Rabat | Focus sur les efforts institutionnels et civils pour la promotion des droits de l’homme dans les pays africains

Les efforts institutionnels et civils déployés par les pays africains pour la promotion des droits de l’homme et le raffermissement de l’édifice démocratique, de manière à assurer une présence active au sein du système international des droits de l’homme, ont été mis en avant, jeudi à Rabat, par des experts marocains et internationaux lors du symposium international sur le thème “30 engagements pour la dignité humaine: l’idéal humaniste universel est-il inachevé ?”.

Les participants à la deuxième séance de cette manifestation organisée sous le Haut patronage de Sa Majesté le Roi Mohammed VI, en célébration du 75ème anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme, se sont attardés, par ailleurs, sur les contraintes relatives à l’activation des mécanismes internationaux dans le domaine des droits de l’homme au niveau africain, et la problématique de leur mise en oeuvre dans le contexte des divergences entre les conceptions universelle et locale de ces droits.

Les intervenant lors de cette séance placée sous le thème “L’Afrique dans le système international des droits de l’homme : pour une présence effective”, ont, d’autre part, salué l’expérience marocaine en matière de promotion des droits de l’homme et de la diffusion de leur culture à différents niveaux, mettant en avant la haute teneur du Message Royale adressé aux participants à cet événement international qui définit “une Vision globale et intégrale et une feuille de route” traçant les orientations et les objectifs devant être fixés en vue de garantir la consolidation des droits de l’homme et leur mise en œuvre de manière complète, globale et équilibrée à l’échelon international.

Dans ce contexte, le président de la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples, M. Rémy Ngoy Lombor, a indiqué dans son intervention qu’un certain nombre de pays africains ont ratifié plusieurs conventions internationales dans le domaine de la protection des droits de l’homme et protocoles y afférents dans le but de garantir une meilleure pratique dans ce domaine, rappelant dans ce sens la Charte africaine des droits de l’homme qui vise à accompagner le système international en la matière.

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La coopération et l’interaction avec les organismes internationaux opérant dans le domaine des droits de l’homme afin d’activer les agendas et conventions onusiens en la matière devraient également être fondées sur le respect d’un certain nombre de traditions et de valeurs africaines tout en tenant compte de la richesse culturelle et civilisationnelle de l’Afrique, a-t-il souligné.

De son côté, Jean-Claude Tchatchouang, économiste et directeur exécutif de la Banque mondiale, a rappelé dans une intervention intitulée « Pour un véritable multilatéralisme », les étapes historiques et politiques ayant jalonné le processus de mise en place du système international des droits de l’homme, notant que l’essence de ces droits doit prendre en compte les différents aspects et dimensions économiques, et environnementales, ainsi que la promotion des droits individuels et collectifs.

Afin de poursuivre le développement économique au cours de la seconde moitié du XXIe siècle et de progresser dans l’activation du système juridique africain d’ici 2063, il a appelé à réformer le système des Nations Unies et le Conseil de sécurité de l’ONU, à garantir la représentation de l’Afrique et son intégration dans ce système, a-t-il dit.

Pour sa part, le président de l’Instance indépendante des droits de l’homme au Maroc, Moulay Lahcen Naji, a plaidé pour le développement de la coordination et de la coopération entre l’Organisation des Nations Unies et la Commission africaine des droits de l’homme et des peuples et le renforcement des mécanismes des droits de l’homme et de l’action des commissions et institutions nationales dans le but de diffuser les meilleures et bonnes pratiques et de contribuer au rapprochement des régions d’Afrique dans ce domaine.

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L’écrivaine Michèle Rakotoson, lauréate du Prix Orange du livre en Afrique au titre de l’année 2023, est revenue, quant à elle, sur le processus de militantisme pour la défense des droits de l’homme dans son pays, Madagascar, relevant que la construction de l’édifice démocratique et des droits de l’homme nécessite un travail collectif et la révision des paradigmes relatifs à ce domaine.

Après avoir souligné l’importance du commun culturel, civilisationnel et des valeurs africain et son rôle dans le renforcement du processus démocratique et de développement, elle a salué l’expérience marocaine en matière de consolidation du domaine des droits de l’homme dans le contexte “d’un monde secoué par le chaos et les secousses”.

La séance inaugurale de ce Symposium international a été marquée par un message adressé par SM le Roi Mohammed VI aux participants et dont lecture a été donnée par la présidente du conseil, Mme Amina Bouayach.

Le Symposium est l’occasion d’interroger la capacité de l’humanité à transcender ses frontières pour construire un édifice commun nourri par des parcours nationaux divers, d’une profondeur académique et intellectuelle, en utilisant l’analyse pour comprendre les défis traditionnels et émergents dans un contexte soumis aux multiples influences de la mondialisation et des expressions culturelles locales et nationales.

Au cours de cette rencontre internationale, dont la cérémonie d’ouverture s’est déroulée en présence de ministres et hauts responsables, une pléiade d’écrivains, de philosophes, d’historiens, d’artistes et d’intellectuels se penchent, deux jours durant, sur des thématiques en lien avec l’universalité des droits de l’Homme à la lumière des mutations profondes et des défis émergents auxquels le monde est confronté.

LR/MAP

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