Aïd Al Adha : Tout sur la fête

Hélas, c’est devenu ça, l’Aïd !

Ad Al Adha

Aïd Al-Adha, Aïd El-Kébir, la Fête du Sacrifice, ou encore la Fête du Mouton, sont tous les noms d’un même jour. Un «vrai» jour de «fête» qui revient le 10 du mois de Dou al Hijja (12ème mois de l’année de l’hégire). Fête! C’est un peu trop dire. Il est vrai qu’on fait sa «fête» à la pauvre bête, mais remarquons que c’est le jour où l’on mange le moins, sinon pas du tout: «Jour de fête, jour de faim», critique-t-on ailleurs notre illustre fête.

C’est une fête qui prend aujourd’hui de nouvelles formes et s’éloigne de plus en plus de ce qu’elle a de tout temps été. A tel point que certains ne la fêtent plus ou préfèrent la passer ailleurs… C’est aussi une fête qui rend «dingue»! N’est-elle pas envisagée dès le dernier jour du Ramadan?
On a donc suffisamment de temps pour s’y préparer, mais on n’est vraiment atteint de la grave maladie de la «moutonisation» qu’à 15 ou dix jours du jour «J»! On a beaucoup de mal, durant ce temps, à distinguer entre les moutons, les vrais et les «moutonisés», c’est-à-dire tous ces humains qui se mettent à penser, à réagir et à agir tels «les ovins»!
On ne parle plus que du mouton! On n’économise plus que pour en acquérir un ! On ne voit plus que lui et que ne ferait-on pas pour avoir ce sacré «mouton» qui fera le bonheur des enfants! Les enfants deviennent un bon prétexte, alors qu’en réalité, ce sont les adultes qui sont atteints de la fièvre du «mouton» de l’Aïd et pas – que Dieu nous en préserve!- de la fièvre catarrhale ovine!
Une fièvre plus contagieuse que l’autre et qui fait que le délire se fait loi et l’hérésie se fait logique! Pour preuve, une émission radio dont l’animateur annonce un concours simple qui a pour prime «un mouton»! Le principe était simple: il suffisait de «bêler» en imitant exactement le mouton que l’on comptait acheter. Le participant qui se rapprocherait de la réalité gagnerait le «gros» mouton! Tout le monde y est passé: des fonctionnaires, des ouvriers, des retraités, des chômeurs, des femmes au foyer, des jeunes et moins jeunes… des quatre coins du pays! Une cacophonie qui a duré près d’une heure… Une heure d’antenne bien instructive sur le degré d’atteinte par cette «fièvre» du mouton et du niveau de la «moutonisation»!

Et pourtant…

On parle souvent ces dernières années de l’Aïd El-Kébir qui a perdu tout son charme à tel point qu’il n’a plus de cela que le nom… Pour bien comprendre cette histoire, quoi de mieux que de s’approcher de cette bande de «chibanis» qui passent le plus clair de leur temps -ou du moins ce qu’il en reste- à soulever ensemble cette question et bien comprendre si l’Aïd a changé ou non! «Alors, messieurs, que l’Aïd approche à pas de  »mouton », vous êtes encore là à jouer aux cartes»! La bande est partie dans un éclat de rires. C’est à croire qu’on leur a raconté une blague! Puis, presque en chœur, les «chibanis» ont tous répondu: «Mais, fiston, de quel Aïd tu parles?». Le pauvre interlocuteur apprendra, mais un peu tard, que les choses ont réellement changé et que l’Aïd, le fameux Aïd El-Kébir, n’a vraiment plus de cela que le nom puisque, du temps de ces sages messieurs, le mouton, tout comme les poules, n’avait pas de dents! «Tiens, ils ne mordaient pas, les moutons d’antan»! Ils ne coûtaient pourtant pas plus de 200 rials (10 DH aujourd’hui) et, avec cette modique somme, on pouvait même se payer la «tête du souk» (Ras essouk, en dialectal marocain) qui veut dire le meilleur mouton du marché, bien grand, bien gros et bien gras).

«Ya Latèf»!

Jadis, penser à se procurer le mouton à crédit relevait de la fiction, surtout qu’à l’époque, le crédit était très mal vu et relevait même des prohibitions… De là à s’en servir pour les besoins de l’Aïd, fête religieuse pleine de sens et de moralité, «Ya Latèf »! «En plus, les moutons ne coûtaient pas l’équivalent d’un salaire moyen…
N’est-ce pas la pire des folies que d’acheter «sa» bête à 3.000, 4.000 ou 5.000 dirhams, pour l’égorger en cinq minutes et n’en consommer ensuite que très peu? Santé oblige! Mais à l’époque, qui parlait de cholestérol, de maladies cardio-vasculaires ou des méfaits de la viande ovine, surtout pendant l’Aïd? A part le peu qui servait au «gueddid» qui ornait le couscous de l’«Achoura», le reste était consommé jusqu’au dernier os…
Ils ont trop choyé les moutons d’aujourd’hui! Voilà pourquoi ils portent des lunettes de soleil, mettent un nœud papillon et se coiffent au gel. Quelle effronterie»!

Que de la Baraka!

Et c’est le jour «J» et le mouton qu’il faut égorger… Un boucher, payé d’avance, s’occupe de l’affaire après rendez-vous et réservation… Sinon, il n’y a pas d’issue. On recourt aux services de gens qui s’improvisent «bouchers»! Des imposteurs dont on ne sait même pas s’ils ont fait leurs ablutions le matin et s’ils ont été faire la prière de l’Aïd! Une mission dont s’acquittaient parfaitement les «grands» de la maison, du quartier ou du douar… On ne permettait pas à un étranger d’entrer à la maison où les femmes se découvraient pour s’attaquer à leur besogne… De plus, celui qui «ne lisait pas un écrit, ne raccommodait pas ses habits et n’égorgeait pas son mouton », n’était pas considéré comme un homme… Voilà ce qu’était la règle… Aujourd’hui, plus personne ne demande après sa famille; plus personne ne s’occupe des autres… C’est plutôt dans des hôtels qu’on va passer cette journée d’Al-Aïd. On fuit l’odeur du mouton et toute sa saleté; on a horreur de voir le sang répandu partout; de voir la toison et les abats… Beurk! dit-on. Alors que c’est Baraka qu’on disait… Cette même Baraka qui n’existe plus dans quoi que ce soit! On a perdu toute la maestria culinaire, toutes les senteurs et les odeurs… On achète sa bête au kilo et on en vend une bonne part: «haïdora», pattes, cornes, tripes… On ne se prépare plus à accueillir la fête… Tout se fait encore, mais rien ne se fait dans les règles de l’art. C’est plutôt de «lard» et de graisse qu’il s’agit… Alors, parler de Aïd ou en être content… C’est surtout d’aide divine qu’on a besoin pour supporter le peu de Aïd qu’il nous reste encore à vivre en cette ère d’impudence et de «M’sekh» qui est la vôtre… Un temps où, de surcroît, vous vous amusez à recenser les animaux pour voir s’il y en aura pour tout le monde, quand très peu de gens de ce beau monde pensent encore à faire l’Aïd et comme il se doit! C’est bien ça, «votre» Aïd mais, quand même, Aïd-Moubarak-Saïd!

Hamid Dades
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L’offre
Le ministère rassure…

L’offre en ovins et caprins destinés à l’abattage de Aïd Al-Adha de cette année dépasse largement la demande. C’est ce qu’a annoncé, ce mardi 8 octobre, le département de l’agriculture et de la Pêche maritime. Selon un communiqué diffusé par le ministère de l’agriculture, les disponibilités en animaux devant être sacrifiés durant le jour de l’Aïd sont estimées à 8,3 millions de tête, dont 4,83 millions d’ovins mâles et 3,47 millions d’agnelles et de caprins. Cette offre, précise le communiqué, excède de loin la demande locale et contribue ainsi à ravitailler en grande partie les besoins de toutes les villes du Royaume. Le ministère, qui précise également que le cheptel est en bonne santé, assure que la demande s’élève à 5,4 millions de têtes, dont 4,7 millions d’ovins (4,18 millions d’ovins mâles et 700.000 de caprins).
Aïd Al-Adha 2013 intervient après une bonne campagne agricole ayant impacté les disponibilités fourragères pour le cheptel, en particulier les parcours et les jachères, une hausse des prix des matières premières entrant dans l’alimentation animale sur le marché international et l’achèvement du programme de sauvegarde du cheptel lancé en mars 2012, indique le ministère. D’après les statistiques de ce dernier, les effectifs du cheptel ovin et caprins, au titre de l’année 2012, sont estimés à 25,3 millions de têtes, dont 19,1 millions d’ovins et 6,2 millions de caprins. La même source précise que le prix de l’animal vivant est fixé cette année à 46 DH/kg, ce qui donne l’équivalent d’un prix variant entre 1.500 à 5.000 DH l’animal. A l’occasion de Aïd Al-Adha 2013, les transactions commerciales des animaux d’abattage permettront de réaliser un chiffre d’affaires dépassant les 8 milliards de dirhams, indique le même département.

Naïma Cherii
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Aïd Al-Adha, un rituel familial

Le jour de l’Aïd Al-Adha, les fidèles se rendent à la m’salla, l’esplanade de la ville réservée à la prière de l’Aïd. De retour chez eux, ils prennent un petit déjeuner copieux préparé pour la circonstance. Et ils procèdent au sacrifice rituel du mouton. Après l’abattage de l’animal et son dépeçage, les familles, chacune selon ses coutumes, préparent le déjeuner. Il s’agit généralement de ces fameuses brochettes de foie et de graisse bien épicées (boulfaf). Elles sont servies accompagnées de thé à la menthe et de pain. D’autres plats sont aussi servis à cette occasion. Certaines familles préparent plutôt le plat traditionnel aux tripes dit «t’kalia». L’après-midi est réservé à l’accueil des proches et amis ou à leur visite.
Durant cette fête, certaines personnes, jeunes et âgées, portent leurs plus beaux habits pour rendre visite à la famille. Les visiteurs ne viennent jamais les mains vides, mais avec un plat de gâteaux et surtout les meilleures brochettes de l’Aïd. Le soir, on prépare le dîner: du couscous avec la viande ou carrément celle-ci cuite à la vapeur…
L’Aïd Al-Adha est surtout une fête de solidarité. C’est d’ailleurs pour cette raison que l’Islam appelle à ce qu’on donne une partie du mouton aux démunis qui n’ont pas pu acheter le mouton et à garder le reste pour la famille. L’Aïd Al-Adha est aussi une fête et un rituel familial qui comporte d’importants enjeux sociaux. Malgré les siècles et la modernité, il a su garder son authenticité et son originalité.

Badia Dref
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Préparatifs pour Aïd Al-Adha, un charme de plus

Les préparatifs de Aïd Al-Adha ne se limitent pas uniquement à l’achat du mouton. Quelques jours avant l’événement, les femmes préparent toutes sortes de gâteaux et achètent les ustensiles nécessaires à cette fête religieuse, ainsi que les épices pour la préparation des plats à base de viande. Elles se procurent aussi un brasero pour les grillades. Mais si les unes optent pour le plus authentique possible, d’autres choisissent un brasero moderne ou même électrique. Elles achètent également des grilles et des brochettes. Les préparatifs se poursuivent encore par d’autres emplettes: légumes, fruits, charbon de bois et même jus de fruit et limonade. Les ménagères prévoient aussi de nouveaux habits pour leurs enfants et se font confectionner des vêtements traditionnels (caftan, q’miss, djellaba…) par des couturiers traditionnels ou se les procurent dans le commerce.
Avant la fête, les ménagères n’oublient pas le grand ménage pour que tout soit «nickel» parce que, pendant ce même jour de fête, la famille reçoit des visiteurs.

ONCF Plus d’un million de voyageurs pour l'Aïd

BD
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Qui contrôle ces «garages» ?

Ad elkebir 2013

«Cette année, il y a une anarchie totale en ce qui concerne la commercialisation des moutons dans la ville de Casablanca. En l’absence de points de ventes désignés par les autorités de la ville de Casablanca, les quelques jours qui précèdent Aïd Al-Adha auront été marqués par la multiplication impressionnante des marchés informels», lance Mustapha Rahine, élu du Conseil de la ville de Casablanca. Cette année, ajoute-t-il, des dizaines de milliers de moutons sont proposés à la vente dans la ville à travers un nombre important de garages loués par les revendeurs. Et l’élu d’indiquer: «Dans certaines zones de la ville, pour seulement dix jours, le loyer de ces locaux a atteint plus de dix mille dirhams. Une raison qui fait d’ailleurs que, cette année, le prix des moutons atteigne des niveaux faramineux, dépassant parfois les six mille dirhams l’ovin».
Au sujet du prix, une autre source -cette fois professionnelle- nous affirme que seuls les intermédiaires dictent leur loi. En effet, estime cette même source, «une grande partie de ces commerçants, qui louent ces garages, sont des revendeurs saisonniers. Ce sont les  »chennaqa » (intermédiaires) qui n’hésitent pas à racheter un grand nombre de bêtes pour les revendre à des prix encore plus élevés». Ces dernières années, des «garages de maison», des locaux informels -même ceux de réparateurs de cycles- sont donc transformés en points de vente de moutons. Dans ces lieux, qui sont souvent d’une superficie très étroite, l’hygiène n’est pas assurée aux bêtes, prévient-on. Généralement, ces animaux sont abandonnés, sans nourriture, ni hydratation et risquent de suffoquer si le lieu manque d’aération. C’est d’ailleurs ce qui s’est passé, mercredi 9 octobre, dans un garage à Bourgogne (Casablanca) quand une trentaine de moutons sont morts par asphyxie. Un incident qui n’a pas manqué de soulever bon nombre de questions. Notamment celle-ci: les revendeurs ayant loué ces garages ont-ils les documents vétérinaires certifiant la bonne santé de leurs bêtes? Pas sûr. Des voix professionnelles nous confient: «Les visites de contrôle du bétail généralement sont effectuées au niveau des seuls marchés réglementés. Mais dans les lieux informels, on ne procède à aucun contrôle. Cette question ne semble pourtant pas interpeller les services vétérinaires de la ville chargés du contrôle de l’état sanitaire de ces animaux». Un point de vue que partage Mustapha Rahine qui tient à nous souligner: «Le plus grave, c’est que, n’étant pas recensés, les animaux commercialisés dans ces garages échappent au contrôle des services vétérinaires de la ville de Casablanca. Cela représente une menace réelle pour la santé des consommateurs». Et de conclure: «La prolifération du phénomène grandissant d’année en année témoigne, en fait, de la démission des services concernés en n’accomplissant pas la mission qui leur est confiée».

NC
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Le mois où les crédits augmentent…

La fête d’Aïd Al-Adha représente une opportunité pour les sociétés de financement qui rivalisent d’ingéniosité en termes d’annonces publicitaires à cette occasion, pour drainer plus de clients. Pourtant, il est très difficile de savoir exactement l’encours des crédits alloués à cette occasion. Contacté par Le Reporter pour plus de détails, Mustapha Melsa, directeur général de l’Association professionnelle des sociétés de financement (APSF) répond qu’il ne dispose pas du montant réel des crédits pour Aïd Al-Adha. Lesquels sont inclus généralement dans la rubrique des crédits à la consommation. Même constat auprès de bien de sociétés de financement qui n’ont pas souhaité communiquer sur cette question. En tout cas, pour avoir une idée sur l’évolution générale des crédits accordés pour la célébration de la Fête du sacrifice, il suffit de se référer aux statistiques monétaires du mois d’octobre de l’année 2012. Au cours de cette période, l’encours des crédits à la consommation s’est bonifié de 11,1% à 39,7 milliards de dirhams en comparaison annuelle, selon Bank Al-Maghrib. Une tendance qui informe sur la culture des crédits bien ancrée dans les esprits, même quand le caractère non obligatoire du sacrifice est évoqué.

Mohamed Mounjid
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Les plats de la fête du mouton

mrouzia

Chez les Marocains, il y a des plats dont la seule évocation rappelle la fête du mouton. Certains de ces plats d’ailleurs sont rarement cuisinés hors de cette circonstance. Par exemple, Boulfaf, ces brochettes de morceaux de foie enrobés de graisse. Personne ne pense à en faire le reste de l’année. La tête de mouton cuite à la vapeur, non plus, n’est pas un plat qu’on cuisine durant l’année. Ceux qui aiment ça, vont l’acheter de temps en temps aux abattoirs, tout cuit. Même ceux qui préfèrent faire un couscous aux légumes et tête de mouton (au lieu de la tête cuite à la vapeur) ne le font pas en dehors de Aïd Al-Adha… Ou très rarement.
Autres plats étroitement associés à la fête du mouton, la «Tkelia» et la «M’rouzia».
La première, c’est ce succulent plat de tripes qui est cuisiné le jour-même de l’Aïd. Ail, coriandre, persil, cumin, paprika… donnent aux tripes coupées en dés une saveur à nulle autre pareille.
La «M’rouzia», qu’on appelle aussi le «M’âassel» (allusion au miel dans lequel mijote la viande en fin de cuisson) n’est plus à présenter. Ce sont les bons morceaux de cette viande tendre et légèrement collante qui entoure l’os du haut du gigot, qui est préparée avec les 40 épices de Ras Al Hanout et du miel et que l’on décore avec des grains de raisin sec, des pruneaux et des amandes émondées et dorées. Les anciens préparaient ce plat (qui en fin de cuisson ne doit plus contenir une goutte d’eau: juste le gras de la viande et le miel) et le mettaient dans une jarre pour le conserver plusieurs mois, puisant dedans avec parcimonie. La «Dalâa», par contre, ce plat où le quart de mouton est délicieusement cuisiné en sauce, est plus souvent préparée au cours de l’année. Mais, sans vouloir jouer les rabat-joie, il faut «y aller mollo» avec tous ces plats dont le gras, inévitable, ne fait pas beaucoup de bien au cholestérol.

Mariem Bennani
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Consommer avec modération

Pour éviter tout risque sanitaire à l’occasion de la Fête du sacrifice, Boubeker Hamdaoui, médecin et membre de l’Association de protection des consommateurs (APCE-Oujda) conseille de prime abord de veiller sur l’état sanitaire de l’animal (mouton, bouc…). Il déconseille l’achat de moutons vivants aux alentours des décharges publiques pour esquiver toute menace de transmission de maladies infectieuses. Le jour de la «D’hia», il recommande de ne manger que les tripes de l’animal (foi, cœur, poumons…) et de reporter au lendemain la consommation de la viande. Il insiste sur le fait d’éviter au maximum les matières grasses pour les diabétiques. Il met en garde contre les brochettes de «Boulfaf», puisque la graisse, c’est l’ennemi alimentaire numéro un. Il est aussi vivement conseillé d’associer les repas avec les crudités. Et surtout de boire les liquides froids (eaux, boissons gazeuses…) à distance des repas. L’objectif est d’éviter tout trouble de coagulation pouvant provoquer des tensions artérielles et, par voie de conséquence, des crises cardiovasculaires. Il prône enfin de ne pas en abuser et surtout de ne pas manger pendant la nuit.

M.M
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Petits métiers: le foisonnement !

petits metiers saisonniers

A l’approche de Aïd Al-Adha, paraissent de nombreux petits métiers saisonniers. Cela va des aiguiseurs de couteaux, aux revendeurs de foin, en passant par les marchands de charbon de bois et d’ustensiles de cuisine, les transporteurs par charrette ou triporteur, etc.
Ainsi, les revendeurs de foin (t’ben, jelbana…, nourriture préférée du mouton) dressent leurs tentes dans presque tous les quartiers de la ville. Ils achètent en grandes quantités ces produits pour les revendre aux gens qui ont déjà acheté leurs moutons ou même garder ces derniers en dépôt, dans des locaux aménagés pour la circonstance, jusqu’au jour de l’Aïd. Dans les souks où sont exposés les ovins, on remarque aussi des porteurs ou «hammalas» qui se chargent de transporter l’animal acheté jusqu’à la voiture. Mais un des métiers des plus originaux qu’on trouve à l’occasion de cette fête, c’est le métier d’aiguiseur de couteaux. Il est toujours muni d’une meule sur charrette, soit mue au pied, soit entraînée par un petit moteur électrique. Lorsqu’il passe dans le quartier, les habitants lui confient leurs couteaux et leurs haches, utiles dans le dépeçage du mouton, pour les affûter.
Le jour de l’aïd, les bouchers professionnels sont également sollicités, pour leur savoir-faire, pour immoler le mouton. Les amateurs, eux, il leur suffit de savoir égorger et maîtriser le dépeçage pour se rendre utile et gagner un peu d’argent. Accompagné de quelques apprentis et muni des outils nécessaires, le boucher accomplit sa mission en un temps record pour gagner davantage d’argent, en plus des intestins que les gens lui cèdent gratuitement.

BD
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La Btana, c’est de l’argent !

La Btana (peau de mouton) a-t-elle encore de la valeur? Nos grands-parents y tenaient beaucoup. Juste après le sacrifice du mouton et son dépeçage, ils étalaient la peau de mouton dans un coin ensoleillé et la saupoudraient de sel pour qu’elle ne pourrisse pas pendant les deux ou trois jours où ils étaient occupés à déguster le mouton. Ensuite, elle était soit traitée par eux-mêmes, soit envoyée chez un tanneur, mais l’important était d’avoir à la fin une belle peau à la laine brillante qu’ils utilisaient pour prier, pour s’asseoir à même le sol dans le préau, l’après-midi à l’heure du thé, ou comme descente de lit.
Aujourd’hui, plusieurs familles la dédaignent, s’en débarrassant avec tout ce qui n’est pas consommable dans le mouton de la fête.
Mais il y a des petits malins qui ont compris l’intérêt de ramasser toutes les peaux de mouton de l’Aïd (qui se comptent par milliers). Des filières se sont constituées. Elles envoient des «ramasseurs» de peaux de mouton soit récupérer les peaux jetées, soit les acheter pour une poignée de dirhams. Ensuite, les peaux sont utilisées dans le textile. Quant à la laine, une partie sert également dans le textile et une autre partie dans l’ameublement marocain (literies, rembourrage de coussins, etc.). Et vu les quantités recueillies, c’est une affaire de milliards de centimes!

Aïd Al-Adha | Lancement d’un guide pratique pour le respect des mesures sanitaires préventives

MB
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Toison et doigts d’or du mégissier
Parmi les métiers qui paraissent à l’occasion de l’Aïd El-Kébir, celui de faiseur de «b’taïne» ou mégissier. C’est ce dernier qui transforme la peau de mouton en cuir ou en toison, ce petit tapis naturel bien blanchi, doux, souple et surtout chaud. L’Aïd est donc une aubaine pour les mégissiers!
Après ramassage ou achat le jour du sacrifice, les peaux sont triées selon leur qualité (avec le moins d’accrocs possible) et généreusement salées. Le maître-mégissier enlève d’abord les morceaux de viande ou de gras qui restent sur la peau. Puis celle-ci est mise à sécher. Le sel accélère bien cette opération, outre le fait de diminuer au maximum les odeurs. Après au moins une bonne dizaine de jours, la peau est bien raide. On la trempe alors dans de l’eau savonneuse. Nos grands-mères utilisaient la «tighecht» ou saponaire. Alors commence le grattage pour débarrasser la peau de la membrane qui la couvre à l’aide d’un couteau émoussé. Avant séchage complet, on recourt à un bain chimique. Les anciens utilisaient de l’alun et des cristaux de soude. Certes, le travail est long, pénible et moins ragoûtant, mais le résultat et le prix qu’on exige (pas moins de 100 dirhams la pièce, dans le meilleur des cas) compensent tout.
Pour faire de la tannerie, au procède avant tout au délainage, puis on suit le même processus que dans la mégisserie. Mais il faudrait supporter les forts effluves qui émanent du cuir encore frais. La technique du métier est aujourd’hui tellement développée que les machines et les produits chimiques facilitent tout. Avec le nombre de peaux de mouton à travailler, pour obtenir du cuir, le vrai, bien rafraîchi et aux diverses teintes aussi chaudes qu’intimes, il faudrait imaginer le profit qu’on peut en réaliser…

Abdelkader Jamali
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Les intestins, pour fil médical et cordes de violon !

Les intestins de mouton, on ne les utilise pas que pour faire des saucisses ou des merguez. Mais il y a un autre métier aussi vieux que la civilisation, très rémunérant, mais que beaucoup ignorent: la fabrication des cordes d’instruments de musique, notamment le violon et la contrebasse.
Qui ignore le chant «marsaoui» ou abhorre les envoûtantes «jerrates» au violent marocain, tenu sur le genou, surtout venues de feu le Maréchal Quibbou ou de ses adeptes actuels? Le son émis par les cordes, faites d’intestins et frottées par un archet aux crins tendus de cheval n’a pas d’égal, parce que très différent de celui rendu par des cordes métalliques ou même en perlon des autres… violons. C’est pourquoi le «guezzar» de l’Aïd tient à emporter les intestins pour les revendre dans un marché très organisé, mais aussi très discret.
Pour en faire des cordes d’instruments de musique -mais aussi du fil médical, parce que la matière première est organique et se dégrade rapidement-, on récupère les intestins de mouton pour exécuter la première étape de l’opération. D’abord, on les évide, les dégraisse et les rabote, puis on les plonge dans un bain de soude, pour les étirer et les égaliser. Pour arrêter carrément le processus de décomposition, on les trempe dans un bain de sulfure. Et ils sont prêts à être exportés pour la suite du travail.
C’est une mine d’or donc, ces intestins, nous affirment des professionnels. Ces boyaux rapportent plus que les peaux de mouton et les précieuses cornes dont on fabrique les traditionnels peignes ou orne divers colifichets par incrustation.
Mais, sincèrement, doit-on s’en débarrasser pour 20 ou 30 DH et se priver d’en faire ces délicieuses tresses bien épicées qu’on sèche, en prévision d’un bon plat de couscous ou de lentilles au «queddid»?

AJ
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Aïd Al-Adha aux couleurs régionales

Aïd Al-Adha, qui symbolise la soumission totale du prophète Ibrahim et, par extension, de tout croyant à Dieu, est célébré avec amour et suivant la tradition dans chaque région du Maroc. Les habitants de Sidi Slimane du Gharb, par exemple, le célèbrent à leur manière comme l’explique Saâdia qui habite dans la région. «Le jour de l’Aïd, explique-t-elle, les ménagères se réveillent très tôt pour préparer le petit déjeuner, comprenant généralement la «harcha» et la soupe «mhamssa». Les hommes, eux, se rendent à la  »m’salla » pour accomplir la prière de l’Aïd. Après cette prière, l’Imam de la mosquée du quartier fait le tour des maisons pour égorger le mouton. Et ce sont les chefs de famille qui s’occupent, par la suite, du dépeçage du mouton et du reste, pour ne rien perdre du charme de la fête. Lors de l’égorgement de l’ovin, l’Imam demande qu’on lui creuse un petit trou où il dépose du sel gemme. C’est justement vers ce trou que le sang de l’animal va couler. On offre alors à l’Imam la somme symbolique de 2 ou 3 dirhams. Juste après, on prépare le  »boulfaf » pour le déjeuner». Et d’ajouter: «Les jeunes filles entre 7 à 13 mettent du henné sur les mains et de la  »nafka » (mélange de henné et de clous de girofle moulus) sur les cheveux. On porte durant ce jour de nouveaux habits et on offre aux enfants de l’argent. Pour le dîner, on prépare la «tkalia», tandis que, sur un brasero (avec feu de charbon de bois), on laisse mijoter tranquillement la tête et les pattes du mouton, après leur avoir brûlé les poils, pour le petit déjeuner du lendemain. À 10 heures, on prépare des brochettes et, pour le déjeuner, c’est le couscous. Pour le dîner, on prépare le cou du mouton (el-âangra).
De son côté, Hassan, serveur de café à Casablanca, explique que, au bled, dans la vallée de l’Ourika, les habitants se réveillent tôt le jour de l’Aïd pour prendre le petit-déjeuner, dont le plat est généralement fait de riz ou de vermicelle au lait. Les hommes se rendent à la «m’salla» et, de retour, ils égorgent le mouton. Ensuite, femmes et hommes, ensemble, préparent le «boulfaf». Le soir, c’est la «tkalia». Le lendemain, très tôt le matin, on cuit la tête du mouton à la vapeur pour le petit déjeuner. Le soir, on mange du couscous à l’épaule de mouton. Ce n’est que le surlendemain de l’Aïd et les jours suivants qu’on mange les tagines. La fête, c’est aussi une occasion pour mettre ses beaux vêtements et rendre visite aux proches et amis. Durant les jours de l’Aïd, les ménagères s’emploient à mettre de côté tous les os du mouton, pour s’en débarrasser définitivement, afin d’éviter, comme l’affirme la tradition, le «bouhayrouss», autrement dit, conjurer le mauvais sort.

BD
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Les hôtels rivalisent d’offres adaptées

Si certains voient dans le sacrifice et les rituels de l’Aïd Al-Adha, ou encore dans le fait de cuisiner ou de griller de la viande, un plaisir inégalé, d’autres saisissent l’occasion de cette fête pour s’offrir un petit séjour dans un hôtel, lequel s’occupera de tout. Et «Madame n’a qu’à poser ses valises», comme le dit cette annonce publicitaire.
Les familles musulmanes nanties ont bien sûr de plus en plus tendance à sacrifier un animal (car le mouton est, dans la majorité des cas, synonyme d’offrande sacrificielle) dans un cadre convivial et plus confortable. Mais c’est aussi une aubaine pour les grands hôtels qui rivalisent d’ingéniosité en termes d’offres. La plupart d’entre eux proposent à cette occasion (du 13 au 20 octobre 2013) des séjours à des prix défiant toute concurrence. Ces prix, comprenant tout un package (séjour, plats spéciaux de l’Aïd, spectacle…), varient entre 740 et 2.000 dirhams par jour pour une chambre double. Les enfants en bas âge (moins de 4 ans) séjournent gratuitement, tandis que ceux ayant moins de 16 ans bénéficient d’une réduction allant jusqu’à 60%. D’autres familles préfèrent voyager à l’étranger (Turquie, Espagne…) pour fêter à ces jours sacrés.

MM
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Hygiène
Comment seront collectés les déchets

Comme chaque année, à l’approche de l’Aïd El-Kébir, le casse-tête de l’hygiène préoccupe les sociétés délégataires chargées de la collecte des déchets ménagers. Toutes les villes sont pleines de moutons et les bottes de foin sont partout. Casablanca ne fait pas exception.
En effet, dans toutes les rues de la ville, les gens ne semblent aucunement gênés par les déchets qui bouchent l’entrée des immeubles, les odeurs répugnantes, la crotte de mouton recouvrant les trottoirs et le foin qui jonche la chaussée. Le compte à rebours est donc lancé pour les trois sociétés délégataires chargées de la collecte des déchets ménagers, à savoir Tecmed, Segedema et Sita El Beïda. Le 6 octobre, ces trois entreprises vont mobiliser leurs équipes pour venir à bout des déchets qui s’entasseront le jour de l’Aïd de manière anarchique. «Nous sommes en train de finaliser un plan d’action pour pouvoir décider du nombre de véhicules à louer pour la collecte des déchets le jour de l’Aïd. Cette année, nous pensons utiliser une quarantaine de semi-remorques au niveau de notre site au Maârif», indique Anasse Mejja, responsable d’exploitation (Site Maarif Sita). Il ajoute: «Durant cette journée, la société va mobiliser tout son personnel et tous ses moyens pour le bon déroulement de l’opération». Et de souligner: «Des tas de déchets s’entassent de manière anarchique dans tous les quartiers. Le tonnage à collecter dans le site Maârif -l’un des cinq sites de Sita El Beïda- sera six fois plus grand que la collecte journalière habituelle, soit 1.000 tonnes de déchets collectés dans ce site le jour de la fête». «A cette occasion, poursuit-il, on essaie surtout de sensibiliser les citoyens aux conditions d’hygiène concernant l’abattage le jour de l’Aïd. Cette année, nous allons mener, en collaboration avec une trentaine d’associations locales, des campagnes de sensibilisation auprès des habitants du Maârif. Ces campagnes seront accompagnées de distribution de sacs en plastique».
Notre interlocuteur fait savoir que la collecte des déchets commencera la veille de la fête, entre 18 heures et 4 heures. Et le jour de l’Aïd, les déchets seront collectés par les services de la société entre 5 heures et 10 heures.

NC
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