Larbi Mhidi, Président de la Confédération nationale de la pêche côtière (CNPC)

«La politique du Salon commence à porter ses fruits sur le plan politique»

Larbi Mhidi, Président de la Confédération nationale de la pêche côtière (CNPC)

La 5ème édition du Salon Halieutis a-t-elle réussi, selon vous?

Le Salon Halieutis est un projet qui s’inscrit dans la stratégie Halieutis, pour promouvoir le secteur de la pêche maritime au Maroc. La 5ème édition de ce Salon s’améliore d’édition en édition. La preuve en est la participation de certains pays qui, dans le passé, étaient contre l’intégrité territoriale marocaine et défendaient la thèse du front Polisario, à l’instar des pays scandinaves, avec à leur tête la Norvège et certains pays africains qui sont, aujourd’hui, présents lors de cette édition (Afrique du sud, Liberia, Angola, etc.). C’est dire que la politique du Salon commence à porter ses fruits, notamment sur le plan politique. La présence d’un grand pays comme la Russie et notre accord avec ce pays, connu pour ses bateaux de pêche très développés, sont des exploits. La présence de ce pays au Salon Halieutis est également la preuve de l’efficacité de la diplomatie marocaine.

En tant que Confédération nationale de la pêche côtière, nous participons à cet événement d’envergure internationale, pour voir les nouveautés du secteur, sur tous les plans, concernant les produits de la mer, les équipements des bateaux de pêche, les engins de pêche, les moteurs, les radars, etc.

Selon vous, quelle est l’expérience dont le Maroc pourrait profiter?

Sur le plan professionnel, la Norvège est un pays leader dans le monde, en ce qui concerne la pêche et la construction des navires de pêche ou encore au niveau industriel. C’est un pays très développé et très en avance dans le secteur de la pêche. En tant que professionnels, nous voulons profiter de l’expérience de ce pays. A noter que la Confédération avait tenu des rencontres avec les opérateurs norvégiens. C’est ce qui nous a, d’ailleurs, permis de voir le niveau élevé de la technologie de ce pays, surtout en matière de valorisation des produits de la pêche.

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Quelle évaluation faites-vous à la Confédération du plan Halieutis?

Je pense que ce plan Halieutis a donné satisfaction à 95%, si ce n’est à 98%. Toutefois, il faut signaler que certains problèmes restent quand même à régler et nécessitent l’intervention du ministère de tutelle. A citer, dans ce cadre, le problème des palangriers. On essaie d’ailleurs de trouver des solutions à ces derniers. Car, de 50 à 60% parmi eux vivent dans une situation très difficile. Aujourd’hui, il faut qu’il y ait une sollicitude du ministère vis-à-vis de ces gens, lesquels ne peuvent pas pêcher certaines espèces, comme par exemple le poulpe ou encore le calamar. Alors que dans des pays voisins, l’Espagne et le Portugal, les palangriers ont le droit de capturer ces espèces.

Quelle solution à la problématique de la contrebande qui semble prendre de l’ampleur dans certaines zones?

Vous touchez à un problème qui nous préoccupe beaucoup à  la Confédération. On a d’ailleurs tenu plusieurs réunions à ce sujet. Il faut dire que c’est là un grave problème. A noter que le dernier rapport de l’INRH confirme que le phénomène de la contrebande existe toujours. On ne peut que se poser la question sur les causes qui sont derrière ce phénomène. Et là, je dois dire que les administratifs sont pointés du doigt. 

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A la Confédération, nous tirons la sonnette d’alarme à ce sujet. Nous ne voulons pas que l’on assiste de nouveau à la situation critique qu’a connue le secteur de la pêche maritime en 2004, 2003 et 2002. Avant ces années-là, rappelons-le, on pêchait près de 120.000 tonnes de poulpe, alors qu’en 2001-2002, on était descendu à 11.000 tonnes seulement de poulpe. Certes, avec les arrêts biologiques, la loi INN et la traçabilité, on est arrivé à améliorer le stock de la ressource. Aujourd’hui, on est à 50.000 tonnes. Mais on n’a pas encore atteint l’objectif qui est de 120.000 tonnes. D’où la nécessité de renforcer le contrôle en recrutant plus de personnels pour le contrôle. Car, disons-le, la contrebande n’a pas arrêté dans tout le pays et pas seulement dans une seule zone. Et, dois-je le signaler, parmi les gens qui s’adonnent à la contrebande figurent malheureusement des gens ayant pourtant signé la Charte d’honneur.

Interview réalisée par Naîma Cherii

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