Mohammed El Krimi, syndic judiciaire de la Samir

Mohammed El Krimi, syndic judiciaire de la Samir

Lundi 20 février, à la Bibliothèque de la Cour d’appel de Commerce de Casablanca, commençaient l’étude des offres de reprise de la Samir et la consultation, par les éventuels repreneurs, du cahier des charges élaboré à cet effet.

Ceci annoncerait-il la fin de la  longue et dure épreuve que Mohammed El Krimi, syndic judiciaire de la Samir, avait présentée à la presse le 9 février, au siège de la raffinerie à Mohammedia ?

Une chose est sûre: la procédure de cession des actifs, le cahier des charges et 15 annexes de la Samir sont fin prêts.

Fruit d’une année d’efforts, d’expertise et de contre-expertise, ce travail, minutieusement préparé, devra déboucher sur la fin du processus de cession, comme l’explique au Reporter Mohammed El Krimi.

Que vaut vraiment la Samir aujourd’hui et y a-t-il des chances qu’elle trouve repreneur?

Le rapport d’expertise de la Samir estime à plus de 21 milliards de dirhams les actifs du raffineur, contre une dette d’environ 43 milliards de dirhams. La Samir détient des participations dans des sociétés pétrolières, l’hôtellerie et même dans Autoroute du Maroc. Le fait qu’on ait réussi à élaborer, en un temps record d’ailleurs, un cahier des charges destiné aux éventuels repreneurs montre, à lui seul, que l’entreprise intéresse toujours. Ce document contient en effet tout: contrats en cours, contentieux, biens en leasing et titres fonciers. Tout est listé dans ce document qui est  mis à la disposition des investisseurs à la Cour d’appel de commerce de Casablanca. Certes, il n’y a pas encore d’offres fermes, mais des manifestations d’intérêt. Dans les deux cas, il n’est pas question de reprendre les dettes. Par ailleurs, il faut retenir que le tribunal n’a pas fixé un prix de cession. Toutes les options, y compris celle d’un dirham symbolique, seront examinées.

La Samir : Les précautions qui ont été prises…

Le choix du futur repreneur dépendra-t-il uniquement du prix?

Pas du tout. Outre le prix, ce choix prendra en considération surtout le business plan présenté par l’investisseur. Le processus de rachat se passe selon différentes étapes. Les investisseurs intéressés doivent d’abord manifester leur intérêt. Viennent ensuite l’organisation d’une visite au site et la signature d’un protocole de confidentialité. Le futur acheteur doit  nécessairement présenter un business plan sur 5 ans et des perspectives d’emploi, ainsi que la valeur ajoutée économique, sociale et financière de cet investissement. Vient ensuite le début du processus de production avec cet outil pour lequel nous avons tout fait pour le maintenir en état de produire et dans les meilleurs délais… Ainsi, l’on voit bien que le prix proposé n’est pas le premier critère de la détermination de la meilleure offre ou du choix de l’investisseur. La priorité sera donnée à la conservation de l’outil de production et des droits du personnel. Il y a lieu de souligner qu’il ne s’agit pas d’un prix d’ouverture ou d’un prix minimum du moment et que nous nous sommes orientés vers l’article 623. La priorité numéro 1 pour nous, aujourd’hui, c’est la reprise de l’activité et la conservation des droits des travailleurs. De ce fait, on peut même la vendre à un dirham symbolique. C’est le juge commissaire qui décidera de la meilleure offre. Toutefois, il faut préciser que les candidats à la reprise disposent aujourd’hui de toutes les garanties juridiques et légales nécessaires pour évaluer la transaction et décider du prix à proposer.

Vous insistiez sur ce maintien dans une structure en liquidation. En quoi consiste l’importance de ce travail?

D’abord, il faut souligner qu’il ne s’agit pas d’une liquidation libre, mais d’une liquidation judiciaire. Je pense que le tribunal a fait preuve de sagesse quand il a décidé la liquidation et, en même temps, la poursuite de l’activité. Car cela a permis d’éviter une dégradation de la valeur des actifs de la Samir. Parce que, en fait, ce qui fait la Samir, ce sont deux choses: le maintien de l’outil et le personnel. Les cadres de cette entreprise ont veillé sur l’outil qui permettra à son acquéreur de ne dépenser que 40 MDH pour pouvoir redémarrer l’outil de production dans 4 à 6 semaines. Cette période aurait pu aller jusqu’à 18 mois s’il n’y avait pas eu cette maintenance de l’outil. En deuxième lieu, nous avons pu conserver également le personnel. Si on n’avait pas fait cela, celui qui va acheter la Samir aurait eu d’énormes problèmes pour commencer à travailler. Maintenant, il peut le faire dans les meilleurs délais qui suivent l’acquisition.
L’outil de production se trouve, actuellement, dans un état qui permet une cession dans de bonnes conditions. D’ailleurs, la société de réassurance étrangère, qui est venue vérifier l’état de l’appareil de production, nous a félicités pour les grands efforts que nous avons fournis. Le responsable de cette institution internationale nous a assuré que la maintenance s’est faite selon les normes américaines et par excellence. Nous croyons, à ce niveau, que cette mission a été accomplie avec succès, comme en témoigne l’arrivée rapide au stade de la cession des actifs, depuis notre arrivée, suite à la mise en liquidation, en mars dernier 2016. Il a fallu un effort titanesque pour ouvrir la procédure de liquidation et l’achever en moins d’un an. Il s’agit d’un record au niveau national, voire à l’échelle mondiale, surtout pour une entreprise de la taille de la Samir.

La “Samir” | Le dossier nécessite l’examen des différentes possibilités

Propos recueillis par Hamid Dades

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