Médicaments : Les précisions de Lahoucine Louardi

Elwardi ministre sante maroc 2014

Le ministre de la Santé, Lahoucine Louardi, connaît les dysfonctionnements et les points positifs du secteur. Il s’engage à corriger les défauts sans mentir aux citoyens. Il commence par baisser les prix des médicaments.

Le prix de 1.578 médicaments a été révisé à la baisse et l’arrêté 784.14 a été publié le 8 avril dernier au Bulletin officiel, a annoncé le ministre de la Santé, Lahoucine Louardi (PPS), lors d’une conférence de presse tenue au siège de son département à Rabat. Le ministre a tenu à préciser que cette décision prendrait effet le 8 juin 2014.

Pas d’impact sur la qualité

Pour ceux qui craignent un quelconque impact de cette baisser sur la qualité des médicaments, le ministre s’est voulu apaisant. «La baisse n’aura aucune répercussion sur la qualité», a-t-il assuré. Et d’ajouter: «Celle-ci répondra aux critères de qualité en cours dans les pays européens».
Bien plus, le ministre de la Santé a précisé que cette baisse des prix des médicaments permettra aux Marocains d’y avoir accès, rappelant le faible pouvoir d’achat, à savoir que les Marocains ne déboursent que la modique somme de 376 DH seulement par an et par personne en guise de frais de médicaments, ce qui est dérisoire et les pousse à se rabattre sur d’autres moyens de traitement. Il ne l’a pas spécifié ouvertement, mais on devinait aisément qu’il visait le dossier épineux du traitement traditionnel par les plantes (laâchoub).
La décision de la baisse des prix des médicaments, a précisé M. Louardi, est une décision politique en ce sens qu’elle a été soutenue par le chef de gouvernement et le PPS (Parti du Progrès et du Socialisme). Le ministre -qui connaît la complexité et la sensibilité du dossier- a souligné qu’il faudrait beaucoup de courage et de responsabilité pour assainir la situation dont souffre le secteur de la santé. Il en a donné pour exemple le déficit en lits dans les hôpitaux.

Ouvrir les cliniques à l’investissement

Le projet soumis au débat par le ministre de la Santé, consistant à ouvrir le secteur des cliniques privées à l’investissement, a été sévèrement critiqué par les professionnels. Autre casse-tête dont souffrent les hôpitaux: le manque de scanners. Lahoucine Louardi a reconnu, en toute sincérité et dans un souci de transparence, que le budget du secteur n’est pas suffisant pour permettre d’acheter plus d’un scanner par an, ce qui est loin de répondre aux besoins des citoyens. Refusant un discours triomphateur, il a cependant admis que la baisse des prix des médicaments n’est en fait qu’une goutte dans une mer et l’initiative en elle-même n’a pas la prétention d’assainir tous les dysfonctionnements dont souffre le secteur de la santé. «Nous nous engageons à le faire progressivement, surtout sans mentir aux Marocains», a assuré le ministre. Dans ce sens, Louardi a reconnu que le système RAMED connaît nombre de dysfonctionnements, parallèlement à ses côtés positifs. Et d’inviter les intéressés et les professionnels du secteur à se réunir pour débattre du dossier.
«Il ne faut pas oublier ce que nous appelons dans le jargon sanitaire  »les dépenses catastrophiques », dont même les moins démunis ne sont pas à l’abri. Il s’agit des maladies cardio-vasculaires. La vente et la commercialisation des prothèses médicales constituent un secteur qui gagnerait à être contrôlé de près».

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La moyenne du benchmark

La baisse des prix a ainsi touché 1.578 médicaments (320 ont déjà bénéficié d’une baisse des prix en 2013, outre les 1.258 concernés par le présent décret). Ainsi, elle figure parmi les grands apports du nouveau texte réglementant les prix des médicaments. Elle est le résultat de l’application de la moyenne du benchmark pour les médicaments actuellement commercialisés au Maroc.
A signaler que, pour tous les médicaments nouvellement introduits sur le marché marocain, le prix sera aligné sur le prix minimum du benchmark, c’est-à-dire le prix le plus bas pratiqué dans les pays retenus pour la comparaison.

Un prix de vente plus bas

Par ailleurs et dans un objectif de transparence, tous les médicaments, qui avaient uniquement un «prix hôpital», auront désormais un prix public de vente (PPV) et pourront être ainsi vendus légalement au niveau des pharmacies d’officine. A noter aussi que certains médicaments, dont le prix de vente avant révision était plus cher que celui appliqué dans d’autres pays, se retrouvent avec un prix de vente plus bas. Un industriel du secteur de la pharmacie a qualifié cette baisse des prix des médicaments de véritable «pharmacie citoyenne».
Plus réaliste, le ministre de la Santé a évoqué le nécessaire rétablissement de la confiance entre son ministère et les citoyens. Et de conclure: «Cela ne se fera pas par des promesses et il ne faudrait pas mentir aux Marocains».

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Mohammed Nafaa
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Médicaments fortement concernés par la baisse de leur prix


Les médicaments qui ont été fortement concernés par la baisse de leur prix sont:
– les médicaments pour le traitement des maladies cardio-vasculaires dont la baisse va de 50 à 78% de leur ancien prix,
– les médicaments pour le traitement des maladies métaboliques,
– les médicaments pour le traitement du diabète,
– les antibiotiques qui sont des anti-infectieux généraux à usage systématique,
– les médicaments pour le traitement de l’asthme et
– les médicaments antinéoplasiques utilisés dans le traitement des cancers, dont la baisse va de 50 à 72% de leur ancien prix.

 

Transparence dans la fixation des prix des médicaments


Le nouveau décret n° 2-13-852 concernant les prix des médicaments propose des principes innovateurs à même de renforcer la transparence dans la fixation des prix des produits pharmaceutiques. Ainsi l’application du benchmark, principe appliqué dans la majorité des pays, va permettre de:
– faciliter aux populations marocaines démunies, pauvres et vulnérables l’accès aux médicaments à des prix abordables en tenant compte de leur pouvoir d’achat,
– renforcer la transparence dans la fixation des prix des médicaments,
– harmoniser les prix des médicaments au Maroc avec ceux appliqués dans des pays similaires,
– donner plus de visibilité aux établissements pharmaceutiques industriels.

 

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