégique 2015-2030 pour l’Education nationale a été marquée par une allocution prononcée devant le Souverain par le président de la Fondation Mohammed VI, Youssef El Bakkali. Celui-ci a donné un aperçu des projets et programmes sociaux menés par la Fondation au profit de ses adhérents, dont le nombre s’élève actuellement à 400.000 personnes et le coût global s’élève à plus de 7 MMDH. Le responsable a indiqué que, dans le cadre de l’accompagnement de l’élan de réforme actuel du système éducatif dans le Royaume, la Fondation a adopté un programme d’action décennal (2018-2028). Il tend à répondre aux besoins et attentes des professionnels de l’enseignement. Youssef El Bakkali a ajouté dans ce cadre que ce programme mobilise d’importants financements et prévoit, notamment, la réalisation de plusieurs projets destinés au renforcement de l’offre sanitaire au profit des membres de la famille de l’enseignement, le lancement de la deuxième phase du mécanisme d’aide au logement, la création d’un fonds d’appui à l’accès des enfants des adhérents à l’enseignement préscolaire, le parachèvement de la construction de 82 écoles pilotes d’enseignement préscolaire et l’augmentation du capital du fonds des bourses de mérite.

ML

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