Journée de l’Afrique : La Nouvelle Afrique et l’analyse du ministre Bourita

Journée de l’Afrique : La Nouvelle Afrique et l’analyse du ministre Bourita

Le ministère des Affaires étrangères et de la coopération internationale a célébré, jeudi 8 juin 2017 à Rabat, la Journée de l’Afrique sous le thème «Le Maroc: un acteur pour une émergence collective en Afrique».

C’est un rendez-vous plein de symboles profonds que les Marocains partagent avec un milliard deux cent millions de citoyens et de citoyennes africains.

Un goût particulier

En effet, si la commémoration de la Journée de l’Afrique est un rendez-vous annuel (25 mai de chaque année), cette célébration a un goût particulier cette année à Rabat, du fait qu’elle coïncide avec le retour du Maroc au sein de l’Unité Africaine (UA) et l’accord de principe à son adhésion à la CDEAO, ainsi que de par les éléments qui ont couronné les efforts consentis par SM le Roi Mohammed VI durant plus de quinze années.

L’approche royale est basée sur une vision qui part d’une connaissance de la réalité, à travers les rencontres du Souverain avec les différentes composantes des pays qu’il visite. Aujourd’hui, les résultats de tous les efforts et de ces approches et visions royales commencent à donner leurs fruits, tant au niveau des relations bilatérales, qu’au niveau de l’ensemble du continent.

Un seuil nouveau

Nasser Bourita a souligné, en inaugurant cette Journée de l’Afrique: «La politique africaine du Maroc, après sa phase fondatrice, a, grâce à l’engagement fort et constant de SM le Roi Mohammed VI, atteint aujourd’hui un seuil nouveau. Un nouveau palier au niveau de sa portée géographique, de son contenu, de la nature de ses projets et de sa dimension institutionnelle».

Une nouvelle ouverture

«La politique africaine du Maroc, a également souligné le chef de la diplomatie marocaine, n’est plus confinée à une seule sous-région. Le Royaume est passé d’une concentration naturelle en Afrique de l’Ouest à une projection sur l’ensemble des sous-régions africaines. Le Royaume opère ainsi une ouverture sur de nouveaux espaces». Nasser Bourita explique cette ouverture sur ces espaces, considérés il y a encore très peu de temps comme infranchissables, par «les changements intervenus en Afrique et l’émergence d’une nouvelle génération de leaders pragmatiques». S’y ajoute une nette évolution encourageante de la position de nombreux pays africains concernant la question du Sahara marocain. Les chiffres sont tout aussi éloquents que réconfortants, puisque 36 pays, soit les 2/3 des Etats de l’UA, ne reconnaissent pas ou plus l’entité fantoche, alors qu’il y a deux décennies, ils étaient une trentaine à le faire.

Une politique continentale

Ainsi, une nouvelle politique se décline par le fait que c’est une politique continentale. Les déplacements royaux le démontrent d’ailleurs: le déploiement marocain est devenu un déploiement continental. Et cette politique continentale se manifeste par des projets de grande envergure, avec en tête et non des moindres le Gazoduc Atlantique qui reliera le Nigeria au Maroc et qui traversera onze pays ouest-africains, le réaménagement de la baie de Cocody en Côte d’Ivoire et le canal des Pangalanes de Madagascar. Ces projets structurants et d’aménagement importants demandent des investissements importants et une expertise de haute qualité.

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Offre singulière

A côté de ces projets structurants, SM le Roi continue de s’investir dans des projets de moindre envergure, certes, mais qui ont l’avantage d’avoir un fort impact, tel celui d’un hôpital pour la mère et l’enfant, d’une maison de jeunes…

Une autre évolution de cette dimension, c’est que l’offre marocaine de coopération en Afrique est non seulement singulière, mais elle est aussi multidimensionnelle. Aucun pays, a précisé Nasser Bourita, n’en a une similaire qui combine le sécuritaire, le militaire, le religieux, l’économique, le diplomatique, l’humain et le social. Ce qui donne une crédibilité à cette optique et donne, par là-même, cette réponse positive des Africains à l’offre marocaine.

Evolution de la politique marocaine

Cette évolution dans la politique africaine du Maroc se décline par une autre évolution. C’est qu’aujourd’hui, les dimensions institutionnelles sont pressenties comme un élément amplificateur de la dimension bilatérale et un moyen de renforcer la coopération.

Trois instances multilatérales

Il se trouve que cette année, le Maroc préside trois grandes instances multilatérales, a fait remarquer le chef de la diplomatie marocaine, à savoir la COP22, le Forum Global pour la Migration et le Développement et le Forum Global pour la lutte contre le terrorisme. Donc, a expliqué Nasser Bourita, trois thématiques centrales très importantes pour l’Afrique, sur lesquelles le Royaume essaie de placer le continent et de faire en sorte que la voix africaine soit hautement entendue.

Offre marocaine unique

L’offre marocaine de coopération en Afrique est, de ce fait, unique, a précisé le ministre marocain des Affaires étrangères. Et d’ajouter: «Le Maroc est le seul pays à avoir une offre de coopération diversifiée qui englobe plusieurs dimensions diplomatique, stratégique, militaire, sécuritaire, économique, spirituelle, culturelle et humaine, avec un accent sur la jeunesse».

Une solidarité active

«Dans toute sa démarche, a expliqué Bourita, le Maroc ne cherche pas le marché. Il cherche plutôt le co-développement. Il ne cherche pas non plus le profit. Il promet une solidarité active». En atteste le fait que le Royaume n’a pas attendu la demande d’adhésion pour s’engager en Afrique de l’Ouest. Il en fait le couronnement d’une action patiente et ancienne.

Le défi de la paix

Le chef de la diplomatie marocaine a conclu: «Le Maroc, aujourd’hui, fort de ces liens et imprégné de cette vision royale, veut contribuer à l’émergence de cette Nouvelle Afrique. Une Afrique audacieuse qui prend en charge la défense de ses intérêts et influente dans le concert des Nations; la paix restant le défi lancinant du continent, malgré les nombreux efforts déployés. Enfin, l’avenir de l’Afrique passe par sa jeunesse».

Mohammed Nafaa

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Il se trouve que cette année, le Maroc préside trois grandes instances multilatérales, la COP22, le Forum global pour la migration et le développement et le Forum global pour la lutte contre le terrorisme. Trois domaines centraux, très importants pour le continent! Le Royaume essaye d’y placer l’Afrique et de faire en sorte que la voix de celle-ci soit hautement entendue.

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Saâd-Eddine El Othmani rappelle les origines africaines du Maroc

En prenant la parole lors de la célébration de la Journée de l’Afrique au ministère des Affaires étrangères et de la Coopération internationale, le chef de gouvernement, Saâd-Eddine El Othmani, a rappelé les origines africaines du Maroc. Cette appartenance est présente dans le comportement politique du Royaume et ce, depuis son indépendance, comme en témoigne la Conférence de Casablanca. Et, malgré son retrait de l’Union Africaine (ex-OUA), pour des raisons connues de tous, sa dimension africaine est restée omniprésente et sa dynamique présente. «Le Maroc, a souligné le chef de gouvernement, a toujours axé sa politique étrangère sur le renforcement de la coopération Sud-Sud». La célébration de la Journée de l’Afrique, a précisé Saâd-Eddine El Othmani, «intervient dans un contexte particulier», à savoir le retour du Maroc au sein de l’Union Africaine, ce qui donne une autre saveur aux retrouvailles du Royaume avec ses frères africains. La stabilité de l’Afrique, a conclu le chef de l’Exécutif, est importante pour l’ensemble de la région, de même que la sécurité du continent africain et son développement sont importants pour le Royaume et pour l’ensemble du continent africain.

Le Maroc, un acteur pour une émergence collective en Afrique

La célébration de la Journée de l’Afrique au siège du ministère des affaires étrangères à Rabat a été rehaussée par l’organisation d’une conférence autour de la thématique «Le Maroc, un acteur pour une émergence collective en Afrique». Deux panels étaient prévus: «Paix et sécurité» et «Développement humain». Les participants ont débattu de: l’Afrique dans le concert des Nations; les défis sécuritaires en Afrique; le Maroc et l’opération de maintien de la paix; le rôle de l’intégration régionale dans la construction continentale; le Maroc et la problématique de l’immigration; et la contribution du Maroc au développement agricole en Afrique, cas de l’OCP (Office Chérifien des Phosphates). En lever de rideau de cette célébration de la Journée Africaine, la projection du film documentaire «Le Maroc Panafricain». La mémoire en photos était présente aussi, avec une exposition de photos du grand reporter et artiste photographe, Mohamed Maradji qui, des décennies durant, a immortalisé des scènes des relations Maroc-Afrique. Pour clôturer cette mémorable commémoration de la Journée de l’Afrique, les participants ont été conviés par le ministre des Affaires étrangères, Nasser Bourita, à un «Iftar» (rupture du jeûne et dîner), marqué par la présence de plusieurs membres du gouvernement et des membres du corps diplomatique africain accrédité au Royaume. La présence du ministre palestinien des Affaires étrangères, Ryad Al Malki, a été très remarquée.

MN

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