«Burqa show» devant le Parlement et vives réactions

«Burqa show» devant le Parlement et vives réactions

Une dizaine de femmes habillées en burqa ont manifesté, dimanche 15 janvier 2017, devant le siège du Parlement à Rabat. Cette manifestation a fait suite à la décision non officielle des autorités marocaines d’interdire le voile intégral.

Les manifestants, accompagnés d’une dizaine de femmes (sic)  intégralement voilées, ont manifesté leur refus de l’interdiction de la burqa au Maroc. Selon les adeptes de ce vêtement, l’aspect vestimentaire relève des libertés individuelles à ne pas bafouer. Scandant des slogans en faveur du port du voile intégral, les manifestants ont estimé que cette interdiction de la burqa au Maroc n’a aucune valeur légale.  Ils ont rappelé que c’est plutôt le non-respect des mœurs qui doit être combattu par les autorités.

Le fruit d’une campagne haineuse

Selon les spécialistes du salafisme religieux, la manifestation organisée, dimanche, devant le siège du Parlement par les défenseurs du port de la burqa, est le fruit d’une campagne haineuse menée par des intégristes sur les réseaux sociaux. En effet, depuis l’annonce par certains commerçants de la décision des autorités d’interdire la fabrication et la commercialisation de la burqa, nombreuses sont les voix qui se sont élevées, surtout parmi les extrémistes religieux, pour dénoncer cette décision. C’est le cas par exemple de Hammad Kabbaj. Partisan de l’extrémisme religieux dans son aspect le plus rigide, il est vite monté au créneau pour défendre le port de la burqa au Maroc. «Personne ne parviendra à éliminer le voile intégral de la société marocaine au profit d’autres aspects vestimentaires», a-t-il dit. Hammad Kabbaj, dont la candidature aux dernières élections législatives avait été refusée par le ministère de l’Intérieur, à cause justement de son idéologie extrémiste, a affirmé: «Au moment où le port du maillot occidental sur les plages est considéré comme un droit indéniable, on constate que le voile intégral est interdit». Il a même appelé ceux qu’il considère comme de vrais musulmans à défendre le port de la burqa par tous les moyens.

Interdiction de la burqa au Maroc

La position de Kabbaj a vite fait des émules dans les rangs des extrémistes religieux. C’est le cas du fondateur de «Jamaât Assouna» et ancien leader de la Chabiba Islamiya, Abdelhamid Abou Naïm. Selon ce dernier, interdire le port du voile intégral est synonyme de déclaration d’apostasie. Ce cheikh -takfiriste jusqu’à la moelle- est allé très loin dans son délire quand il a proposé ses services pour écouler le voile intégral sur le marché marocain, malgré la mise en garde des autorités.  «Je me propose de vendre la burqa depuis mon domicile. Je n’ai peur de personne», a-t-il affirmé dans une vidéo postée sur les réseaux sociaux.

… Et ceux qui prônent l’Islam modéré

L’interdiction de la burqa a par ailleurs été bien accueillie par certains prédicateurs éclairés. Figure du salafisme dans le nord du Royaume, Mohamed Fizazi est plus sage dans son analyse des raisons qui ont poussé à l’interdiction de la commercialisation et la fabrication de la burqa au Maroc. Selon lui, la burqa ou voile intégral fait partie d’une culture étrangère à la société marocaine. Condamné à 30 ans de prison au lendemain des attentats terroristes du 16 mai 2003 à Casablanca et gracié en 2011 par le Mohammed VI, avant d’animer en 2014 un prêche du vendredi devant le Souverain, il argumente son point de vue en ces termes: «A mon sens, il n’est pas obligatoire de porter la burqa. Au Maroc, nous avons le choix en matière d’habits traditionnels qui respectent notre histoire, tout en nous permettant de montrer notre attachement aux valeurs de l’Islam modéré». Il rappelle cependant que la sécurité du pays doit toujours figurer au premier plan. C’est justement pour préserver le climat de sécurité dont jouit le Royaume que les commerçants ont été sommés de mettre fin à toute activité en relation avec la commercialisation de la burqa.

Tchad : La burqa interdite

Egalement, les fabricants de cet habit ont été invités à ne plus le fabriquer. Des cas réels ont démontré que la burqa (voile intégral qui cache la silhouette de la femme, à l’exception des yeux) a été utilisée comme outil de diversion. Les terroristes femmes, étant certaines qu’elles ne feront l’objet d’aucune fouille corporelle par un agent de sécurité de sexe masculin, peuvent, elles aussi, commettre des attentats et autres actes criminels sans être identifiées, en portant cet habit. Des terroristes hommes peuvent également le porter pour se camoufler…

Le Maroc n’est pas le seul pays à interdire le port de la burqa pour des raisons sécuritaires. En France, par exemple, le voile intégral est prohibé depuis 2010, en vertu d’une loi interdisant la dissimulation du visage de la femme. En Belgique aussi, le port du voile intégral est interdit depuis juillet 2011. Selon la loi belge, toute personne qui se présente dans l’espace public le visage masqué ou dissimulé, en tout ou en partie, par un vêtement, de manière telle qu’elle ne soit pas identifiable, s’expose à une peine de prison de 1 à 7 jours et/ou une amende de 137,50 euros.

Le Maroc est un pays musulman de par sa Constitution et grâce à la Commanderie des croyants incarnée par le Souverain. Les Marocains ont toujours eu du respect pour les us et coutumes du pays dans leur aspect vestimentaire. Et ce n’est pas en adoptant une tenue vestimentaire venue de l’étranger, la burqa en l’occurrence, étrangère au rite malékite, qu’on est musulman!

Mohcine Lourhzal

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