MINUSCA : Pourquoi le Maroc en paie le prix

MINUSCA : Pourquoi le Maroc en paie le prix

Les dernières attaques de groupes armés centrafricains contre la mission onusienne MINUSCA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique) a fait plusieurs victimes dans les rangs des casques bleus marocains. En tout, à ce jour, 2 morts et 7 blessés.

Le contingent marocain est-il spécialement visé ?

Il est difficile de ne pas se poser la question, sachant que 3 attaques successives ont eu pour victimes des casques bleus marocains.

Ce n’est cependant pas le Maroc qui est ciblé, mais la MINUSCA à laquelle il est reproché d’avoir fait des victimes centrafricaines, lors de l’une de ses interventions… Il se trouve seulement que le contingent marocain est une composante importante de cette Mission de maintien de la paix.

Pourquoi la MINUSCA a-t-elle dû intervenir au point de faire des morts ?

La réponse est dans la tragique guerre que se livrent les groupes armés rebelles en Centrafrique, plongée dans une crise politique grave depuis 2012.

Soldats marocains de la Minusca : Indemnité spéciale

En 2013, le président centrafricain François Bozizé a été évincé du pouvoir par une alliance de rebelles musulmans, la Séléka. Aussitôt, les milices chrétiennes connus sous le nom d’«Anti-Balaka» ont pris les armes. Une escalade meurtrière s’en est suivie. En décembre de la même année, la France est intervenue pour tenter d’y mettre fin, via l’opération Sangaris. Moins d’une année plus tard, en octobre 2014, elle se retire, passant le relais à la MINUSCA.

La MINUSCA (Mission multidimensionnelle intégrée des Nations unies pour la stabilisation en Centrafrique) a été créée le 10 avril 2014 par une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies, avec des effectifs allant jusqu’à 12.500 casques bleus, sous commandement africain.

La MINUSCA est souvent obligée d’intervenir pour protéger la population contre les massacres confessionnels et empêcher les milices rivales d’embraser le pays.

En février 2017, la mission de maintien de la paix a dû intervenir à Bambari, pour empêcher une quarantaine de miliciens du Front populaire pour la renaissance de la Centrafrique (FPRC), lourdement armés (Kalachnikov, grenades et machettes), de s’affronter avec une milice rivale, l’Union pour la paix en Centrafrique (UPC). Toutes les deux étaient pourtant issues de la Séléka.

MINUSCA : Une nouvelle attaque et un autre «Casque bleu» marocain tué

Dans cette intervention aérienne de la MINUSCA –le raid a été mené par un hélicoptère de l’ONU- un des chefs influents de la milice FPRC, Le Général Joseph Zoundéko, a trouvé la mort, ainsi que plusieurs autres victimes. Au total, cet épisode déclenché par la rivalité entre FPRC et UPC s’est soldé par une trentaine de morts.

Depuis, la MINUSCA –qui exige que les groupes armés mettent fin aux hostilités et participent au programme désarmement, démobilisation, réinsertion- est encore plus dans le collimateur des milices centrafricaines. Notamment, depuis que le FPRC a fait alliance avec les milices Anti-Balaka.

Et les casques bleus marocains, en mission au sein de la MINUSCA, en paient le prix fort.

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